Bollène, un pétard qui change tout

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

Crédit photo Florian Frison / DirectVelo

C’était la surprise du chef. Depuis le début de semaine, athlètes et staff évoquaient pour certains l’étape de jeudi comme étant la moins difficile du Tour féminin de l’Ardèche, celle qui pourrait potentiellement profiter aux sprinteuses. Certes. Il est vrai que sur le livre de route de l’épreuve, le graphique zoomé sur les trois derniers kilomètres semblait laisser penser à une arrivée tout plate. Logique pour une étape vauclusienne au départ d'Avignon toujours réservée aux emballages massifs ces dernières saisons. Une situation d’ailleurs évoquée par le speaker de la compétition, Vincent Didelot, à chaque départ lorsqu’il présentait l’ensemble des étapes de la course en évoquant la possibilité d’un sprint à Bollène. Mais à y regarder de plus près, le profil général de cette troisième étape laissait apparaître un léger relief juste avant l’arrivée. En réalité, c’est un véritable petit mur qui s’est dressé sous les roues des athlètes au panneau des 600 mètres. Avec une première moitié d’ascension pentue avant un faux-plat montant moins accentué jusqu’à la ligne d’arrivée.

NATHALIE BEX A ASSURÉ, NADIA GONTOVA A TOUT TENTÉ

“En fait, je ne savais pas du tout que le dernier kilomètre ressemblait à ça !”, concède Nathalie Bex. La Belge a fait partie de l’échappée de quatre athlètes qui est allée au bout et elle en a été à l’initiative. “J’ai vu quelques filles attaquer dans le GPM alors j’y suis allée puis j’ai contré. Je me suis retrouvée seule devant, ce n’était pas mon intention”, concède la sociétaire de la formation Chevalmeire, qui n’avait pas compris que les autres concurrentes jouaient simplement les points de la montagne. “Il restait plus de 50 bornes et je savais bien que je n’allais pas tenir comme ça toute seule. Mais trois filles sont rentrées dans le GPM suivant et j’ai essayé de m’accrocher car sur le coup, ça roulait un peu trop fort pour moi. Je n’étais clairement pas la meilleure grimpeuse du groupe”.

Nadia Gontova faisait partie de ces trois filles qui sont rentrées sur la Flamande. “Ce n’était pas le plan initial. Mais c’est sorti alors j’ai suivi les coups. C’est super plaisant de jouer la gagne. On avait vent de face dans le final, ce n’était pas un avantage pour nous mais j’ai compris qu’on irait au bout à cinq bornes de l’arrivée”. Autre membre de l’échappée : la Championne d’Espagne sur route, Usoa Ostolaza (Laboral-Kutxa). “Je ne suis pas au top depuis le début de la semaine et je ne sais pas trop pourquoi. Ce sont mes plus mauvaises sensations de l’année. Mais je m’accroche. C’était une belle opportunité alors j’ai tenté”, synthétise auprès de DirectVelo celle qui réalise une saison très régulière jusque-là et qui, sur le papier, faisait partie des favorites à la victoire finale mardi dernier. 

THALITA DE JONG A GRAPILLÉ DE PRÉCIEUSES SECONDES

Les quatre filles de tête - avec également la Néerlandaise Nina Buijsman (FDJ-Suez), future lauréate -, se sont présentées ensemble au panneau des 600 mètres, au pied de ce fameux raidard surprise. “Quand j’ai su que l’écart n’était plus que de 45 secondes, j’avoue que j’ai roulé pour assurer la 4e place car c’est déjà un bon résultat pour moi. De toute façon, j’étais morte, je ne pouvais pas faire mieux. Quand la fille de DNA a attaqué, je me suis écartée”, admet Nathalie Bex. De son côté, Nadia Gontova a en effet décidé de monter très fort dès le pied pour tenter de lâcher tout le monde. Sans succès. “Cette dernière montée était dure, je ne m’attendais pas forcément à ça. Je ne me sentais pas la plus explosive du groupe alors j’ai préféré durcir la montée en roulant fort dès le pied, explique la Canadienne. J’y suis allée peut-être un peu trop tôt mais il fallait tenter quelque chose”. De son côté, Usoa Ostolaza doit se contenter de la 2e place (voir classement). “J’ai quand même cru à la victoire mais il m’en a manqué un tout petit peu sur la fin”

Au sein du peloton aussi, cette dernière petite ascension a permis de faire des écarts. Alors que les favorites du classement général se tenaient jusque-là dans un mouchoir de poche, la leader du général, Thalita De Jong, en a profité pour reprendre quelques secondes à ses concurrentes les plus directes. La sociétaire de la formation Lotto-Dstny compte désormais 10” d’avance sur Marion Bunel (St-Michel-Mavic-Auber 93) et 19” sur Valentina Cavallar, Lotte Claes (Arkéa-B&B Hôtels) et Karolina Perekitko (Winspace). Place désormais au chrono individuel de 15,7 km. Il pourrait redistribuer les cartes, ou conforter les positions actuelles.

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