Hugo Boucher : « Malgré les obstacles, la chance était avec moi »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Hugo Boucher est passé par toutes les émotions. Après avoir durci la course sur la première partie, le coureur du Centre-Val de Loire est allé à terre dans une descente. Son vélo inutilisable, il a été dépanné par l’assistance neutre, mais celui-ci n’était pas à sa taille, en plus des pédales qui ne lui correspondaient pas. Après une longue chasse à l’arrière, il est finalement revenu, avant d’attaquer et s’imposer en solitaire en haut de la Côte de Magenta (voir classement). Hugo Boucher est revenu avec DirectVelo sur toutes ses émotions de la journée, jusqu’à la plus belle, maillot bleu-blanc-rouge sur les épaules.

DirectVelo : Que représente ce titre ?
Hugo Boucher : C'est un aboutissement de toute la saison. On s'est entrainé pour. Quand une course est parsemée de difficultés, la victoire est toujours plus belle. Pour réussir il faut être acteur. J'ai décidé de créer l'échappée en écrémant le peloton d’abord… et je me suis dit que ça allait vraiment être compliqué quand je suis tombé. Mais quand j'ai vu les voitures au loin j'ai tout donné.

Que s’est-il passé pour que tu te retrouves à terre ?
Dans la descente, il y en a un qui a accéléré. J'ai mal géré, j'aurais pu largement combler ce trou là dans la montée, mais j'ai pris trop de risques, je suis arrivé à 80 km/h en bas. Quand j'ai freiné j'étais au point de rupture et dès que je suis passé sur la bande blanche la roue s'est bloquée et j'ai glissé.

« UN EFFORT POUR LEQUEL JE M’ÉTAIS PRÉPARÉ MAIS PAS DANS CETTE CONFIGURATION »

Qu’est-ce que tu t’es dit à ce moment-là ?
Je me suis dit que pour jouer la victoire ça serait dur, mais pas impossible. Ça me rajoutait une difficulté au programme, je l’ai pris un peu comme ça. Je me disais que si j'avais dû attaquer dans le groupe de tête ça aurait été le même type d'effort. Mais là c'était pour rentrer sur eux. C'était un effort pour lequel je m'étais préparé mais pas dans cette configuration.

Et surtout, tu n’avais plus ton vélo mais celui du dépannage neutre…
J'ai tout de suite eu le réflexe de chercher mon vélo, mais il n'y avait plus de boutons pour passer les vitesses, et la patte de dérailleur était cassée. Sur le premier vélo il n'y avait pas les bonnes pédales dessus. Les pédales étaient des Shimano et moi je suis en Look. Puis la selle était un peu basse mais ça l'a fait quand même (sourire).

Comment s’est passée la chasse, jusqu’à ton retour en tête ?
On m'a annoncé à une minute, je suis rentré sur un tour ou deux. Je me suis reposé un peu, mais j'ai vu qu'ils étaient bien entamés. Ils n'imprimaient plus un gros tempo donc j'en ai profité. On m'avait dit d'attaquer dans une montée avant celle où je l'ai fait, mais je ne le sentais pas, j'avais tout le monde dans la roue. Et dans la descente j'ai eu l'occasion. Il y avait un temps mort, je l'ai utilisé pour attaquer une dernière fois. Il y a eu 10-15 secondes de latence de leur côté, et on m'a dit qu'il y avait dix secondes. Il fallait juste maintenir cet écart. Il ne fallait plus se retourner.

« C’ÉTAIT À L’ANCIENNE »

Tu te distingues également sur la piste…
J'arrive à trouver une certaine polyvalence. Je n'ai pas forcément de préférences. Il y a beaucoup de sensations sur piste, j'aime bien varier. La route est l'axe principal du cyclisme, si je puis dire. Je dirais que je suis rouleur mais il me faut des difficultés pour tirer mon épingle du jeu. Ma saison se passe très bien, sur piste les objectifs ont été remplis, sur route aussi. J'ai commencé à 10 ans, je ne suis pas du tout d'une famille de cyclistes. J'ai commencé par l'athlétisme. J'ai été très tôt sur la piste, j'ai fait une parenthèse et j'ai repris quand je suis rentré au Pôle France.

Finalement, c’était ton jour…
Malgré les obstacles la chance était avec moi, quelque part. J'ai fait une bonne préparation, j'avais prévu mon pic de forme. Les jambes répondent mais je n'avais plus de capteur ni rien, donc c'était à l'ancienne. On peut avoir l'impression que j'en faisais trop, mais je voulais épuiser un maximum d'adversaires. Quand je passais mon relais les autres ne pouvaient plus passer donc ça m'a servi. J'ai adoré le parcours, ça me correspondait avec des bonnes difficultés. Et la météo a durci la course et c'est ce qui me plait.

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