Kenny Elissonde, huit semaines pour rien et le besoin de se relancer

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Kenny Elissonde n’a pas connu la première partie de saison espérée et c’est peu de le dire. Malchanceux depuis la fin de l’hiver, le grimpeur de la Trek-Segafredo ne comptait que seize jours de course au compteur au moment de se présenter au départ du Critérium du Dauphiné (2.UWT), ce dimanche, à Chambon-sur-Lac (Puy-de-Dôme). “J’ai chuté au Tour de Catalogne puis j’ai attrapé le Covid au bout de deux jours en Romandie pour ma course de reprise”, rappelle-t-il pour DirectVelo en marge de la première étape. “Forcément, j’ai hâte de reprendre. C’est presque comme si je reprenais une nouvelle saison, c’est en tout cas le sentiment que j’ai. Je suis content de reprendre ici, sur l’une des courses que je connais le mieux”. À 31 ans, il dispute en effet son septième Critérium du Dauphiné, soit la course qu’il a le plus souvent disputée dans sa carrière avec, justement, le Tour de Catalogne, le Tour de Romandie mais également le Tour d’Espagne. “À partir du Dauphiné, c’est toujours une autre saison qui débute. Tout le monde ou presque revient de préparation en altitude. J’aime bien cette période”.

« LE TOUR DE FRANCE, CE NE SERAIT PAS ME RENDRE SERVICE »

Dans ces conditions, il semble actuellement difficile de se projeter pour Kenny Elissonde, tant il plonge dans l’inconnu au moment de ce Critérium du Dauphiné. “On a beau faire tous les entraînements que l’on veut, le plus sérieusement possible, rien ne remplace la compétition. J’espère pouvoir enfin faire une semaine complète et retrouver du plaisir car on ne fait pas du vélo pour s’entraîner… Et on pourra faire le point dimanche prochain”.

Le scénario malheureux des derniers mois devrait en tout cas le priver du prochain Tour de France.
“Honnêtement, en début de saison, le plan était de faire le Tour cette année, voire d’enchaîner le Tour et le Vuelta. Mais après tout ce qu’il s’est passé, je ne me sens plus légitime de dire que je veux y être. J’ai peur d’être trop limite. Si c’est pour aller sur le Tour à l’arrache et ne pas exister, ça ne sert à rien. Ce ne serait pas me rendre service à moi-même, ni bien sûr à l’équipe. Je pense qu’il vaut sûrement mieux se projeter sur la Vuelta. Dans tous les cas, je veux d’abord retrouver du plaisir ici au Dauphiné”.

« ÇA RESTE DE LA FRUSTRATION »


Pour sa douzième saison chez les pros, l’ancien sociétaire du CC Etupes puis de la FDJ et du Team Sky a appris à accepter les coups durs. Mais il reste toujours difficile de relativiser des périodes si frustrantes malgré tout. “C’est toujours embêtant de faire quatre semaines de travail pour rien, que l’on ait 20 ou 30 ans. Les sacrifices sont les mêmes. Alors quand ça se produit deux fois de suite, avec un autre stage de quatre semaines pour rien… C’est moins dur à gérer, peut-être, mais ça reste de la frustration. On ne peut rien y faire”

Au sein de la formation Trek-Segafredo, on devrait surtout tenter de jouer une victoire d’étape cette semaine. “Cicco (Giulio Ciccone) a eu le Covid lui aussi juste avant le Giro et il n’a pas couru depuis Liège. Natnaël (Tesfatsion) a lui aussi raté la fin du Giro à cause du Covid. Juan-P (Juan-Pedro Lopez) est en reprise aussi… Alors on va surtout essayer de se lancer dans la bataille, d’aller dans des coups. Et si Cicco s’en sent vraiment capable, pourquoi ne pas basculer sur un classement général… Mais à l’heure actuelle, ce n’est pas le mot d’ordre. On veut tous voir où on en est”. Kenny Elissonde le premier. 

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