Arkéa-B&B Hôtels : « Aucun regret »

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez

Crédit photo A.S.O / Charly Lopez

Les filles et le staff d’Arkéa-B&B Hôtels peuvent quitter les routes du Tour de France avec le sentiment et la satisfaction du devoir accompli. Avec plusieurs places d’honneur et la confirmation du grand potentiel de Valentina Cavallar, la Conti bretonne a réussi son Tour de France, après avoir eu beaucoup de mal à exister lors de l’édition précédente. Au sommet de l’Alpe d’Huez, DirectVelo a tiré le bilan de la semaine avec le directeur sportif, Grégoire Le Calvé, lequel ne voit pratiquement que du positif à retirer de cette expérience sur la plus grande course au Monde.

DirectVelo : L’équipe termine le Tour sur une bonne note avec la belle étape de Valentina Cavallar !
Grégoire Le Calvé : On avait coché cette étape-là avec elle depuis longtemps. C'était vraiment une étape pour elle, vu que c'est une grimpeuse pure, avec des forts pourcentages dans le col du Glandon et l'Alpe d'Huez. Elle adore les forts pourcentages. Et elle nous a fait un petit numéro en attaquant dans le Glandon. Elle était très forte. Je dirais même impressionnante, après cinq ou six mois de vélo. Pour autant, elle a encore des limites techniques. Dans la descente, ça a été compliqué de suivre (Demi) Vollering et (Pauliena) Rooijakkers. On le savait, mais derrière elle a fait une montée de l'Alpe d'Huez très solide encore et elle va chercher une très belle septième place. Aller faire le Tour de France au bout de cinq mois de vélo, et faire 7e à l'Alpe d'Huez, c'était inimaginable au moment où on lui a fait signer ce contrat.

« ELLE SE FAISAIT LÂCHER À CHAQUE FOIS »

C'était un pari et il s’avère d’ores-et-déjà gagnant !
Oui, c'était un pari. C'est Gaël (Le Bellec) qui l'a fait venir. Elle est venue trois jours avec nous en Bretagne. On l'a rencontrée, on a roulé avec elle. Et au bout d'une sortie, on s'est dit : « Allez, banco , on y va. De toute façon, on n'est pas une grosse équipe du WorldTour. Elle nous a convaincu par ses données, par sa sortie. On a vu qu'elle était à l'aise, qu'elle avait un bon état d'esprit et on s'est dit qu’il fallait y aller. On l'a fait commencer au Grand Prix de Chambéry, sur une course un peu montagneuse. Et dès la première course, elle va faire 18e, pour une première course chez les pros. Du coup, on l'a emmenée à la Flèche Wallonne et Liège-Bastogne-Liège, mais pas pour courir dans un premier temps. C'était pour être avec le groupe, pour pouvoir rouler avec tout le monde et finalement elle a couru parce qu'on avait des malades. C'était très compliqué de faire deux courses WorldTour si tôt. Et en fait, ça lui a donné beaucoup de motivation. Après, c'était parti... Sur l'Itzulia (le Tour du Pays Basque, NDLR), elle a porté le maillot de meilleure grimpeuse pendant deux jours. Elle ne demande qu'à progresser. On l'a emmenée en stage en altitude avec l'équipe masculine pour progresser aussi dans les descentes, parce que sur l'Itzulia c'était très compliqué dans les descentes. Elle se faisait lâcher à chaque fois. Et aujourd'hui, ça paie. Elle a fait un très beau Tour de France. 7e à l'Alpe d'Huez et 22e du classement général, en l'ayant fait relever sur toutes les premières étapes pour ne pas prendre de risque, chapeau.

Elle n’a pas été la seule à se mettre en évidence cette semaine. On t’imagine également satisfait du comportement d’autres filles ?
C'était un super Tour où on aura vu tout le monde. Chacune a apporté quelque chose, et elles sont toutes les sept à l'arrivée. Sur les premières étapes à Rotterdam, on a vu Emilia (Fahlin) qui est allée faire 9e et 12e. Ça aurait pu être Michaela (Drummond), qui avait gagné deux étapes sur le Tour du Portugal, mais elle n'a pas eu de chance dans les deux sprints. Amandine (Fouquenet) a fait un gros boulot. Maaike (Coljé) est partie en échappée. Il y a vraiment un fort collectif. Lotte (Claes) a aussi fait des étapes magnifiques et va faire 16e du classement général. Et hier (samedi), Maeva (Squiban) s'est révélée. On a fait beaucoup de choses cette année. On veut progresser, on veut aller de l'avant. On a préparé le Tour en emmenant quatre filles de l’équipe en stage avec l’équipe masculine. On s'était fixé des objectifs pour chaque fille pour chaque étape. Et vraiment, on est content parce qu'on a bossé. Il faut féliciter tout le staff. Et tout ce travail paie par de super résultats.

« UNE AMBITION DE FORMATION »

As-tu tout de même quelques regrets ?
Ça ne sert à rien. Là où je suis déçu, c'est pour Michaela Drummond, à Rotterdam, où elle n'a jamais pu sprinter alors qu'elle avait gagné ces deux étapes au Tour du Portugal. Elle n'aurait pas gagné, mais elle aurait pu faire de grosses performances aussi. Mais on a tenté chaque jour tout ce qu'on pouvait faire. On a tout mis en place jour après jour pour avoir les meilleurs résultats possibles. On n'a aucun regret sur ce Tour de France et on est super content.

Vous allez pouvoir construire l’avenir en vous appuyant sur ce bon Tour de France !
Oui parce que c'était une année de transition pour nous, avec un projet à long terme. Notamment dans la formation des jeunes. Parce que même si elles n'étaient pas sur le Tour, on a des filles comme Titia Ryo ou Océane Mahé qui sont là aussi. On a Maurène Trégouët qui a fait 2e d'une étape sur le Tour du Portugal. On a vraiment une ambition de formation et de relance de jeunes ou de moins jeunes athlètes, comme Lotte (Claes) qui est là, ou comme Emilia (Fahlin) qui est avec nous comme capitaine de route. La semaine prochaine, on aura Plouay où on ambitionne, chez nous, des performances. Puis on ira au Tour de l'Ardèche, qui est une course qui nous tient à cœur et où on va aller avec une belle équipe. Ça annonce une belle fin de saison en perspective pour préparer encore au mieux l'année prochaine. 

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