Paul Seixas : « Ces deux secondes sont symboliques »
Le contre-la-montre a enfin souri à Paul Seixas. Souvent frustré dans la discipline, le coureur qui portait les couleurs d'Auvergne-Rhône-Alpes a enfin été récompensé. Et pas sur n'importe quelle course. Ce mercredi, il est devenu Champion de France Junior de l'exercice (voir classement). Mais très vite, le spécialiste du cyclo-cross a préféré remonter la ligne droite d'arrivée pour consoler un Eliott Boulet, tête dans les bras, qui avait bien du mal à digérer les deux petites secondes qui lui ont fait perdre son maillot tricolore. Paul Seixas a ensuite confié son soulagement auprès de DirectVelo de voir les secondes tomber du bon côté.
DirectVelo : Te voilà Champion de France !
Paul Seixas : Ça représente beaucoup, j’y travaille. Il y a eu des déceptions. Aujourd’hui, gagner pour deux secondes, c’est vraiment symbolique. C’est l’histoire de mes chronos de perdre de deux secondes, encore il y a quinze jours au Chrono 47. Tous, comme à Olliergues l’année dernière. Alors, ces deux secondes sont symboliques.
Ça rend le titre encore plus beau ?
C’est d’autant plus beau, c’est une petite revanche. Je me dis que j’ai peut-être perdu tous ces chronos, mais le plus important, c’était aujourd’hui. Ce n’était pas les chronos de sélection ou autres. Je retiendrai la manière dont je me suis dépassé aujourd’hui, je me suis battu jusqu’au bout. Je pense qu’Eliott était un énorme adversaire. Il est très fort, je suis heureux parce que je n’ai pas battu n’importe qui. J’ai battu des mecs solides.
Tu t’attendais à ce match avec Eliott Boulet ?
Je m’attendais à ça. Il peut toujours y avoir des surprises, il ne faut jamais sous-estimer les adversaires. À la fin j’y ai pensé, dans ma gestion, de ne jamais lâcher. Que chaque seconde de prise… était une seconde de prise (sourire). Je me suis battu jusqu’au bout et j’y ai pensé dans le final à toutes ces petites secondes.
Où sont ces deux secondes selon toi ?
Dans ma gestion, mon travail. Je suis resté linéaire, j’ai beaucoup bossé la position. Surtout quand j’étais blessé, je m’étais cassé le poignet. J’ai travaillé mes trajectoires. Je me suis concentré pendant la course, et pas seulement sur mon effort et le fait de me faire mal, mais aussi sur tout ce qui est à-côté. Le chrono, ce n’est pas que se faire mal et ça a payé.
« UNE DISCIPLINE TRÈS IMPORTANTE »
Les bosses ont pu jouer en ta faveur par rapport à Eliott Boulet ?
Oui, je pense que le final a joué en ma faveur. La bosse m’a permis de tenir tête à Eliott. Et la dernière m’a peut-être permis de rattraper les quelques petites secondes que j’ai pu perdre sur le dernier faux plat descendant. C’est super.
Comment tu abordais ce chrono ?
J’accorde pas mal d’importance au chrono, c’est une discipline qui est très importante. Surtout si plus tard je veux jouer des classements généraux. Alors ça fait vraiment plaisir de réussir cet objectif.
Tu es arrivé dans les meilleures dispositions ?
Après ma fracture du poignet, je suis revenu de plus en plus fort. La semaine dernière j’ai gagné Liège, là je savais que j’étais en forme. Je me suis dit que je devais me faire confiance. Toute façon, le chrono, peu importe ce que tu fais, tant que tu as tout donné et fait ton effort à fond sans regrets, c’est le principal. Peut-être que la prochaine fois je perdrai, mais le plus important était de me donner à fond.
Comment vois-tu la course de dimanche ?
Ça va être dur et c’est bien. Je suis content de voir qu’on a encore un parcours difficile. On verra mais il faudra être vigilant et ne pas se croire le plus fort. Tout le monde l’est. La preuve aujourd’hui, je gagne mais pas de beaucoup, tout le monde est là. C’est une très belle chose, mais dimanche sera dur, et c'est tant mieux.