Les Bleus étaient « complètement morts »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

L’équipe de France n’a pas joué les premiers rôles lors du Championnat du Monde Élites sur route ce dimanche. Et c’est le moins que l’on puisse dire. Alors que Christophe Laporte, la carte N°1 du collectif tricolore, a été écarté des avant-postes sur crevaison, Julian Alaphilippe, Bryan Coquard, Benoît Cosnefroy ou encore Valentin Madouas n’avaient tout simplement pas les jambes pour espérer monter sur la boîte et offrir une cinquième médaille en six ans aux Bleus. Seuls les deux derniers cités ont terminé cette course on ne peut plus éprouvante, le Breton étant le mieux placé en fond de Top 15 (voir classement). “Je n’avais pas suffisamment de jambes pour suivre les meilleurs. J’ai crampé… J’ai essayé de gérer pour basculer les montées avec les premiers mais une fois que ça a lâché… J’ai terminé complètement mort, c’était une course tellement dure… Il m’a manqué de la force. J’ai mal partout, aux jambes, au dos, au cou… C’était vraiment dantesque”, résume Valentin Madouas en zone mixte.

Benoît Cosnefroy s’est lui aussi présenté à la presse avec le visage extrêmement marqué, au bout d’un effort de plus de six heures et 271 km sur un circuit aussi épuisant physiquement que mentalement. “Je suis complètement mort”, lâche-t-il lui aussi. “Heureusement que l’on n’a pas de courses comme celle-là trop souvent dans la saison… Je termine dans un mauvais état. Quand j’ai été lâché, j’ai regardé mon compteur et j’ai vu qu’il restait encore 70 kilomètres… J’ai pensé abandonner. En plus, il pleuvait”. Mais le Normand est tout de même allé au bout du bout, au contraire de Julian Alaphilippe, qui s’est arrêté au niveau de la zone de ravitaillement des Bleus en fin de course - photo ci-dessous -. L’ancien double vainqueur de l’épreuve s’est sacrifié pour Christophe Laporte lorsque celui-ci a été victime d’une crevaison. “Il était notre meilleure carte et il a crevé au plus mauvais moment, quand la course s’est emballée. J’ai donné le maximum. J’étais content de l’aider pour essayer de le ramener mais on avait une minute de retard et on a vite compris que ça allait être compliqué. Mais je n’ai pas envie de trouver des excuses”.

« ON VA REBONDIR »

Et pour cause : Julian Alaphilippe a bien conscience qu’il n’était pas au niveau des tous meilleurs sur ce Mondial, pas plus que Benoît Cosnefroy. “Je me sentais bien, mais pas exceptionnel. C’était pareil pour Valentin. Il aurait fallu être dans une superbe journée pour jouer le titre et sincèrement, je n’ai pas senti que l’on avait l’homme qui pouvait prétendre à la victoire. Je n’en étais pas en capacité”. De quoi laisser peu de regrets. “Je suis déçu car j’espère toujours le mieux pour l’équipe de France et on est un groupe de copains. Mais ça s’est fait à la jambe, on n’a pas fait d’erreur”. Valentin Madouas ne peut que confirmer les dires de son coéquipier du jour. “On n’avait pas forcément les coureurs les plus rapides et les plus habiles pour ce genre de circuit. On a donné tout ce que l’on avait et on n’a aucun regret à avoir. Malheureusement, on est tombé sur plus fort”.

Après avoir été extrêmement performants ces dernières saisons aux Mondiaux, les Bleus veulent relativiser cet échec et vite se projeter sur la suite. “Il faut avancer. Ça ne marche pas toujours comme on le veut, ce n’était pas une journée avec de la réussite mais ça ne sert à rien de refaire la course dans tous les sens. On va rebondir”, assure Julian Alaphilippe au pied du bus des Bleus. “Quand on regarde le podium… Il n’y a pas de surprises. On n’était juste pas au niveau”, appuie Benoît Cosnefroy. Le plus frustré restera sans doute Christophe Laporte, bien sûr. Après l’arrivée, le Varois ne s’est pas présenté à la presse dans la zone des Bleus. “Il est très déçu, et on est très déçu pour lui. Il n’a pas pu s’exprimer à 100%. Mais encore une fois, on ne se cherche pas d’excuses”, conclut Julian Alaphilippe.


Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Julian ALAPHILIPPE
Portrait de Benoît COSNEFROY
Portrait de Valentin MADOUAS