Maeva Squiban a tenté sa chance, mais elle doit se contenter d'une place dans le Top 5 à l'arrivée du Championnat de France (voir classement). "Sur un Championnat on vient forcément pour le maillot, ou éventuellement le podium. Je pense que les plus fortes sont devant. Je finis cramée, sans doute comme tout le monde". La coureuse d'Arkéa-B&B Hôtels pensait que le peloton se livrerait bataille plus rapidement. "Ça a couru bizarrement. Ça ne se décantait pas. Je pensais que ça allait être un peu plus dur au début mais ça s’est regardé. Ça a mis du temps à se faire, ça frottait tout le temps. Ce n'était pas facile mais c'était compliqué de faire une sélection".

Alors quoi de mieux que de prendre le taureau par les cornes pour mettre un coup de pied dans la fourmilière. Des favorites commencent finalement à se montrer, et Maeva Squiban suit un groupe. "Ce n’était pas prévu que je suive ce coup avec Evita Muzic. Au briefing, on m’avait dit de ne pas bouger mais j’ai senti qu’il fallait y aller. Il y avait Marion Bunel devant et personne n’y allait. J’ai suivi le coup et j’essayais de ne pas trop en faire". Bien accompagnée, elle a un temps cru prendre la bonne. "Quand ce groupe est sorti, je me suis dit que ça pouvait aller loin surtout que les FDJ-Suez voulaient bien rouler".

« UN COUP POUR RIEN »

Mais sur un Championnat, l'aspect tactique est démultiplié. "Cofidis avait la consigne de ne pas collaborer, Auber aussi donc à partir de ce moment-là ça ne pouvait pas aller très loin". À tel point qu'après un tour de fugue, c'est un peloton encore assez compact qui reprend toutes les attaquantes. "Je ne pensais pas qu’un si gros groupe serait revenu, j’espérais que ça soit quatre ou cinq filles parmi les plus costaudes". Et si ce groupe avait des chances d'aller loin, c'était en fait un écran de fumée. "Finalement c’était un coup pour rien, des cartouches de grillées pour rien".

Mais la Bretonne ne le regrette pas. "Devant, on roulait comme on voulait, on n’a pas fait d’à-coups. C’était un mal pour un bien". Dans le final, elle a fait le travail pour décrocher une place d'honneur et être la meilleure représentante de son équipe. Mais Maeva Squiban ne pouvait pas donner beaucoup plus. "Il me manquait un peu de bornes sur la fin, je commençais à être sèche". Peut-être à cause d'un manque de rythme après une gamelle qui l'a écartée deux mois des pelotons. "On ne peut pas revenir en arrière, les chutes, ce sont les chutes. On verra l’année prochaine". Même si celle-ci est encore loin d'être terminée.