Florian Carpentier : « Un autre monde que j’apprécie »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Après une seule saison chez les amateurs, du côté de Dunkerque, Florian Carpentier a vite trouvé une porte ouverte en Continental, du côté de Premier Tech U23 Cycling Project, devenue cette saison Ecoflo Chronos. Managée par Flavien Dassonville, le coureur de 21 ans a forcément un lien particulier avec le technicien. Mais le 2e d’étape du Tour de la Guadeloupe insiste, ce n’est pas l’unique raison qui l’a mené vers l’échelon Continental. Gêné par des problèmes de genou en 2022, il doit en cet hiver encore traité avec sa rotule, mais compte bien retrouver son vrai niveau très vite. Florian Carpentier est revenu avec DirectVelo sur son adaptation à son équipe canadienne, sa découverte du monde professionnel et donc cette deuxième saison qui l’attend, en Continental.

DirectVelo : Quel est ton état d'esprit cet hiver avant de reprendre la saison ?
Florian Carpentier : L'année dernière était compliquée, avec pas mal de problèmes de santé, blessures. C’est bien revenu en juillet pour partir au Guadeloupe et enchainer avec la Turquie. J’ai eu des petites performances correctes, puis la saison s’est terminée rapidement. On a coupé assez tôt, mais repris assez tôt aussi. On va essayer d'aller chercher des victoires, l'année dernière je suis passé au travers, hormis une 2e place, ça a permis de rebondir sur la suite. L’idée est d’aller chercher une victoire voire plus si possible. Et se faire repérer durant la saison pour anticiper l’année Espoir 4. Passer au dessus serait l'idéal.

Tu as pris le pli entre le niveau amateur et professionnel ou presque ?
C'est sûr qu’il y a des différences entre les pelotons amateurs et pros, ce sont des stratégies comme à la télé, avec une échappée, ça roule plein gaz sur 40 km et arrivé à 20 km il n’y a plus rien qui sort et on arrive au sprint. C'est assez différent, j’ai plutôt réussi à passer le cap entre le niveau amateur et presque pro, il y a moins d'à-coups, c'est plus plaisant d'être dans le peloton pro qu'amateurs. C’est moins foufou et ça fait plus attention. Il n’y a pas trop de vagues, c’est un autre monde que j'apprécie et où je prends du plaisir.

« CE PETIT TRUC A ÉTÉ DÉCLENCHÉ »

Qu'est-ce qui t'a marqué dans ces découvertes ?
C’est le fait de courir en équipe. En amateur, on nous le rabâche assez souvent d'être placé, d'être tout le temps en équipe… C’est vraiment la force, c’est comme ça qu'on va chercher les résultats, j'ai vu au Tour de Guadeloupe, en Turquie, Roumanie… il y avait de belles équipes, mais on a été soudés, on a couru ensemble et on est allé chercher des petits résultats, c'est ce que je retiens. Il faut de la cohésion et être tout le temps avec l'équipe. À ce point là, ça m’a surpris.

En Guadeloupe, tu es passé proche de décrocher un succès en Classe 2...
À partir du Guadeloupe, j'ai l'impression que ce petit truc a été déclenché, d'avoir fait 2 sur une étape d’une belle course, on en parle pas mal. Mais passer à côté de la victoire en faisant 2e est aussi très frustrant, j'ai eu du mal à digérer le soir, en rentrant à l'hôtel. Mais je reviens de très loin, en juin je reprenais les entraînements, j'ai eu un gros problème de genou. De là où je viens c'était une grosse satisfaction quand même. Ça s'est fait naturellement, c'est revenu petit à petit. Niveau sprint je ne suis pas si déconnant, dans une Classe 1 en Roumanie, je fais quelques placettes, je me découvre une petite qualité donc on travaille un peu dessus.

« BEAUCOUP DE GENS PENSENT QUE JE SUIS PASSÉ GRÂCE À FLAVIEN »

Tu es arrivé dans l’équipe par le biais de Flavien Dassonville ?
C'est sûr, j’ai connu Flavien en Espoir 1, à Dunkerque. C'est lui qui m'a pris directement sous son aile en tant qu'entraîneur. On s'entendait très bien, mais beaucoup de gens pensent que je suis passé grâce à Flavien. Mais c’est aussi avec les datas, ça a été une analyse et il n'y a pas que lui qui a pris la décision, il y a aussi les gens plus haut placés de Premier Tech qui ont analysé les données. Flavien fait partie du recrutement mais pas que, il y a aussi les dirigeants au Canada. Ils ont fait le choix aussi.

Comment se passe l’échange entre le côté canadien et le côté français ?
Les Canadiens sont arrivés mi-janvier, puis on est parti en stage. Là bas au Canada il fait très froid donc ce n'est pas évident de rouler, donc ils reprenaient seulement l'entraînement. Pour eux c'est compliqué d'arriver avec une autre culture. Ça leur fait bizarre de venir ici en France. Au-delà de ça, ça m'a fait tout drôle quand ils sont arrivés avec leur accent (sourire). Certains sont canadiens et pas québécois donc il faut parler anglais aussi, et qu'eux fassent également l'effort, c'est un échange entre nous. Ça nous fait découvrir des choses, on s'améliore. Ils nous montrent des petites recettes du Canada, nous des recettes françaises. C'est pas mal culturellement.

Tu es passé en Conti très vite après une saison amateur à Dunkerque, qu'est-ce qui a motivé ce choix d’aller aussi vite ?
Ça a été très rapide, le niveau amateur m'a plutôt plu mais pas plus que ça. Comme ça court différemment, il faut prendre les choses comme elles viennent. Et c'est venu. Je ne voulais pas avoir de regrets donc j'ai accepté directement. Je ne me suis pas rendu compte de la vitesse du choix, j'ai dit oui tout de suite, sans réfléchir. J'avais confiance en Flavien, j'ai un peu parlé avec lui et j'ai fait mon choix après avoir discuté avec ma famille. Et je pense que j'ai fait le bon choix.

« NE PAS FAIRE DES TOP 80 TOUT LE LONG DE L’ANNÉE »

Tu es quel type de coureur ?
J'aime bien les courses assez dures. Mais les cols qui partent à plus de 10 km, ça commence à devenir compliqué. En dessous c'est passable. Sur les sprints, je ne suis pas trop perdu. J'arrive toujours à développer les watts sur les fins de course. Surtout en Guadeloupe quand je fais 2, j'ai fait toute la course devant, je suis sorti seul sur le circuit et au sprint j'arrive à me débrouiller et faire 2e en gagnant le sprint de mon groupe. Ça reste une option sur une arrivée en massif pour des podiums ou Top 10, ou en petit groupe pour viser la victoire. Sinon ma grosse qualité est le punch. Les bosses courtes et raides, ça reste mon avantage.

Quelles sont tes ambitions pour la saison à venir ?
Des victoires ! En équipe aussi, et bien commencer l'année. Il faut aller chercher les résultats le plus tôt possible, et puis après concrétiser pendant la saison, ne pas faire des Top 80 tout le long de l'année ensuite. Être régulier le plus possible. Je devais reprendre au Grand Prix de Saint-Hilaire-du-Harcouët, mais j’ai de nouveau un souci à la rotule gauche après le choc l’année dernière. Je suis en période où je passe des examens médicaux donc le timing fait que je ne devrais reprendre qu’au Samyn.

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