Gérard Desbouys : « Il faut que le cyclisme sorte gagnant »

Crédit photo Patrick Berjot

Crédit photo Patrick Berjot

Huit ans après, il est de retour. Le Circuit de Saône-et-Loire, épreuve phare du calendrier amateur, revient ce vendredi avec trois étapes au programme (voir la liste des engagés). L’épreuve a été relancée par le speaker auvergnat Gérard Desbouys. Ce dernier explique à DirectVelo pourquoi il a choisi de se lancer dans cette aventure et évoque l’avenir de la course bourguignonne.

DirectVelo : Qu’est-ce qui t’a poussé à relancer le Circuit de Saône-et-Loire ?
Gérard Desbouys : Ce qui m’a motivé, c’est d’avoir commenté cette course à 26 reprises. J’étais très proche de Michel Berthin, le fondateur (ancien président du Creusot cyclisme, mort en 2011, NDLR). Il y a eu un arrêt de 8 ans, car les organisateurs étaient âgés. Pendant deux ans, d’autres personnes ont essayé et ça n’a pas réussi (le Tour de Saône-et-Loire organisé en 2019 et 2022, NDLR). Certaines personnes du côté du Creusot m’ont fait des appels du pied, on m’a dit que ça serait bien de relancer l’épreuve. J’ai compris qu’il fallait que je rende au Circuit ce qu’il m’a donné. Je me suis lancé en mars 2023. Jusqu’en décembre, la course n’était qu’un projet puis quand nous avons réuni 3/5 du budget « on a dit : banco, on y va» . Nous avons eu un grand soutien du conseil départemental. Le président André Accary a été d’une aide importante. On s’est dit que si le conseil départemental était vraiment derrière nous, il fallait relancer la course. C’est ce qu’on a fait.

« ON A UNE BELLE ÉQUIPE »

Tu es plus connu comme speaker que comme organisateur…
J’ai organisé le Challenge National de cyclo-cross en 2002, ça avait été une grande réussite à l’époque, chez moi à Lapalisse. Les gens le savent moins, mais j’ai aussi organisé la finale du Challenge National Espoirs 2004, le Tour de l'Allier. Mickaël Delage avait gagné le général, Fabrice Jeandesboz une étape. J’ai organisé beaucoup de critériums féminins, toujours à Lapalisse. Mais ça faisait plus de 20 ans que je n’avais plus organisé une course.

Tu avais encore des repères ?
C’est ma 40e année de micro cette année. Et j’ai été un petit coureur pendant 10 ans, ça fait donc 50 ans de licence. J’ai accumulé un peu de métier, mais ce n’est pas pour autant qu’on organise le Circuit de Saône-et-Loire la fleur au fusil. On a une belle équipe. On est ouvert aux critiques, j’espère qu’il y en aura le moins possible mais la perfection n’existe pas.

Comment se présente cette édition du renouveau alors ?
Très très bien. Malheureusement, la région Bourgogne-Franche Comté a une politique qui fait que si vous n’êtes pas un Championnat du Monde, d’Europe ou de France, il n’y a aucune aide pour les manifestations. Je me suis battu avec le Fonds d'Intervention Régional (FIR). J’ai obtenu la moitié de ce qu’on pensait. On nous en avait promis une certaine somme, finalement on n'a eu que la moitié. C’est une surprise, mais on va faire avec.

« J'ESPÈRE QU’UN JEUNE REPRENNE LE FLAMBEAU »

Quel est le budget de l’épreuve ?
On a bouclé un budget de 120 000 euros pour trois jours de course. On a fait en sorte d’accueillir les gens du mieux possible. Tout le monde sera à l’hôtel, les coureurs et les membres de l’organisation quel que soit leur niveau d’implication. On s’est entouré de gens qui connaissaient le vélo pour véhiculer les invités. On a été agréablement surpris par l’accueil des gens, on a ressenti que la course leur manquait. Deux villes nous ont déjà demandé pour 2025. Pour 2024, on est allé voir quatre villes, pas cinq. On nous a dit banco d'entrée. Le conseil départemental est aussi favorable au retour de la course, on a des partenaires prestigieux, comme Skoda qui nous prête des voitures et nous donne une belle somme d'argent. Ça nous permet de partir sur des bases qui j’espère seront les bonnes.

L’objectif est de continuer sur plusieurs années ?
J’ai 73 ans, mon avenir est derrière dans tous les domaines du vélo. J’ai l’intention que le Circuit perdure. J’ai motivé Ludovic Poignant pour qu’il prenne ma place. Moi, j’ai relancé, je serai toujours là mais maintenant j’espère qu’un jeune reprenne le flambeau, c’est ça le but. Ce n’est d’ailleurs pas normal qu’un mec de 73 ans relance la course. On espère que ça va donner des idées à d’autres personnes. J’en ai parlé avec Philippe Colliou, je lui ai demandé de motiver des jeunes.

Il y a un rapprochement d’ailleurs avec l’organisation du Tour de l’Ain et du Tour de l’Avenir…
Elle nous prête beaucoup de matériel. Je remercie d’ailleurs Philippe et Ludovic de nous aider. On espère pourquoi pas que Philippe puisse reprendre. Je lui lance la balle, ça serait bien. Ils sont plus jeunes, ce sont des professionnels de l’organisation. Peu importe que ce soit Pierre, Paul ou Jacques qui reprennent, l’essentiel pour nous c’est que le Circuit perdure. Il faut que le cyclisme sorte gagnant.

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