Louis Pijourlet : « Seule la chute pouvait m'empêcher de battre le record »
Quatorze mois après son premier record de l'heure, Louis Pijourlet a battu son record de France, vendredi, toujours au vélodrome de Granges. Le coureur du Team Bricquebec Cotentin a mis plus d'un kilomètre et demi dans la vue à sa précédente marque. Pour sa deuxième tentative, il a parcouru 52,557 km dans l'heure. Il porte le record de France à un niveau très respectable. "On peut parler d'une petite progression ! Pour le battre, ce sera difficile sans une grosse préparation et un coureur solide. Il ne faudra pas y aller la fleur au fusil", commente-t-il pour DirectVelo. Au moment de le présenter au départ des courses, les speakers ne pourront plus oublier de le présenter comme le recordman de France de l'heure. Louis Pijourlet revient sur sa performance pour DirectVelo.
DirectVelo : Est-ce que tu as atteint l'objectif que tu t'étais fixé ?
Louis Pijourlet : J'ai même fait 2"6 de moins que mon tableau de marche. Mon objectif initial était d'atteindre 52 km. Après les premières simulations, avec Wattshop on a réhaussé la barre à 52,5 km et ensuite avec les conditions de la journée, on a ajouté de la précision. Il faisait chaud, 29°C, mais c'était une chaleur humide et on a adapté la stratégie à l'humidité, à 20 minutes du départ. Je leur ai fait confiance.
« CHAQUE TOUR EST MINUTÉ »
Comment s'est découpée cette heure ?
A part les cinq premières minutes, j'étais toujours dans mon allure. Et dans le dernier quart d'heure, c'était le moment de lâcher les chevaux, à 54 de moyenne. La stratégie de conservation met tout le monde assez tranquille et l'excitation monte petit à petit, ça nous met dans une dynamique.
Tu as bénéficié du soutien de Wattshop (lire ici). Qu'est-ce qu'ils t'ont apporté le jour de la tentative ?
Avec eux, chaque tour est planifié, minuté, millimétré. J'ai mis du temps à trouver l'allure au départ mais on était cinq à effectuer une tentative ce jour-là et j'étais le plus propre des cinq. Même pour le dernier quart d'heure d'"expression libre", ils arrivent à deux secondes près de la distance réelle.
« J'AI DORMI COMME UN BÉBÉ »
Dans la tête, est-ce qu'il y a eu des moments difficiles ?
Je n'avais pas de doutes, vraiment pas. J'étais relax la veille. C'était la première fois que je faisais une sieste avant un objectif et j'ai dormi comme un bébé. J'avais des doutes sur leur côté humain mais même là, ils ont été très bons. C'était une aventure commune, ils étaient rassurants. On savait que j'avais de la marge mais je n'avais pas envie de faire 3 mètres de plus. On avait prévu les scénarios catastrophes, il n'y avait que la chute qui pouvait m'empêcher de battre le record. C'est la première fois que ma perf' n'allait dépendre que de moi.
Justement, avant ta tentative, avais-tu peur de la chute dans les courses sur route que tu as disputées ?
Au Tour des Landes, je fais un prologue moyen. Le parcours urbain demandait un engagement que je n'ai pas mis. Le lendemain, j'ai fait une grosse échappée, devant il n'y avait pas de risques. Le dernier jour, je n'ai pas réussi à frotter. Je ne suis pas allé aux 3 Jours de Cherbourg ni au Grand Prix de la Somme avec le club. Je ne pensais pas qu'à la chute mais aussi au Covid. Ce qui pouvait m'arrêter, c'était un coup du sort.
« ÇA M'A COÛTÉ CHER DANS LES TRAJECTOIRES »
Il y a un mois, tu cherchais encore un vélo pour ta tentative. Sur quelle machine as-tu couru ?
Wattshop m'a prêté un vélo. Je n'ai pas réussi à en avoir un, pourtant le projet méritait qu'on m'en prête un. Je n'ai roulé avec que deux fois sur piste avant le record et ça m'a coûté cher dans les trajectoires. J'ai aussi adapté ma combinaison à la chaleur.
Tu vas retrouver le Team Bricquebec Cotentin sur la route maintenant ...
Le club m'a laissé faire ce record alors que ce n'était pas prévu au départ. C'est le club le plus rapide de France maintenant ! Il reste la finale de la Coupe de France N2 (la Classique Puisaye-Forterre le 24 septembre) et le Trophée des Champions. Et je participerai aussi aux 3 Jours de Grenoble.