Stefan Bennett n’avait pas de temps à perdre ce samedi sur la Ronde du Pays Basque. Après avoir vu Dinan Sport Cycling prendre les commandes du peloton au pied de la première montée de Gamia, le coureur d'EuroCyclingTrips et licencié dans le club martiniquais de la Jeunesse Cycliste 231 a rapidement secoué le cocotier. “Je l’ai fait à l’instinct. Je n’avais pas envie qu’on arrive à 20 au sprint. J’ai eu l’impression que deux équipes voulaient faire une montée tranquille”, dit-il alors que plusieurs membres de la formation Morbihan Fybolia GOA étaient en deuxième rideau. Seuls le Dijonnais Tom Donnenwirth et les Dinannais Ilan Larmet et Damien Poisson parviennent à l’accompagner. “L’entente était très bonne. Je faisais les bosses devant. Sur les replats, tout le monde passait”.

Tom Donnenwirth puis Damien Poisson distancés, Stefan Bennett s’est retrouvé en compagnie d’Ilan Larmet à partir de la dernière montée de Gamia, à 24 kilomètres de l’arrivée. “Tout seul, ça aurait été très dur d’aller au bout alors je me suis entendu avec Ilan (Larmet) pour qu’on se joue l’arrivée à deux”. À deux bornes du but, l’ancien coureur du Team Pro Immo Nicolas Roux a arrêté de collaborer même s’il pensait avoir toutes ses chances de victoire au sprint à Saint-Jean-le-Vieux. “J’en ai gagné pas mal au sprint. Sur des arrivées en petit comité, je me débrouille pas mal”. Mais son adversaire breton a parfaitement manœuvré (voir classement). “Je voulais être deuxième car je savais qu’avec le vent de dos, si je lançais en premier ça pouvait être bon. Il m’a un peu surpris, il a pilé et je me suis retrouvé en premier. Je pensais lancer aux 200 mètres, et lui l’a fait aux 300. Il m’a mis cinq vélos directement. Je n’ai pas réussi à revenir. Bravo à lui".

« UN LÉGER GOÛT AMER »

Même s’il aurait forcément voulu s’imposer une nouvelle fois sur la Ronde du Pays Basque après sa victoire en 2021, Stefan Bennett n’avait aucun regret à l’arrivée. “Je me suis fait plaisir, il faisait beau, c’était agréable”. Le plaisir sera le leitmotiv du Toulousain cette saison. “J’ai envie de me faire plaisir, faire le vélo que j’aime comme aujourd’hui (samedi)”. Il a débuté l’été dernier sa reconversion, comme agent immobilier. “Je ne sais pas du tout de quoi demain sera fait donc je profite et on verra par rapport au travail. J’ai fait pas mal de home-trainer, mais j’arrive à ne pas mettre le vélo de côté. Je travaille 40h par semaine mais j’ai vu aujourd’hui que je suis aussi fort que les années d’avant. Mon chef d’agence me laisse faire du vélo donc j’espère lui rendre la pareille dans le travail”.

Et le coureur de 30 ans compte embellir encore son palmarès, avec toujours au fond de lui cette déception de ne pas avoir eu sa chance d’évoluer chez les professionnels. “Je garde quand même un léger goût amer de ne pas avoir eu cette opportunité avec une équipe avec laquelle j’ai eu des contacts depuis quatre ans. C'est comme ça, c'est le vélo”.