Lorena Wiebes au bout de l'ennui

Crédit photo UEC

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Lorena Wiebes est la première à l'admettre, la course en ligne féminine du Championnat d'Europe ce samedi n'a pas été la plus passionnante de l'année. "Ces 162 kilomètres ont été longs. Heureusement qu'il y avait un mont et des pavés pour dynamiter la course. Sinon, pour le reste, c'était assez ennuyant", concède-t-elle auprès de DirectVelo. La faute à un scénario défini d'avance par l'équipe néerlandaise qui a paré toutes les offensives les unes après les autres. "Je crois qu'on a contré une trentaine de tentatives", s'amuse à compter Amber Kraak. La stratégie des Néerlandaises était simple : tout contrôler pour Lorena Wiebes au sprint. "Nous avions le droit de nous glisser dans les échappées, mais nous ne pouvions pas collaborer. Et évidemment, personne ne voulait prendre le large avec une fille de notre équipe dans la roue", commente Karlijn Swinkels.

Au final, Lorena Wiebes a parachevé le travail de ses coéquipières pour décrocher son deuxième maillot étoilé après celui de 2022 (voir classement). "Il y avait de la pression de par mon statut, le profil de la course et la manière dont mes coéquipières ont roulé aujourd'hui. Elles ont tout contrôlé du début jusqu'à la fin. Dans le dernier tour, toute l'équipe s'est mise en tête et j'ai commencé à sentir le stress monter". Une tension décuplée par le fait que son équipe n'était pas parfaite pour composer un train. "L'Italie amenait un vrai train de sprinteuses avec (Chiara) Consonni et (Elisa) Balsamo. Notre idée était de l'utiliser à notre avantage. Thalita De Jong a fait le bon choix de ne pas le suivre car c'était le chaos. Je me suis fait enfermer mais j'ai trouvé une ouverture derrière les Italiennes mais aussi les Polonaises, qui étaient aussi bien en place avec (Marta) Lach et (Daria) Pikulik. Je suis arrivée avec de la vitesse de l'arrière. Aux 200 mètres, j'y suis allée". 

LA REVANCHE DU TOUR

Pour Lorena Wiebes, c'est une belle revanche après le Tour de France où elle n'a pas réussi à s'imposer. "Je ne voudrais pas dire que ça sauve ma saison car j'ai quand même gagné beaucoup de courses. Je voulais encore avoir un objectif pour conclure la saison et ce Championnat d'Europe tombait à point nommé. Je suis contente de pouvoir réaliser un grand objectif de la saison". La prestation de Charlotte Kool au dernier Tour aurait pu en faire une favorite pour ce Championnat. "Prendre Charlotte Kool n'était pas une option car c'était défini à l'avance. Au Tour de France, je n'ai vraiment été battue qu'une seule fois et ce n'est pas comme si j'avais été reléguée à deux vélos. Je n'ai pas perdu six-sept fois d'affilée. Pourquoi les hommes ne prennent pas Dylan Groenewegen ? Ils pouvaient très bien le prendre aussi. Bon, de toute façon, la question ne s'est pas posée puisqu'il s'est fracturé la clavicule au Renewi Tour". 

La razzia néerlandaise continue sur ce Championnat d'Europe. Les Néerlandais en sont à cinq médailles d'or, dont la course U23 féminine remportée par le duo Sofie van Rooijen et Scarlett Souren (lire ici). "Elles viennent également de la structure Volkerwessels (ex-Parkhotel Valkenburg, NDLR). Le sprint de Scarlett Souren a été incroyable. Elle a lancé le sprint et a encore fait le sien. J'espère qu'on pourra avoir des duels avec ces deux-là. Il faut leur donner du temps pour grandir. Elles doivent encore prendre du coffre. Mais leur avenir est tout tracé". En attendant, ce soir, place à la décompression. "Celles qui veulent faire la fête avec moi sont les bienvenues, mais certaines ont encore le Championnat du Monde. Moi, ce soir, je vais en boire quelques-unes à Hasselt !". 

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