La FFC a annoncé la création d'un nouveau statut d'équipe Continentale, les Continentales fédérales (lire ici). Elles seront à mi-chemin entre les Continentales, sous l'égide de la Ligue Nationale de Cyclisme et donc des équipes professionnelles, et la N1 qui a du mal à attirer les meilleurs Juniors ou Espoirs, qui visent les équipes réserve. Michel Callot revient sur la genèse de cette nouvelle division et sur la négociation entre la Ligue et les clubs amateurs.

DirectVelo : Comment est née l'idée de ces Conti Fédérales ?
Michel Callot : Elle répond à la demande et au pessimisme des clubs amateurs. Nous avons travaillé avec eux pour redonner une impulsion, pour trouver le moyen que les meilleurs clubs amateurs restent dans le jeu par rapport aux équipes professionnelles et notamment les équipes de développement. Ça passe par une reconnaissance, le label, l'élargissement de leur participation et améliorer les projets des clubs par rapport à l'offre du monde pro. C'est à dire, permettre aux coureurs de faire du vélo à haut niveau tout en continuant ses études et sans en faire un métier. Cela donne un espoir aux clubs. Il n'y a pas un plafond de verre au-dessus d'eux.

Quelle a été la réaction des clubs ?
Les clubs apprécient. Nous avons travaillé avec l'ACCDN (l'Association des DN). Ils nous ont encouragé dans ce premier pas notamment en ce qui concerne leurs relations avec les courses de Classe 2 et avec l'étranger.

« JE COMPRENDS LES PRÉCAUTIONS DE LA LIGUE »

Et la Ligue ?
Je comprends les précautions de la Ligue. L'équilibre du cyclisme pro en France repose sur un accord. Toutes les équipes pros doivent participer aux courses professionnelles françaises et tous les organisateurs doivent accueillir toutes les équipes pros françaises. Forcément, c'est délicat de voir arriver des structures qui ne sont pas professionnelles. On a accepté un encadrement des Conti fédérales qui n'auront pas le droit de participer aux Classe 1 en France. Les pros et les amateurs sont deux mondes très liés mais il faut trouver des compromis même s'ils ne satisfont pas tout le monde. 

Cette fermeture des Classe 1 aux Conti fédérales ne réduit-elle pas l'attractivité de ces nouvelles Conti fédérales ?
Les clubs eux-mêmes sont réservés sur leur participation aux Classe 1. Ils pensent qu'ils n'ont pas forcément le niveau sportif même s'ils auraient aimé participer à des épreuves dans leur région. C'était la cerise sur le gâteau mais ce n'est pas l'essentiel du projet.

Quelles seront les règles de participation pour ces Conti Fédérales ?
Ces Conti seront l'émanation d'un club. Dans le club, il y aura la N1 et parmi les coureurs de la N1, il y aura une partie qui sera déclarée (dix minimum) dans l'effectif UCI de la Conti. Il n'y aura que des coureurs Elite dans la Conti. Les coureurs pourront toujours participer à la Coupe de France N1 et au calendrier national. Nous tenions à ce que le calendrier national garde sa dynamique.

« CELA RÉPOND À UNE DEMANDE DES CLUBS »

Est-ce qu'ils pourront participer aux épreuves régionales ?
S'ils sont engagés avec la N1, ils le pourront.

Vous instaurez aussi des stages pour les Juniors dans les équipes de National…
Cela répond à une demande des clubs de National. Ils pourront, ponctuellement dans la saison, montrer aux jeunes comment ils travaillent dans leurs structures.

Mais avec la réforme des licences, un Junior peut déjà être dans un club de National…
Oui, mais cela concerne un petit nombre de coureurs, ceux qui sont précoces, et qui vont signer dans les Conti réserve. Ces stages vont alimenter les liens avec les U19 qui ne sont pas encore sur le devant de la scène et qui ont besoin de temps pour mûrir. 

« ÉCRIRE L'HISTOIRE DU CYCLISME AMATEUR »

Avez-vous regardé ce qui se passe à l'étranger dans les Continentales ?
On a regardé le modèle belge (3 niveaux de Conti, NDLR) mais nous avons en France un cyclisme pro unique au monde avec trois divisions. Il ne faut pas faire un copier-coller mais garder la qualité construite par la Ligue.

Y a-t-il un budget minimum ?
Les cahiers des charges vont êtres votés en juillet par le bureau exécutif et le Conseil fédéral et présentés aux équipes fin juillet. Il y aura bien un budget minimum.

Avec la date limite du 1er septembre pour déclarer les candidatures, avez-vous déjà des candidats ?
Il n'y a pas encore de candidatures officielles mais nous avons des équipes intéressées. Le cahier des charges en N1 est déjà musclé par rapport au cahier des charges de l'UCI pour les Continentales. Il y aura un âge maximum pour les coureurs. Il faut un vrai projet. On a besoin d'écrire l'histoire du cyclisme amateur où le vélo n'est pas le travail du coureur.