CC - Mondial : Venturini ne réalise pas
Au lendemain de son sacre chez les juniors, Clément Venturini (VC Vaulx-en-Velin) a bien voulu revenir ce matin pour www.directvelo.com sur la course qui l'a vu enfiler la tunique irisée hier à Sankt-Wendel (Allemagne).
Clément VENTURINI de passage ce matin au stand du fournisseur officiel des maillots de champion du Monde (crédit photo, Hervé DANCERELLE, www.directvelo.com)
"Mon mois de janvier a été réussi (il a gagné la manche de Coupe du Monde à Pontchâteau, NDLR) à part le championnat de France. Le début de saison a été un peu compliqué sur les deux premières manches du Challenge National; la troisième s'est bien passée. Je finis la saison sur une bonne note en devenant champion du Monde donc ça fait plaisir. La tactique mise en place hier entre nous cinq (avec Loïc et Fabien Doubey, Quentin Jaurégui et Kévin Bouvard, NDLR) était de ne pas se marcher sur les pieds comme on dit. Il n'y avait pas de leader désigné, c'est la course qui allait définir le plus fort. Dans la première partie on a vu que ce n'était pas trop groupé; c'était plutôt un par un. Puis il y a eu les frères Doubey en chasse derrière moi qui dans un premier temps ont joué le rôle d'équipiers avant de faire la course en faisant péter les belges et hollandais. On a été surpris dans le premier tour d'arriver dans le dévers tout boueux car en reconnaissance le matin ça passait super bien sur le sol gelé. Je suppose qu'ils ont du mettre du sel dessus et avec le soleil qui tapait, cela a du tout dégeler. Moi je suis bien passé presqu'à tous les tours sauf le dernier. Si j'étais passé à pieds, je n'aurai pas risqué de perdre le titre. Là ça pouvait se jouer à peu car en restant coincé dans le filet, le maillot aurait pu s'en aller. Hier matin en me levant je savais que cela allait être très difficile car c'était la dernière grosse course pour tous, et donc être la guerre jusqu'au bout. Pendant quarante minutes je n'avais plus qu'à me battre et me faire très mal. J'y suis arrivé en comptant une avance maximale de vingt-cinq secondes. Dans le dernier tour, je n'y croyais pas encore. Juste avant le dévers je glisse et cela m'a fait peur puis dans le long faux plat j'ai remis un coup d'accélérateur pour reprendre de l'avance et ça ne revenait pas. J'ai vraiment savouré en passant la dernière fois le poste de matériel. J'ai tapé la main à Pierre-Yves (Chatelon, NDLR) et dis, c'est bon je suis champion du Monde. Je pense monter en Belgique pour faire une belle course et montrer mon maillot (il sera espoirs l'hiver prochain, NDLR) même si je ne gagne pas. Ce sera le plaisir de courir avec, puis je ferai une course dans mon Comité pour savourer avec tout mon public et ceux qui me soutiennent durant toute l'année au sein du Comité Rhône-Alpes. Ce sera une sorte de remerciements. Mon CTR Antoine Jean qui a épaulé Pierre-Yves cet hiver était super ému après la course hier. Faire un triplé c'est quelque chose de bien, on a frappé fort. Là ça fait un jour plus un et je ne réalise pas encore. On a essayé de fêter cela entre collègues dans les rues de Sarrebrücken (ville allemande frontalière à une trentaine de kilomètres de Sankt-Wendel, NDLR). On s'est couché à une heure et fait une petite nuit. A six heures trente on était debout pour regarder les photos et les vidéos !. Je ne vais vraiment réaliser qu'une fois rentré chez moi avec ma combine de champion du Monde. Je vais me rendre compte alors que j'ai fait une grosse performance. Je pense que je vais inviter tous mes dirigeants de Vaulx-en-Velin où j'habite et ceux qui me soutiennent toute l'année pour fêter cela après les deux courses que je dois faire avec mon maillot de champion du Monde."