Cassel 2023 : Un chrono en deux parties pour plaire à tous les profils
C’est un parcours bien varié qui attend les coureurs du contre-la-montre du Championnat de France de Cassel et ses 31,3 kilomètres pour tout le monde (lire ici). Sur la première partie, le profil a tout l’air d’un exercice pour spécialistes. "C’est très roulant au début. On est sur des belles routes, ça roule bien", décrit Ewen Costiou. Il faudra d’abord bien négocier les virages dans Hazebrouck, avant d’emprunter ces fameuses grandes routes. "Le début du parcours est technique, dans la ville. Ensuite, c'est vraiment limpide. C'est bien parce que c'est vraiment un parcours d'hommes forts. Il y a des bouts droits qui vont vite, des descentes qui ne sont pas kamikazes", note Quentin Bezza. Corentin Ermenault reconnait bien les routes de la région. "C’est très roulant au début, de belles lignes droites pour rouleur, dignes du nord de la France".
« ON A DEUX MINUTES À SOUFFRIR À LA FIN »
Au fil des kilomètres, les coureurs entament la deuxième partie. "Plus on se rapproche de l’arrivée et plus c’est dur", prévient Clément Carisey, imité par Benjamin Thomas. Les coureurs doivent enchainer trois bosses. "Le final est hyper exigeant, sur les 7 derniers kilomètres on a trois enchaînements dont la dernière qui fait particulièrement mal. Je pense que jusqu'au 2e intermédiaire il n'y aura pas forcément de gros écarts et on verra vraiment la différence sur les 5-6 derniers kilomètres", estime le coureur de Cofidis. Son adversaire, Thibault Guernalec est d’accord avec lui. "Dans la dernière bosse, il n’y a pas le choix que de mettre les chevaux. Il faudra être fort dès le début mais le chrono se gagne à la fin". Rémi Cavagna attire l’attention sur les deux premières bosses. "C’est du 4-5%. Il y a une petite descente avant le raidard où on peut récupérer un peu. Dans cette partie il faudra vraiment bien souffler. Il faut se dire qu’on a deux minutes à souffrir à la fin".
Cette dernière bosse qui habite l’esprit des coureurs, c’est la montée vers Cassel et ses pourcentages violents. "C’est un super beau final, apprécie Ewen Costiou. Vu le final je peux essayer de bien sauver les meubles". Benjamin Thomas analyse cette dernière montée. "Il y a une première rampe au début qui arrête un peu et après, il y a les 300 derniers mètres avec des gros pourcentages. Je pense que sur le contre-la-montre ça va être impressionnant d'arriver là après 30 kilomètres. À mon avis, il va y avoir des coureurs qui seront pratiquement à pied". Il y aura match entre ceux qui prendront de l’avance sur le plat, et ceux qui tenteront de bousculer les rouleurs dans les bosses. "Les mecs bien puissants, qui seront forts ce jour-là, pourront prendre beaucoup d’avance dans les faux plats avant l’arrivée", estime Corentin Ermenault.
« UN PARCOURS QUI RASSEMBLE TOUS LES TYPES DE DIFFICULTÉS »
Léa Curinier devra limiter la casse en début de course. "Mon point faible est surtout sur la première partie, il faut de la force et de la puissance pour ne pas trop perdre de temps. Je vais devoir essayer de gagner du temps sur la fin mais je sais que ça va être compliqué parce que je risque d’arriver un peu morte. Il va falloir en remettre pour les montées". Tout comme Clément Braz Afonso, qui a une carte à jouer. "Il ne faudra pas avoir perdu trop de temps. Je pense qu’il faut quand même avoir un peu de bagages en chrono. Je ne jouerai pas la gagne, c’est clair et net", tempère-t-il. Baptiste Gillet prévient "qu’il peut y avoir des surprises" avec les bosses, avant qu’Ewen Costiou n’alerte de "ne pas trop en garder sur le reste du parcours parce qu’on peut perdre beaucoup de temps aussi".
Malgré tout, cette arrivée n’effraie pas Quentin Bezza, plutôt de l’école des rouleurs. "Avec plus de distance avant, elle aurait vraiment fait peur, mais là ça va". Alexis Gougeard est intéressé par le final. "J’aime bien le final escarpé, il faudra avoir les jambes. De toute façon, ça se fera à la pédale. Il ne faudra pas s’enflammer au début, et sur la fin il faudra être musclé. Et surtout fort dans la tête". Attendu chez les amateurs, Clément Carisey est prêt. "Ce sera une gestion un peu étrange. J’ai déjà adapté mes braquets pour l’occasion, j’ai dû mettre un double plateau. J’ai travaillé différemment en raison du parcours. Difficile de ressortir un ou deux noms". Parce que selon Rémi Cavagna, "ça change des chronos traditionnels". Avant que Clément Braz Afonso ne résume ce qui attend les coureurs ce jeudi. "C’est un parcours qui rassemble un peu tous les types de difficultés : du plat, des faux-plats montants et des vraies bosses". Avec un vent de face annoncé en plus, et on obtient un joli chantier pour départager tout ce beau monde.