Hexagone : « Quand tu vis ces moments-là... »

Crédit photo Zoé Soullard / DirectVelo

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Il était le tenant du titre et a tenu son statut. Couronné Champion de France Amateur du contre-la-montre l'an dernier sous les couleurs de Mayenne-V and B-Monbana, Mathias Ribeiro Da Cruz a renouvelé cette performance ce jeudi, à Saint-Martin-de-Landelles, mais cette fois avec le maillot d'Hexagone-Corbas Lyon Métropole. Habitué des pelotons amateurs, son directeur sportif Denis Repérant a lui enfin décroché un titre de Champion de France par procuration. Très vite ému après quelques mots, celui qui était notamment passé par le SCO Dijon n'avait aucune chance de perdre le sourire à l'idée de parler de son poulain, et de la structure de N1 qui franchit les étapes petit à petit. Denis Repérant a livré son émotion à DirectVelo.

DirectVelo : Quel est ton sentiment après ce titre national ?
Denis Repérant : On était venu pour ça. Mathias pédale, c'est à lui que revient tous les honneurs. Mais, je pense beaucoup au staff également. Les directeurs sportifs, les assistants, les mécanos (ému, sa voix se sert avant de se reprendre, NDLR)... Ça me donne des émotions de penser à eux. Pour le club aussi, c'est important. On peut parfois avoir des tensions au sein du club, mais après tous les bénévoles nous accompagnent toute l'année et nous supportent. Je crois que c'est mon premier titre en quinze ans. On va en profiter ce soir, mais nous allons rester concentrés. Il y a un autre titre à aller chercher dès demain.

Comment as-tu vécu ce moment où il a franchi la ligne ?
J'ai laissé la place à Sébastien Havot derrière le volant. C'est lui le spécialiste du chrono. On a donc attendu Mathias sur la ligne. Quand on l'a vu au loin, on avait le chrono en main, on s'est dit que c'était bon. Et quand il franchit la ligne, l'émotion est au top. Je me rappelle d'un autre moment il y a quelques années. Jérémy Cabot avait pris une médaille, on n'avait pas réussi à être à ses côtés juste après sa victoire parce que l'organisation était compliquée. Ça donne encore une autre dimension à ce moment vécu aujourd'hui.

« ON S'EN FOUT DES WATTS ! »

Jusqu'ici sa saison n'était pas forcément parfaite...
Il a encore progressé. Il prouve qu'il peut être Champion de France, même en étant stagiaire en tant qu'ingénieur chez Decathlon - AG2R avec un programme sportif adapté. À mes yeux, il est en évolution constante depuis quelques semaines. Depuis le mois de mai et le Tour de la Vallée Montluçonnaise où il avait joué les premiers rôles, j'ai vu qu'il avait déjà passé un cap sur les courses en ligne. Plus tard, il était devant au Championnat régional. La semaine dernière, il était encore à l'attaque sur la Route Vendéenne. Il est drôle car il me dit qu'il est déçu parce qu'il n'a pas tenu les watts voulus. On s'en fout de ça (rires) ! Il est Champion de France Amateurs, 8e avec les pros, puis il confirme la deuxième année, ce qui n'est jamais simple.

Le recrutement a été efficace !
On est allé le chercher, oui. Mais c'est aussi lui qui s'est montré intéressé par le double projet qu'on proposait. Il avait d'autres propositions mais voulait terminer ses études d'ingénieur. Je suis sûr que c'est une des grosses raisons de son choix en notre faveur. Maintenant, s'il va plus haut quand il aura validé ses études car les portes s'ouvrent dans les prochains mois, tant mieux. Il est évidemment un spécialiste du chrono. Cependant, j'ai toujours pensé que pour passer pro, il fallait devenir un coureur plus complet. Je suis très heureux qu'on ait pu le faire avec lui, parce qu'il a beaucoup évolué dans ce sens et est devenu plus complet.

Tout ça légitime les projets du club et son évolution depuis plusieurs saisons...
C'est exponentiel. C'est la volonté de Raphaël Taïeb de le faire... alors il faut suivre (rires) ! Je disais il y a quelques heures que je commençais à vieillir, avec l'enchainement des courses, comme le Beaujolais, Tour Nivernais Morvan et France. Ça commence à taper. Mais en fait quand tu vis ces moments-là, tu mets la fatigue bien loin derrière (rires) !

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