Louis Pijourlet a préparé le Championnat de France derrière moto
Le demi-fond attire encore. Louis Pijourlet s'est lancé dans la course derrière moto. Samedi 8 juin, le sociétaire du Team Bricquebec Cotentin a participé au Grand Prix de demi-fond de Saint-Denis-de-l'Hôtel. Ce n'était pas la première expérience du recordman de France de l'Heure (52,557 km) derrière le rouleau. "En 2018, j'avais participé au Championnat de France mais j'avais souffert, je n'avais pas gardé un bon souvenir de la course. Dans le demi-fond, il faut être humble, le point faible ce n'est pas la moto, c'est le coureur", rappelle-t-il à DirectVelo.
Le coureur de 28 ans a remporté les trois manches de 20 kilomètres et donc le classement général par addition des places. Son retour derrière moto est l'oeuvre de Michel Meunier, ancien président de l'association France Demi-Fond auquel Joseph Berlin-Sémon a succédé. "Aux derniers Six-Jours de Grenoble, il m'a proposé le projet du Championnat d'Europe qu'il devait organiser en 2024", indique le nouveau stayer. Mais entre-temps, l'UEC a tiré un trait sur le Championnat d'Europe de demi-fond (lire ici) et Louis Pijourlet a dû revoir ses plans. "L'objectif maintenant, c'est le Championnat de France (7 septembre à Lyon)". L'ancien vainqueur du Tour Nivernais Morvan court moins sur route. "Le week-end dernier, je devais participer à la Route Vendéenne mais nous avons dû renoncer à cause des blessés et j'ai donc pu aller à Saint-Denis-de-l'Hôtel". Il avait déjà participé à un stage national de deux jours sur cette même piste de 333,33 mètres.
« QUAND TU DÉPASSES, TU TE PRENDS DES COURANTS D'AIR »
Habitué à analyser son effort pour ses deux tentatives victorieuses contre le record de France de l'Heure, Louis Pijourlet décrit celui du coureur de demi-fond. "Ça ressemble à un contre-la-montre mais la différence c'est que c'est une course en peloton". Le point critique se place au moment du dépassement. "Tu es déjà à la limite et quand tu veux doubler, tu dépasses la limite pendant une, deux ou trois minutes, et ensuite, tu retournes à ta limite. Le coeur ne redescend jamais", décrit-il. Une des clefs du demi-fond est de jouer des turbulences. "Quand tu dépasses, tu te prends des courants d'air mais à 75-80 km/h. Le jeu des pilotes c'est de se placer au bon endroit pour faire prendre du vent à l'adversaire, note-t-il. C'est plus difficile d'attaquer que de défendre". La boîte à outils des entraîneurs déborde de ruses de sioux. Parmi elles, le coup de la bise où l'entraineur en tournant la tête vers l'attelage concurrent déplace le courant d'air en direction de l'adversaire.
Louis Pijourlet qui avait passé une heure à tenir sa position aérodynamique, doit s'adapter à celle si particulière du stayer. "La position est différente car il faut être le plus près possible de la moto. Avec cette position en avant, j'ai repris ma selle que j'avais pour le record de l'heure. Le demi-fond fait aussi super mal aux mains. Je n'ai pas doublé la guidoline mais ça serait quand même une solution".
DES EFFORTS DIFFICILES À FAIRE TOUT SEUL DANS SON COIN
À une semaine et demi du Championnat de France de contre-la-montre, ce Grand Prix de demi-fond tombait très bien pour le coureur du Team Bricquebec Cotentin. "C'est une bonne préparation. C'est difficile de faire ces efforts tout seul dans son coin, constate-t-il. Mickaël Buffaz et Samuel Dumoulin gardent un bon souvenir de leurs efforts en demi-fond par rapport à leur progression". Joseph Berlin-Sémon, le Champion de France en titre devenu président de France Demi-fond, est convaincu des atouts du demi-fond puisque des coureurs de la Conti Groupama-FDJ devraient participer au Championnat de France en septembre. Titouan Fontaine était d'ailleurs présent à Saint-Denis-de-l'Hôtel.
Le demi-fond n'est pas la seule corde que Louis Pijourlet a ajouté à son arc. Il est aussi devenu un des visages de GCN en français depuis un mois. "Je scrolais au lieu de dormir et je suis tombé sur le twitt de l'annonce. J'ai répondu, ils m'ont fait passer des tests. Les essais se sont bien passés et ils m'ont retenu. C'est un temps plein. Je vais à Bayonne un à trois jours par semaine pour les tournages", indique celui qui habite Bordeaux. Et il pourrait même réunir ces deux nouvelles cordes à l'occasion du Championnat de France dans le vélodrome du Parc de la Tête d'Or avec un reportage vu de l'intérieur.