Célia Gery sur le toit de l’Europe
Dominatrice de bout en bout, Célia Gery a parfaitement lancé le contingent tricolore lors de cette longue journée - six courses ce dimanche après l’annulation des épreuves prévues la veille - du Championnat d’Europe de cyclo-cross, à Pontchâteau. Impériale, l’Ardéchoise a résisté jusqu’au bout à la Britannique Cat Ferguson pour décrocher le titre continental dans la catégorie U19 Femmes (voir classement). “Je suis super contente ! Pendant toute la course, jusqu’à la dernière ligne droite, je n’y croyais pas”, assure-t-elle après coup pour DirectVelo.
Partie une fois à la faute dans un virage très boueux, l’habituelle sociétaire du VC Rambertois a tâché de courir le plus proprement possible tout au long de l’épreuve. “L’endroit où je suis tombée était dans la première partie du circuit. C’était devenu très piégeux par rapport au début de matinée. Je suis vite repartie, je n’ai pas trop perdu de temps”. Si elle a pu s’appliquer, c’est aussi parce qu’elle a vite pris le large après avoir roulé en tête toute la course, à partir du troisième virage du premier tour. “J’ai l’habitude de prendre de bons départs. Comme je me sens à l’aise techniquement, j’ai pu directement creuser l’écart et ensuite, j’ai continué sur cette lancée”. Célia Gery a également profité de son aisance technique pour creuser l’écart sur sa rivale britannique à chaque tour. “Dans les parties techniques, je savais que j’allais pouvoir leur mettre la pression. Je suis assez rapide dans les virages boueux”.
« LE PUBLIC M’A POUSSÉE »
La double reconnaissance - une l’an passé et une autre il y a quinze jours - ont-elles été utiles ? “Ça peut aider. Mais ce n’est pas un circuit très technique. En plus, pendant les reco, il était sec donc ça n’avait rien à voir”, concède celle qui ne se considérait “pas forcément” comme la favorite. “Au micro, ils annonçaient que j’étais la favorite alors ça mettait de la pression. Mais dans ma tête, je n’étais pas favorite. Je savais qu’il y avait une belle concurrence et c’était assez stressant”. Le titre collectif décroché lors du relais mixte, vendredi, n’a-t-il pas permis à Célia Gery de s’ôter un peu de pression malgré tout ? “Le week-end était déjà assez bien réussi donc oui, ça enlevait un peu de pression”.
Alors que l’épreuve U19 Femmes était initialement prévue pour ce samedi, comment la nouvelle Championne d’Europe a-t-elle vécu le changement de programme ? “C’était la même chose pour tout le monde. Hier, on a fait du home-trainer, on ne savait pas trop ce que ça allait donner. Mais j’étais contente que ce soit repoussé comme j’ai couru vendredi. J’avais déjà fait un bon temps sur mon tour vendredi, ça m’avait mis en confiance”. Ce matin, elle a également pu profiter de la belle ambiance sur le circuit et de l’avantage de courir en France. “Le public m’a poussée sur les parties où il fallait envoyer les watts. Mais il fallait aussi faire attention à ne pas s’enflammer dans les parties techniques. Il fallait être bien concentrée et faire abstraction du public”.
« FRANÇOIS (TRARIEUX), IL FAIT PEUT-ÊTRE PLUS DE KILOMÈTRES QUE NOUS »
Maillot continental sur le dos, médaille d’or autour du cou, Célia Gery tenait également à rendre hommage à son sélectionneur, François Trarieux. “Il est super important. Il court partout sur le circuit, il fait peut-être plus de kilomètres que nous (rires). Il se met toujours à des endroits où il est tout seul, on peut entendre tout ce qu’il dit. Il est génial”, se réjouit-elle en évoquant aussi la présence précieuse de son père sur le bord du circuit. “Il fait la même chose, il se met à des endroits où il est seul (sourire)”.
Le week-end prochain, c’est lors de la double manche de Coupe de France d’Albi (Tarn) qu’elle devrait pour la première fois évoluer en qualité de Championne d’Europe, avant de se rendre sur la manche de Coupe du Monde de Troyes. Comme imaginé en début de saison, Célia Gery compte toujours disputer éventuellement une manche de Coupe du Monde avec les Élites, en décembre. Reste à savoir laquelle.