« Un moment de latence » a condamné Kévin Vauquelin

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

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Kévin Vauquelin a raté le Top 10 sur la course en ligne du Championnat de France de Saint-Martin-de-Landelles (voir classement). Le coureur d'Arkéa-B&B Hôtels était forcément frustré quelques instants après en avoir fini. "Il y a de la déception, mais Paul (Lapeira) a bien couru. C'était prévisible, il était chez lui et a le sens de la course. Je n'ai pas su prendre le coup d'avance. On s'est marqué à plusieurs, un peu trop", analyse-t-il à chaud. C'est ce coup d'avance que cherchait le Normand. "C'était le but mais je n'ai pas été placé au bon moment. C'est sûr que si j'avais vu Paul lever le cul, j'y serais allé. Mais j'ai eu un moment de latence, je n'ai pas su sauter sur l'occasion".

« IL NE FAUT PAS CROIRE, IL Y A UN GROS NIVEAU EN FRANCE »

C'est à trois tours du terme que le bon coup s'est envolé. "Je n'ai pas bien vu. J'étais concentré sur mon placement et ma gestion de l'effort. Mais peut-être qu'en voulant gérer, je l'ai trop fait... Derrière ça mettait des grosses attaques. On ne faisait aucune différence, c'était du fractionné et du lactique". En effet, personne n'arrive à s'organiser et les hommes les plus forts tentent chacun leur tour. "Les supériorités numériques d'AG2R et Groupama étaient compliquées à gérer. C'était pareil pour Sandy Dujardin ou Julian (Alaphilippe). Julian était fort mais il s'énervait un peu, c'était compliqué de bien s'organiser contre les grosses écuries"

La situation était figée. "Je savais que ça allait être compliqué. Quand j'ai vu 1'00" à un tour ou deux du but, avec Paul et Julien (Bernard) devant qui sont en grande forme... C'est compliqué. Il ne faut pas croire, il y a un gros niveau en France. Faire une attaque, revenir tout seul devant et ensuite gagner, c'est très compliqué". Et même si les fuyards avaient été repris, pas sûr que Kévin Vauquelin aurait eu le bon de sortie nécessaire. "Je n'y ai pas trop cru. Je me suis battu jusqu'au bout, j'ai essayé. Parce que même si on revient devant, qui va attaquer ? Des Benoit Cosnefroy ou des Pierre Gautherat ? Ou alors (Valentin) Madouas ou (Romain) Grégoire ? C'est ça qui est toujours compliqué sur un Championnat de France en général"

« J'ÉTAIS PRESSÉ DE M'EXPRIMER À 100% »

Il aurait fallu que le reste du peloton parvienne à s'entendre pour faire tomber l'écart. "À chaque fois on faisait les bosses à bloc et après ça se regardait. Alors que les échappés ne faisaient pas les montées à bloc et roulaient ensuite. On l'a vu sur la course des femmes, dès que ça attaquait ça revenait proche et ça perdait directement du temps quand c'était plus facile. C'était prévisible. Et si on était revenu, des mecs auraient été peut-être plus frais que nous puisqu'on se mettait des grosses attaques", analyse-t-il. Kévin Vauquelin repart donc avec sa médaille d'argent du chrono, battu de trois petites secondes. "J'étais très revanchard, j'avais le couteau entre les dents toute la course, j'étais pressé de m'exprimer à 100%. C'est raté, mais il faut garder cette envie pour les prochaines échéances"

La prochaine échéance, ce sera justement le Tour de France. Son premier, lui qui avait quitté la Vuelta après la 15e étape l'an dernier pour son premier Grand Tour. "Je pense que c'est pas mal, même si je n'étais pas exceptionnel aujourd'hui. C'était peut-être un ressenti car j'ai attaqué au kilomètre 5 et c'était pas mal, mais il y a quelques coureurs qui ont décidé de ne pas me laisser partir, comme en Amateurs". Kévin Vauquelin va devoir mettre ce Championnat de France de côté et peaufiner sa condition pour arriver dans les meilleures dispositions à Florence. "Il m'en manque encore un peu, je ne suis pas à 100%". Et pourtant, la tendance est loin d'être catastrophique. 

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