Emilien Jeannière : « Une délivrance »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Emilien Jeannière a inauguré son palmarès chez les professionnels. Le sociétaire de TotalEnergies a remporté ce vendredi la première étape des Boucles de la Mayenne (voir classement). Le Vendéen de 25 ans exprime sa joie au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Tu tiens ta première victoire chez les pros ! Que représente pour toi ce succès sur cette première étape des Boucles de la Mayenne ?
Emilien Jeannière : C’est clairement une délivrance, c’est même émouvant. Après six longues années au Vendée U, j’ai failli arrêter le vélo, mais je suis quand même passé pro chez TotalEnergies en 2023. L’an dernier, j’ai fait du boulot d’équipier dans les sprints. J’ai eu du mal à me régler avec Jason (Tesson). Depuis le début de saison, on voit que je tourne autour. Je savais que ça allait arriver. C’est beau de finir comme ça aujourd’hui et je pense que ce n’est que le début.

« POUR MOI, C’EST MAINS EN HAUT »

Ce final en faux-plat t’allait comme un gant dans la poche…
Aujourd’hui, l’arrivée me convenait vraiment bien, je l’affectionnais, on l’avait reconnue mercredi. Les 600 derniers mètres n’étaient pas trop raides, c’était en force. J’en rigole toujours un peu. Des gars dans le peloton m’ont dit : « c’est mains en haut ». Pour moi, sur une arrivée comme ça, c’est mains en haut. J’ai toujours peur de finir 2e pour pas grand-chose et qu’on me dise qu’il faut mettre les mains en haut. Mais ça a marché pour moi et en plus autour de moi, j’avais de bons coureurs notamment Lolo (Lorrenzo Manzin) qui a énormément d’expérience sur les sprints. J’ai pu suivre sa roue. Quand j’ai eu l’ouverture, c’était bon.

Pourtant, tu n’étais pas loin de te retrouver coincé….
Le placement était compliqué avec la petite route et le faux-plat descendant avant. Au pied de la montée aux 600 mètres, j’étais un peu loin. Mais je sais que sur un sprint de ce type avec les vagues, ça peut revenir vite. J’ai été bloqué une première fois. Il ne faut pas trop hésiter dans ces moments-là. La porte s’est quand même ouverte. Quand on a rattrapé les derniers rescapés de l’échappée, j’ai failli me faire bloquer. Je ne sais plus si j’ai dit un petit truc pour qu’ils s’écartent. Ça a fini par le faire sans prendre trop de risques. Je n’avais plus qu’à aller chercher (Paul) Penhoët.

« CETTE ANNÉE, J’AI LES OPPORTUNITÉS »

As-tu changé de statut depuis ce début d’exercice 2024 où tu as accumulé plusieurs Top 5 notamment en Belgique (voir sa fiche DirectVelo) ?
C’est ce que j’avais demandé après ma saison passée. Je sais que les arrivées en petite comité ou pour puncheur m’arrangent. Le rôle de lanceur que j’avais l’an passé, ce n’est pas facile pour moi car je ne suis pas le coureur qui frotte le plus et je ne suis pas le plus technique. Ce n’est pas simple d’emmener quelqu’un comme Jason (Tesson). Cette année, j’ai les opportunités. Quand on l’a, il faut la saisir. Depuis le début de l’année, j’y arrivais plutôt pas mal, je tournais autour, il ne me manquait plus qu’un succès.

Tu l’attendais avec impatience ?
Je ne me mettais pas plus de pression que ça. J’ai la chance d’avoir un profil assez rapide. Je tournais régulièrement autour. Il ne faut pas non plus être obstiné par ça. Cette victoire est désormais là, c’est une délivrance, j’espère qu’elle en appellera d’autres et que l’équipe me fasse encore plus confiance. Demain, je vais m’accrocher. Peut-être dimanche, on verra.

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