C'est presqu'un paradoxe. À peine donné le coup de pistolet du départ de sa série de qualification de la course aux points, Etienne Oliviero, le sprinter, a flingué pour aller prendre un tour au peloton. "Je me suis bien amusé, en plus j'étais avec Théo Paris", raconte-t-il à DirectVelo, samedi, après cette première épreuve de la Coupe de France piste de l'Avenir au vélodrome de Loudéac. Pourtant, l'endurance n'est pas la spécialité du sociétaire de l'OC Locminé. "En général je ne fais de la route qu'une à deux fois par semaine pour entretenir le cardio".

TROIS COURSES SUR ROUTE ET TROIS ABANDONS

Le Breton est pensionnaire du Pôle France outre-mer qui a déménagé à Bourges à la dernière rentrée. "Je me suis spécialisé dans la vitesse après les France 2022 à Hyères. L'an dernier, j'ai fait trois courses sur route que je n'ai pas finies". Pourtant, c'est bien par la route que le Champion de France Cadets de vitesse, du 500 m et du keirin 2022 a débuté. "J'ai découvert la piste à Vannes et je me suis spécialisé en sprint parce que j'étais bon. Mais à part les Championnats départementaux, régionaux et le France, je ne faisais pas de compétitions de vitesse".

C'est en 2021, alors qu'il est Cadet 1, qu'il est détecté au Championnat de France à Bourges. "J'avais battu le record de France du 500 mètres, avant qu'il soit battu juste après et Alex Prudhomme, qui s'occupe de la relève, m'avait proposé un stage", se souvient-il. L'année suivante, il intègre donc le Pôle ultramarin à Hyères. "Au début, c'était difficile mais au bout de trois mois ça allait mieux. La famille et les copains me manquaient", rappelle le citoyen du Bézo en la commune de Bignan (Morbihan).

« IL Y AVAIT ENCORE HUIT GARS DEVANT »

Dorénavant, Etienne Oliviero s'entraîne sur le 200 mètres lancé, le keirin ou le départ de la vitesse par équipes. "Pour la vitesse, on fait des jeux de regard en roulant en regardant derrière nous, en faisant des exercices", ajoute-t-il. En 2023, pour sa première année Junior, il a découvert le niveau international au Championnat d'Europe et au Championnat du Monde à Cali. En Colombie il bat une première fois le record de France Junior du kilomètre. "Je ne pensais pas le battre. Mais il y avait du haut niveau même en J1. Je bats mon record personnel au 200 mètres (10"194, NDLR) mais il y avait encore huit gars devant", analyse celui qui s'est aussi classé 5e du keirin.

Il a commencé cette saison en battant une nouvelle fois son record du kilomètre lors du Championnat de France Elite (lire ici). Il a battu, ce dimanche, celui du 500 mètres départ arrêté avant de s'en faire déposséder par Théo Tuncq (lire ici). Avec une année d'expérience supplémentaire, le Morbihannais ne cache pas ses ambitions estivales. "Le Championnat d'Europe aura lieu à Cottbus. J'espère être Champion d'Europe, l'an dernier je monte trois fois sur le podium en J1 (en vitesse par équipes, vitesse et keirin, NDLR)". Cottbus et sa piste de 333,33 mètres en ciment va demander un effort d'adaptation. "Nous devons avoir un stage sur une piste en ciment au mois de mai", indique-t-il. De quoi lui rappeler ses débuts sur la piste de Vannes.