Anthony Perez : « J’avais confiance en ma gestion »
Quel numéro pour Anthony Perez ! Parti à un peu moins de 40 kilomètres de l’arrivée, dans la Grande Limite, le coureur de Cofidis a résisté dans les rafales de vent pour s’adjuger la Faun-Drôme Classic (voir classement). Au nez et à la barbe de Rui Costa, Andrea Bagioli, David Gaudu ou encore Julian Alaphilippe. "Ça fait mal aux jambes, plaisante-t-il à l’arrivée. Je suis content d'avoir réussi à résister, je m'entraine pas mal en contre-la-montre, j'avais confiance en ma gestion. J'avais un directeur sportif qui m'a soutenu du premier kilomètre où je suis parti jusqu'à l'arrivée, c'était un régal".
« AU FINAL, ÇA M’A AVANTAGÉ »
C’est donc dans la Grande Limite qu’il a construit ce succès. Mais il a fallu s’y reprendre à deux fois. "J'ai attaqué au pied pour faire un écrémage. J'étais bien, on est parti à trois. J'ai attaqué pour tester les gars, j'ai vu que j'étais dans les meilleurs du groupe. Puis je me suis dit qu'il fallait que je retente le coup en haut. De toute façon, je suis moins bon grimpeur donc je n'aurais pas fait la différence dans la bosse raide. Je devais jouer avec le fait qu'on soit un gros groupe et que tout seul, j'étais finalement avantagé". Anthony Perez a eu raison, et ne s’est presque jamais fait peur une fois l’écart creusé.
Et pourtant, seul sur sa machine, au milieu des bourrasques, il fallait encore garder toute la lucidité nécessaire pour s’imposer. "Tu te gères, tu essaies de ne pas trop péter les plombs, entre guillemets. Tu es en gestion, tu es au maximum mais tu gères. J'ai compris à un kilomètre et demi de l'arrivée, je me suis dit que ça allait le faire. Mon DS m'a dit de savourer, c'était cool". Et les conditions météo difficiles ne lui ont pas forcément desservi. "Il faisait très froid, c'était très exigeant avec le vent, je suis frigorifié. Il y a déjà eu largement pire que ça, mais c'est difficile avec le vent. Au final, ça m'a avantagé".
« LÀ, J’AI GAGNÉ DEVANT MON PÈRE »
Pour lui, ces conditions climatiques ne méritaient pas d’ouvrir le débat sur un potentiel arrêt de la course. Son avis est tranché. "Moi non ! Je m'en fous, rigole-t-il. C'est toujours dangereux le vélo. Ce ne sont pas les éléments qui font le danger, ce sont les coureurs. C'est pour discuter, tout ça, ça ne sert à rien". Vainqueur l’année dernière de la Classic Loire-Atlantique, celle de ce dimanche a un goût particulier. "J'espère qu'il m'en reste encore quelques-unes à gagner. Mais là j'ai gagné devant mon père, c'est encore plus cool. La saison est encore longue, je vais déjà profiter d'aujourd'hui".
Depuis le début d’année, la forme était encourageante pour le coureur classé dans le Top 10 de l’Étoile de Bessèges et du Tour des Alpes-Maritimes et du Var. "J'ai bien marché à Bessèges et au Haut-Var, j'ai fait quelques places d'honneur, mais c'est la cerise sur le gâteau pour valider un bon début de saison. J'ai envie de me faire plaisir et de gagner des courses. Je suis souvent équipier pour mes leaders. Quand on a un grand Victor (Lafay) comme hier, je l'épaule. Aujourd'hui, il m'a dit « Antho, c'est pour toi ». Ça m'a libéré, je me suis dit ; j'y vais et je joue ma carte". Et pourquoi pas désormais aller chercher un premier succès WorldTour, sur Tirreno-Adriatico, sa prochaine course.