Mathis Le Berre : « Il va falloir bien calculer »
Alors que les sprinteurs ont été privés d’une possible victoire en raison de la neutralisation de l’étape (lire ici), Mathis Le Berre n’aura lui pas tout perdu ce jeudi sur la cinquième journée du Critérium du Dauphiné. Échappé pour la troisième fois depuis dimanche, le Breton a profité de sa présence à l’avant pour porter son nombre de points de 15 à 24 au classement des grimpeurs. “Le bilan de la journée est bon. J’ai récupéré hier (mercredi) sur le chrono. Je me sens vraiment bien. J’essaie de prendre un coup d’avance sur les champions qui pourront prendre beaucoup de points sur les cols de hors-catégorie”, rapporte le baroudeur d'Arkéa-B&B Hôtels à DirectVelo.
Ce vendredi, le vainqueur au sommet du collet d’Allevard récoltera 15 points. Et de nombreux cols seront encore au menu tout au long du week-end. “Je grimpe bien mais je ne suis pas un pur grimpeur, j’ai du mal dans les longs cols. Je peux prendre des points en prenant les échappées, comme je sais faire”. Il veut y croire. “Ça devient un objectif pour moi. C’est important pour nos sponsors. Il va falloir bien calculer”. Mathis Le Berre a déjà commencé à se creuser les méninges avec son coéquipier et camarade de chambre, Thibault Guernalec. “On essaie de regarder pour savoir où ça sera mieux de prendre des points. Avec les directeurs sportifs, on essaie aussi de m’économiser car les coups de pédale sont comptés quand même”.
« JE N'AURAIS PAS EU DE MÉRITE DE GAGNER »
Outre les points engrangés ce jeudi, il a pu éviter les chutes. “Je suis passé de justesse, dans 50% des virages je sentais ma roue arrière qui glissait. Je ne descendais pas très vite et j’ai failli partir à la faute plusieurs fois, ça m’a bien refroidi. Le gars d’Uno-X (Adne Holter, lui aussi présent à l'avant, NDLR) est tombé juste devant moi. C’était assez dangereux”. Quand ils ont été très nombreux à aller à terre à 20 kilomètres de l’arrivée, il était encore en tête en compagnie de Tobias Bayer (Alpecin-Deceuninck), avec un crédit de 30 secondes qui les empêchait de rêver à la victoire d’étape. “Quand j’ai entendu les noms et que c’était une chute massive, j’ai vite compris qu’on n’allait pas repartir. Quand on arrête un peloton, c’est que c’est grave. Je comprends la décision de neutraliser la course. Je n’aurais pas aimé que la course reparte si j’avais été derrière, blessé, dans le peloton. Ça aurait pu être catastrophique si c’était reparti”.
Et si les coureurs étaient repartis et que le peloton avait rechigné à se donner à 100%, il n’aurait surtout pas aimé jouer la victoire face à Tobias Bayer. “Je n'aurais pas eu de mérite de gagner”. En revanche, s’il termine meilleur grimpeur du Critérium du Dauphiné ce dimanche, personne ne pourra dire qu’il ne l’a pas mérité.