Valentina Cavallar cherche son couloir dans le vélo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Crédit photo James Odvart - DirectVelo

Au lieu d'avoir son propre couloir, Valentina Cavallar doit désormais étendre ses coudes et se battre pour défendre sa place. En début de saison, l’Autrichienne représentait un pari audacieux pour l’équipe Arkéa-B&B Hotels car elle dispute sa première saison dans les pelotons féminins, n’ayant débuté le cyclisme qu’en 2023. Auparavant, elle pratiquait l’aviron, une discipline dans laquelle elle a brillé jusqu’aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, où elle a concouru dans la catégorie poids léger. "C'était un rêve de gosse", confie-t-elle au micro de DirectVelo, elle qui a commencé à ramer à l'âge de 13 ans, forte de ses prédispositions sportives. À peine sortie de la catégorie Junior, elle s’était qualifiée pour Tokyo dès sa première compétition avec les Élites. Dès son plus jeune âge, Valentina Cavallar a toujours été captivée non seulement par les sports nautiques, mais également par le cyclisme. "Lors de sorties à vélo avec mes compagnons d'entraînement, je réalisais souvent les meilleurs temps sur Strava. Au point qu'ils me demandaient pourquoi je ne me mettais pas sérieusement au vélo".

Ce conseil judicieux s’est imposé à elle lorsque la suppression de sa catégorie, les poids légers en aviron, a été annoncée pour les Jeux Olympiques de Los Angeles 2028. Comprenant qu’elle n’avait plus d’avenir à long terme dans cette discipline, la Viennoise a choisi de se tourner vers le cyclisme. Le déclic s’est produit lors du passage du Tour de France Femmes 2022 au Ballon d’Alsace. "Nous avons vu la caravane passer, puis nous avons roulé sur le parcours. L’expérience, avec les spectateurs enthousiastes, m’a donné la chair de poule. J’ai compris à ce moment-là que je voulais faire du cyclisme de haut niveau".

LE RÊVE DES ALPES

Forte de cette conviction, Valentina Cavallar a postulé auprès des meilleures équipes. Ses performances physiques étaient convaincantes, mais son manque d’expérience en course a suscité des doutes chez les managers. La Continentale bretonne lui a néanmoins offert une opportunité. Dès sa première course, elle a impressionné en se classant 18e au Grand Prix de Chambéry (1.1). Ensuite, les dirigeants ont décidé de l’aligner sur les Classiques wallonnes. Elle a enchainé avec le Tour du Pays Basque, où elle a failli décrocher le maillot de meilleure grimpeuse, perdant celui-ci lors de la dernière étape au profit de Demi Vollering.

Cette prestation a convaincu ses dirigeants de prolonger son contrat jusqu’en 2027. Par la suite, elle a réalisé des performances remarquables : 4e à l’Alpes Grésivaudan Classic (1.1), 2e du Tour des Pyrénées (2.1) et de son Championnat national. La voici désormais sur le Tour de France et sa sélection est donc une évidence. "Rouler en peloton est bien différent de l’aviron, où chacun évolue dans son propre couloir. C’est une expérience inouïe d’accumuler de l'expérience sur la plus grande course du Monde". Ce mercredi, elle a été victime d'une chute sans gravité. Elle va désormais panser ses plaies. Sans en parler ouvertement, elle pense aux deux derniers jours durant lesquels elle rêve de se frayer un chemin d'or dans les couloirs alpins.

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