Florian Rapiteau : « Ce mode de vie n’était pas fait pour moi »

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Crédit photo Michaël Gilson / DirectVelo

Après une année compliquée chez les professionnels au sein de la formation St-Michel-Mavic-Auber 93, où il ne se sentait pas spécialement à l'aise ni dans son élément, Florian Rapiteau est de retour dans le peloton des Amateurs cette saison avec l’envie de retrouver la victoire : chose faite à deux reprises au printemps. DirectVelo a pris des nouvelles de l'athlète de Dinan SC récemment 3e de la Route d'Or du Poitou à Civray et 7e à Montsûrs au Challenge Mayennais. Le coureur de 25 ans affirme son envie de continuer la compétition tout en précisant qu'il ne continuera pas en N1 l'an prochain. Entretien. 

DirectVelo : Que penses-tu de ta saison jusqu'à présent ?
Florian Rapiteau : La première partie a été mauvaise mais depuis, c'est plutôt pas mal même si j’aurais aimé faire mieux. C’est comme ça, je ne me prends pas la tête et j’espère bien finir cette saison. Certes j’ai deux victoires (La Castelbriantaise et les Classiques de Pornic, NDLR) en Toutes Catégories mais j’aimerais gagner en Élite d’ici la fin de saison. Je fais du vélo pour gagner alors je veux remporter un maximum de courses.

« LE CHAMPIONNAT DE FRANCE EST UNE VRAIE DÉCEPTION »

Quelles sont tes principales satisfactions et déceptions ?
Je suis satisfait d’avoir gagné des courses quand même car ce n’est jamais facile. Je suis content de la période actuelle, je me sens bien. Les mois d’août et septembre sont un peu mes mois fétiches donc j’espère continuer dans la lancée et être en forme pour gagner le plus possible. J’espère donc avoir une période de pleine satisfaction car j’ai eu des périodes de satisfactions mais qui étaient éphémères. Le Championnat de France est une vraie déception car j’étais en bonne condition les semaines précédentes et ce jour-là, je n’étais vraiment pas dedans. Je pense avoir pris un coup de chaud avec les premières vraies chaleurs même si finalement, il ne faisait pas si chaud que ça. J’étais quand même dans le dur et je n’ai pas pu être acteur de la course alors que j’avais la condition physique sur les courses précédentes. J’aurais également aimé scorer en Élite Nationale mais les occasions sont plus rares qu’avant car les courses sont plus stratégiques et ça se joue souvent dans les derniers kilomètres.

As-tu le sentiment que le niveau a encore augmenté chez les Élites ?
Oui, il a augmenté, c’est sûr et certain. Si je compare entre 2022 et 2024, c’est différent car le niveau est plus homogène, il y a moins d’individualités fortes car ils passent tous directement pros quand ils sont forts. Avant, les meilleurs Juniors et les meilleurs Amateurs prenaient du temps avant de passer pro, maintenant on n'a même plus le temps de les voir passer dans ce peloton-là.

« C’ÉTAIT UNE BONNE EXPÉRIENCE DE VIE »

Quel était ton état d’esprit au début de la saison après une année compliquée chez les pros ?
J’avais dit aux gens autour de moi que je ne voulais pas repasser pro car je n’étais pas dans cette optique-là. Je voulais faire du vélo pour gagner des courses et reprendre les choses à la base car j’ai toujours fait du vélo pour gagner des courses et non pour signer un contrat professionnel. Beaucoup de coureurs mettent la charrue avant les bœufs et veulent passer professionnel sans gagner de courses donc ils s’y perdent un peu. Moi ce que je veux c’est gagner des courses. Je voulais juste reprendre du plaisir et retrouver le vélo que j’aime, à savoir un vélo moins cadenassé et où on est libre de faire ce qu’on veut.

Que garderas-tu de cette année chez St-Michel-Mavic-Auber 93 ?
C’était une bonne expérience de vie et professionnelle aussi car c’est plus rigoureux et on est dans un cadre de travail. Il y a donc des exigences. Il y a eu des très bons moments. Courir avec des champions comme Julian Alaphilippe ou Mathieu Van der Poel (il a évolué avec le Français lors de l'Ardèche Classic et du Championnat national, et face au Néerlandais lors du GP de Fourmies, NDLR) c’est toujours sympa, ça restera des bons souvenirs. Je n’ai pas eu de regrets car j’ai vu que ce n’était pas fait pour moi. Je pense que c’était plus un rêve qu’un objectif donc j’étais arrivé au bout du chemin mais je n’étais pas prêt à en faire un métier pendant des années. Ce mode de vie n’était pas fait pour moi. Chez les pros, c'est différent, moins familial. J’ai notamment connu Laval avec un DS vraiment super (Steven Laurent, NDLR) et des équipiers qui étaient vraiment une bande de copains. Chez les pros, c'est un climat différent avec une hiérarchie entre les coureurs.

« JE SERAI TOUJOURS PRÉSENT »

Comment imagines-tu ta fin de saison ?
Il y a de belles courses qui arrivent avec notamment Montpinchon, Le Pertre ou encore Plouay, qui sont des courses où j’ai déjà fait podium. J’apprécie beaucoup le profil et la manière d'y courir. Ce sont donc des objectifs. Il y aura ensuite toutes les Classiques du mois de septembre et les 3 jours de Cherbourg. Ce ne sont que de belles courses où il serait bien de scorer.

Tu seras toujours dans le peloton la saison prochaine ?
Oui, je serai toujours présent mais à un échelon inférieur, je ne serai plus en N1. Je vais changer d'équipe, je ne serai plus à Dinan mais il n'y a rien de fait encore. 

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