Kevin Geniets, discret mais précieux
Kevin Geniets n’a que 26 ans et pourtant, il semble faire partie des meubles à la Groupama-FDJ. Sociétaire de la Conti puis membre de la WorldTeam depuis 2019, le Luxembourgeois prend de plus en plus de place dans ce groupe qui s’est beaucoup renouvelé à l’intersaison avec l’arrivée de nombreux jeunes de la réserve. “J’ai vraiment trouvé ma place dans l’équipe. J’ai un programme à la fois très cohérent et chargé, avec de gros objectifs toute l’année”, se félicite-t-il auprès de DirectVelo, en marge de Paris-Nice.
« J’AI TROUVÉ UN ÉQUILIBRE »
L’année 2022 a été très importante pour Kevin Geniets et a certainement marqué un tournant dans sa carrière. “Jusqu’en 2021 inclus, j’avais un problème de régularité. Mais depuis le Critérium du Dauphiné l’an passé, ce n’est plus pareil, il y a eu un déclic. Depuis ce Dauphiné, j’ai toujours répondu présent lorsque j’étais attendu. Je pense être arrivé à un stade où j’ai trouvé un équilibre dans ma vie. J’ai progressé aussi bien physiquement que mentalement. Au Dauphiné, j’ai senti que j’étais capable de bien grimper et ça m’a fait beaucoup de bien”, explique-t-il avec le recul.
Désormais, Kevin Geniets est un atout majeur de sa formation et un équipier de luxe, tant pour les grimpeurs que pour les chasseurs de Classiques. “Je cherche justement à devenir indispensable, à avoir ma place sur les gros rendez-vous. Je veux que dans l’équipe, coureurs comme staff sachent qu’ils peuvent compter sur moi, c’est le plus important”, précise celui qui a découvert le Tour de France l’été dernier. Coureur discret, qui fait bien moins parler de lui que les grands leaders de l’équipe ou que les nouveaux venus présentés comme des pépites - à commencer par Romain Grégoire ou Lenny Martinez -, Kevin Geniets est désormais une pièce maîtresse de la Groupama-FDJ. Et compte bien également jouer sa propre carte à quelques occasions. “Je l’ai déjà fait l’an passé au Tour de Luxembourg, à la maison, ou cette année au 06-83. Sur les Classiques aussi, je serai protégé. Et sur des courses comme Paris-Nice ou le Dauphiné, c’est différent, je suis totalement en appui d’un leader. Je sais exactement pourquoi je suis là et ça me va très bien”.
« J’APPRENDS À GÉRER TOUT ÇA »
L’esprit du gagneur est donc toujours là malgré son rôle sur la plupart des compétitions, lui qui avait gagné le Tour du Beaujolais ou la Durtorccha lorsqu’il était encore amateur. “Il faut toujours garder cet esprit de la gagne, c’est dans l’âme d’un coureur cycliste et ça doit le rester. C’est toujours ce qui te motive le plus à l’entraînement, cette idée de pouvoir décrocher une victoire à terme. Mais j’apprécie également énormément mon rôle d’équipier”.
Lors des Flandriennes, il devrait avoir un rôle essentiel. Plus encore que l’an dernier. “Il faudra que je sois encore là jusque dans le final. Je veux essayer de faire de très belles choses au côté de Stefan (Küng)”. Ce programme très exigeant, tant sur les Classiques que sur les courses par étapes, est-il tenable sur la durée, physiquement comme mentalement ? “Parfois, ce n’est pas facile… Être à 100% tous les jours de l’année n’est pas possible. Mais j’apprends à gérer tout ça au fur et à mesure. Sur des courses par étapes comme ici, quand il y a une étape avec un moment un peu plus cool, j’essaie vraiment de me relâcher pour ne pas trop taper dedans. Il faut débrancher quand c’est possible, ça fait du bien mentalement”. Il reste désormais deux gros morceaux ce week-end, au côté d'un David Gaudu qui peut rêver, a minima, d'un podium final. Et Kevin Geniets sera là pour l'aider à y parvenir.