Geoffrey Bouchard : « Contribuer à ce bel élan »

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

C’est l’autre grand retour du week-end chez Decathlon AG2R La Mondiale. À l’instar de Victor Lafay, qui va enfin épingler son premier dossard sous le maillot de la WorldTeam savoyarde, Geoffrey Bouchard fait lui aussi, en quelque sorte, son retour à la compétition ce samedi, lors du Tour de l’Ain. Certes, l’ancien lauréat du Challenge DirectVelo 2018 a effectué quelques tours de circuit lors du dernier Championnat de France, mais le voilà véritablement de retour ce week-end, lui qui - hormis ce passage par Saint-Martin-de-Landelles fin juin - n’a plus disputé la moindre compétition depuis le 13 septembre 2023, sur le Tour d’Espagne. Soit près d’un an sans course. Mais que s’est-il passé durant tout ce temps pour l’athlète de 32 ans ? Réponse dans cet entretien avec l’ancien meilleur grimpeur de la Vuelta 2019 et du Giro 2021.

DirectVelo : On ne t’a pas vu en compétition pendant près d’un an. Que s’est-il passé ?
Geoffrey Bouchard : J’ai été victime d’une grosse chute au Critérium du Dauphiné, l’an passé. J’ai été touché au niveau de l’épaule, de la clavicule, des côtes, du scaphoïde… Mais tout n’a pas été directement bien détecté. J’ai d’ailleurs repris la compétition au Tour d’Espagne en pensant que ça irait. Mais finalement, à mi-course sur cette Vuelta, j’ai senti que ça n’allait pas, ça commençait à beaucoup tirer. J’ai trop forcé sur une épaule qui n’était en fait pas guérie. Il y avait un problème au niveau de ligaments sous la clavicule et le processus de récupération est beaucoup plus long dans ce cas-là. Je me suis finalement fait opérer fin décembre. Et à partir de là, il a fallu s’armer de patience.

« J’AI PRÉFÉRÉ PRENDRE MON TEMPS »

De là à ne reprendre la compétition que fin juin, cela semble étonnant !
J’avais l’espoir que ce soit plus rapide, d’autant que généralement, nous les sportifs de haut-niveau avons cette faculté à nous remettre plus vite que les prévisions des médecins. Mais là, j’ai dû attendre le mois d’avril pour reprendre progressivement l’entraînement, tout en continuant les séances de rééducation et de kiné pour retrouver de la mobilité, de la force et toute la possession de mes moyens. J’aurais pu reprendre la compétition un petit peu plus tôt, début juin, mais le calendrier ne s’y prêtait pas. J’ai préféré prendre mon temps et revenir au Championnat de France puis maintenant, sur le Tour de l’Ain, sur trois jours, avec un schéma de reprise postopératoire plus traditionnel.

Ce problème physique est-il totalement derrière toi ?
Disons que ça a plutôt bien avancé. Il faudra voir ce que ça donne en compétition sur plusieurs jours, mais le kiné est assez optimiste. C’est plutôt derrière moi, oui, même s’il reste encore un peu de travail. Au Championnat de France, ça allait. J’étais là pour rouler en tête de peloton pour l’équipe - notre photo ci-dessus -. C’était une première pierre posée à l’édifice. J’ai hâte de reprendre ici au Tour de l’Ain et de retrouver des automatismes.

« IL FAUT RESTER HUMBLE »

Comment as-tu vécu toute cette première partie de saison, devant ta télé, alors que l’équipe a marché très fort ?
C’était assez long, forcément. Et compliqué aussi. J’avais hâte de pouvoir rejoindre le groupe. Ils ont fait un début de saison génial, extraordinaire même. Avec l’arrivée de Decathlon, une nouvelle dynamique s’est installée. J’ai vraiment envie de contribuer à ce bel élan positif, à ce projet qui marche fort cette année.

Que peux-tu espérer des trois mois de compétition qu’il reste cette année ?
Je manque de repères et de certitudes, c’est normal, mais je peux quand même m’appuyer sur mon expérience. Il faut rester humble par rapport aux adversaires mais je bosse dur tous les jours, à l’entraînement, avec l’idée de performer en cette fin d’année. Je me dis qu’il est possible de faire de belles choses. Certains vont tomber dans une forme de lassitude à cette période de la saison, comme à chaque fois. D’autres vont se tasser physiquement. De mon côté, j’ai une fraîcheur physique et mentale que beaucoup d’autres n’auront pas. Il faut que ça bascule dans mon sens. Il peut y avoir des opportunités, ça peut sourire. J’espère disputer la Vuelta, c’est mon objectif principal. J’y ai décroché le maillot de meilleur grimpeur en 2019 et terminé 14e du général en 2021. Ce n’est pas énorme mais c’est déjà pas mal dans un palmarès qui n’est pas XXL comme d’autres. J’espère bien briller une nouvelle fois sur ce Tour d’Espagne. Pour le reste, j’aiderai les leaders quand il le faudra et je tâcherai de saisir chaque occasion qui se présentera à moi. 

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