Luke Tuckwell : « Au-delà de mes attentes »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

C’est l’un des nouveaux talents australiens de la génération 2004-2005. 6e de la Ronde de l’Isard puis 5e de la Flèche Ardennaise au printemps, Luke Tuckwell a confirmé qu’il avait un beau potentiel en prenant place dans le Top 10 du Tour d’Italie Espoirs après huit journées de course à haut niveau (voir classements). Le coureur originaire de la Nouvelle-Galles du Sud, 19 ans, se donne désormais quelques semaines pour faire un choix de carrière, lui qui a plusieurs opportunités pour 2025. Rencontre avec le coureur de la Trinity Racing, qui a été couvé pendant ses jeunes années sur le vélo par un certain Mark Renshaw. 

DirectVelo : Es-tu satisfait de ton Tour d’Italie ?
Luke Tuckwell : Pleinement ! À vrai dire, c’est au-delà de mes attentes. D’entrée, j’ai fait un bien meilleur contre-la-montre que je ne l’imaginais (12e, NDLR). J’ai reçu mon vélo de chrono deux semaines avant et c’était mon premier chrono de la saison... J’étais simplement monté dessus deux fois en stage en altitude. Ce bon résultat m’a donné beaucoup de confiance pour la suite de la semaine, ça m’a prouvé que j’étais vraiment compétitif et en bonne condition. J’ai pu ensuite rentrer dans le Top 10 du général après la première arrivée au sommet. Lors des étapes les plus dures, je me suis accroché en essayant de monter les ascensions à mon rythme car il n’était pas possible de suivre les (Mathys) Rondel ou (Jarno) Widar jusqu’au bout. Vendredi, à Fosse, j’ai vraiment souffert. Les dix dernières minutes de montée étaient horribles mais je me suis battu jusqu’au bout.

C’était ta première course aussi longue…
Je suis Espoir 2. Jusqu’à maintenant, je n’avais jamais fait plus de cinq jours de course d’affilée. Mais j’avais toujours de bonnes jambes en fin de semaine, c’est intéressant pour la suite (il a pris part à la bonne échappée dimanche et a ainsi pu refaire le bond dans le Top 10 alors qu’il était 12e la veille, NDLR). J’ai été assez régulier toute la semaine, souvent vers la 10e place lorsque ça se jouait entre les favoris. Je pense être à ma place ici même si, encore une fois, je n’en demandais pas tant.

« IL FAUT PENSER À LONG TERME »

Aspires-tu à devenir un spécialiste des courses par étapes ?
Pourquoi pas. J’ai vraiment adoré cette expérience à jouer le général toute la semaine. C’est plaisant d’être concentré sur cet objectif spécifique tous les jours, sur chaque étape. Mais j’ai aussi performé sur les courses d’un jour en terminant 5e de la Flèche Ardennaise. Ces enchaînements de petites bosses avec des efforts de moins de cinq minutes, ça me plait également. J’ai encore le temps de me spécialiser mais les efforts de puncheur me plaisent. On verra bien. L’ambition, c’est surtout de durer jusqu’à la trentaine et donc de faire carrière. Il faut penser à long terme.

Comment t’es-tu retrouvé sur un vélo ?
En regardant la télé. Personne n’était cycliste chez moi mais j’ai regardé le Tour de France depuis tout gamin et je me suis lancé à 8 ans. D’abord sur la piste, comme beaucoup d’Australiens, mais je me suis vite mis à la route au bout de six mois. Puis j’ai totalement lâché la piste à 16 ans et depuis, je me concentre totalement sur la route.

« LE GIRO ÉTAIT MON PLUS GRAND OBJECTIF »

Où vis-tu durant la saison cycliste européenne ?
Je suis installé à Gérone, comme cinq ou six de mes coéquipiers de la Trinity. Je m’y sens comme à la maison. Les conditions météos sont meilleures qu’en Grande-Bretagne et je suis entouré de gens qui parlent anglais malgré tout. J’en avais besoin. C’est un super coin, j’adore vivre ici.

Avec tes Top 10 à l’Isard et au Giro Next Gen, on imagine que le téléphone va sonner…
C’est le but ! J’aimerais passer au-dessus l’année prochaine. Le Giro était mon plus gros objectif de l’année et je suis super satisfait de ce Top 10. Le tout début de saison, à la maison, n’avait pas été idéal mais j’avais annoncé à mon père que je voulais absolument faire ce Baby Giro. J’ai fini par douter de ma présence mais heureusement, les jambes sont revenues au printemps et j’ai pu enchaîner les belles performances. Maintenant, il va falloir réfléchir pour l’année prochaine. Je me donne un mois pour décider de mon avenir.

 

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