India Grangier : « J’espère que ce n’est que le début »

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

Crédit photo Robert Gachet - DirectVelo

Grande première pour India Grangier. L’athlète de 24 ans a remporté le week-end dernier ses deux premières victoires UCI, en remportant la quatrième étape et le classement général du Tour du Portugal féminin (voir ici). Des succès intervenus dans une période sombre pour la Team Coop-Hitec Products après le drame survenu sur le Tour d’Autriche, où André Drege a perdu la vie. La Bordelaise revient pour DirectVelo sur ses succès et fait le point sur sa saison... et sa carrière loin de la France.

DirectVelo : Tu viens de remporter tes deux premières victoires en UCI !
India Grangier : Ça représente énormément. C’est ma première victoire UCI, en Classe 2 certes, mais j’espère que ce n’est que le début. Une première victoire, c’est forcément un cap de passé !

« C’ÉTAIT UN JOUR PARTICULIER POUR L’ÉQUIPE »

Toutes les étapes arrivaient sur des parcours difficiles, tu t'attendais à briller sur ce type de terrain ?
C’est une course que j'affectionne avec un parcours plutôt punchy. Je me suis aussi découvert des talents de sprinteuse, on est venu avec une équipe de grimpeuses-puncheuses. J’étais celle qui avait la meilleure pointe de vitesse, donc j’ai fait les sprints et ça ne s’est pas trop mal passé. Je savais que j’étais en forme après le Championnat de France, mais je n’étais pas leader désignée. On avait deux filles qui étaient là pour le général avec leurs qualités sur le chrono, mais sur la deuxième étape elles ont perdu énormément de temps. Tout s’est décanté sur la quatrième étape avec cette échappée qui m'a permis de prendre de l’avance pour le général.

Comment as-tu construit ce succès ?
À la base, on visait le maillot de meilleure grimpeuse. Je savais que la fille qui avait des points d'avance sur moi n’était plus dans le paquet. Dans le dernier grimpeur, on a décidé de mettre un gros train et j’ai fait le sprint en haut. J'ai vu qu’il y avait tout de suite un écart et on est parti à trois avec une fille d’Arkéa-B&B Hôtels (Titia Ryo, NDLR) et une fille de Cynisca Cycling (Nicole Steinmetz, NDLR). Devant, il y avait une autre fille d’Arkéa (Océane Mahé, NDLR) et je me demandais comment j’allais faire, comme on allait se retrouver avec deux filles d’Arkéa sur quatre à l’avant. On a rejoint Océane Mahé dans une bosse et j’ai essayé de la faire sauter dès qu’on est rentrées…C’est un peu mauvais mais bon, c’est le jeu. Du coup, on s’est retrouvées à trois à l’avant. Dans la bosse finale, j’ai mis une petite attaque car ça ne roulait plus trop. La fille de Cynisca n’a pas réussi à suivre et on a joué le sprint à deux avec Titia Ryo.

Tu prends les commandes du général en t'imposant sur cette 4e étape, mais il restait un chrono...
C’était un jour particulier pour l’équipe (lendemain du décès d’André Drege sur le Tour d’Autriche, NDLR), j’étais dans ma bulle. Je n‘arrivais pas à stresser. On a juste essayé de donner le maximum. Le chrono, ce n’est pas mon point fort, donc j’ai tout donné et j’ai réussi à garder 3 secondes d’avance pour remporter le général.

« JE VOULAIS DÉCOUVRIR UNE NOUVELLE MENTALITÉ ET UNE NOUVELLE FAÇON DE TRAVAILLER »

Te sentais-tu en forme avant le départ et quel était ton regard sur ta saison ?
J’ai senti que j’étais en forme sur le Championnat de France. J’avais chuté sur l’Amstel Gold Race et ça m'a fichu en l’air toutes mes classiques ardennaises avec l’Amstel, la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège. Je n’ai pas pu les faire. Sur la Vuelta, c’est pareil, j’abandonne sur chute sur la 3e étape donc derrière ça a été compliqué sur l’Itzulia aussi. Début juin, sur l’Alpes Grésivaudan Classic, ça commençait à aller mieux et sur le Championnat il y a vraiment eu du mieux. Je sentais que j’avais les jambes et ça s’est confirmé avec les bons résultats au Portugal. Donc, je pense que cette saison s'est quand même plutôt bien déroulée surtout avec les derniers résultats.

C’est ta deuxième saison chez Team Coop-Hitec Products, une équipe norvégienne. Tu as pris le pli de cet univers...
Tout se passe très bien, j’ai même prolongé pour deux années supplémentaires. Avant, j’étais dans une équipe française (Stade Rochelais Charente-Maritime, NDLR) et je voulais découvrir une nouvelle mentalité et une nouvelle façon de travailler. Ça me permettait également d’avoir un nouveau calendrier. Ça a continué à me faire grandir en tant que cycliste. Cette année, je suis allée au Tour Down Under, donc ça m’a fait découvrir de nouvelles courses. J’ai également découvert le Tour des Émirats Arabes Unis la saison dernière. Dans le calendrier, on a également les classiques ardennaises que j’affectionne, même si cette année ça ne s’est pas trop bien passé. Mais on les a au calendrier donc c’est une bonne chose.

Quel est ton programme pour la suite de la saison ?
C’était ma dernière grosse course de la saison. Le calendrier est peu fourni pour la fin de saison. Je vais reprendre mi-août en Belgique, ce n’est pas un terrain que j’affectionne, mais il faut y aller. Ensuite, j'irai à Fourmies.

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