La confirmation d’une nouvelle ère prometteuse. Symboliquement, ce sont deux jeunes talents français qui ont simultanément brillé la semaine passée pour la formation Arkéa-B&B Hôtels. Ewen Costiou, pour son premier Paris-Nice, est parvenu à terminer aux portes du Top 15 au classement général final tandis que de l’autre côté des Alpes, le désormais nouvel homme fort du groupe, Kévin Vauquelin, a fini 10e de Tirreno-Adriatico. Ces garçons, comme d’autres du groupe breton, représentent à la fois le présent et l’avenir d’une structure qui ne compte plus dans ses rangs Warren Barguil, ni Nacer Bouhanni, après s’être déjà séparé de Nairo Quintana l’hiver précédent. Pour que la satisfaction soit totale, il faudrait désormais qu’Arnaud Démare retrouve ses meilleures jambes. DirectVelo a profité de la présence d’Emmanuel Hubert à Nice, ce dimanche, pour faire le point avec le manager général des rouge-et-noir.

DirectVelo : On t’imagine satisfait du joli comportement d’Ewen Costiou sur Paris-Nice !
Ewen Costiou : Oui, c’est une satisfaction ! On voit la progression d’Ewen et de nos jeunes en général. Que ce soit Louis Barré ou Kévin Vauquelin, eux aussi. Il reste encore plusieurs marches à gravir mais je suis satisfait de mes jeunes qui évoluent à un bon niveau. Maintenant, on s’aperçoit que le très haut niveau est relativement compliqué. Un Top 10 pour Kévin à Tirreno-Adriatico, c’est satisfaisant, tout comme la 17e place pour Ewen, qui n’était pas forcément prévu en début de saison sur Paris-Nice.

L’équipe est désormais dans l’après-Barguil, l’après-Bouhanni, et c’est une nouvelle génération qui prend le relais…
Je crois qu’il fallait s’acclimater aussi à ce changement et miser sur ces minots qui ont entre 20 et 22 ans. Ce n’est pas rien de basculer, en passant de coureurs matures à une génération moins expérimentée mais qui a de l’envie. Maintenant que l’on est là-dessus, on va les aider à progresser du mieux qu’on le peut, et qu’ils le peuvent eux-mêmes.

« ARNAUD (DÉMARE) VA FAIRE LE JOB »

Kevin Vauquelin, Mathis Le Berre, Ewen Costiou… Ces garçons semblent ne pas avoir froid aux yeux et ne font aucun complexe !
Il ne faut pas en avoir. Ewen est passé à l’attaque dès la première étape de Paris-Nice, c’est très bien. Il a également montré sur les courses de février qu’il était capable d’attaquer et d’anticiper certains coups. Je pense que si un jeune est timoré, c’est compliqué… Il faut laisser la nature faire et les laisser s’exprimer. Comme je dis toujours, c’est plus facile de freiner et de calculer après, plutôt que de faire accélérer. Ces jeunes doivent s’acclimater à ce très haut niveau tout en se faisant plaisir.

Arnaud Démare a, en revanche, été en retrait sur ce Paris-Nice. Comment faut-il analyser son rendement actuel ?
On sait que c’est quelqu’un qui travaille. Arnaud va faire le job. Pour Milan-San Remo, ça peut le faire mais on a conscience que ça risque d’être compliqué (le Picard sera d'abord présent sur Milan-Turin en milieu de semaine, NDLR). Ces dernières années, on a vu que ce sont les hommes forts tels (Tadej) Pogacar, (Wout) van Aert, (Mathieu) Van der Poel et autres qui se sont pleinement exprimés. Ça ne se joue pas forcément au sprint, comme lorsqu’il l’avait emporté là-bas. Plus généralement, je pense qu'Arnaud se cherche un peu en ce début de saison mais il sait qu’il a notre confiance.