Nicolas Silliau : « Je n'en reviens pas »

Crédit photo Alexis Dancerelle / DirectVelo

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Nicolas Silliau (Hexagone-Corbas Lyon Métropole) a bondi de joie au moment d'avoir la confirmation officielle de la bonne nouvelle. Ce dimanche, le coureur d'Hexagone-Corbas Lyon Métropole a remporté le classement général d'un Tour de Moselle qui s'est joué sur le fil, lors de la dernière ligne droite (voir classement). Le coureur de 23 ans, vainqueur de la première étape vendredi, a su manœuvrer sur cette dernière étape pour l'emporter au jeu des places. DirectVelo a recueilli sa réaction quelques minutes après l'arrivée d'une épreuve passionnante et indécise jusqu'au bout. 

DirectVelo : Comment avez-vous géré cette dernière étape du Tour de Moselle ? 
Nicolas Silliau : La journée était nerveuse, ça a roulé très vite pendant 60 km. C'était aussi dynamique qu'une course d'un jour. Je savais qu’il ne fallait pas ménager ses efforts dans les premières parties. On avait un grand Louis Durek dans l’échappée, ça nous a permis d'être sereins alors que le CC Étupes a roulé pendant 40 bornes car ils étaient piégés. J’avais dit aux gars qu’on n’allait pas rouler, faire en sorte que l’échappée se joue la gagne avec moins d’une minute et peut-être que Louis pouvait faire quelque chose. Avec mon coéquipier Julien Marin, on a attaqué pour essayer de revenir sur le groupe de tête mais on ne m’a pas laissé sortir. À partir de ce moment-là, c’était focus à 100% sur le sprint. Les gars ont été super avec moi jusqu’au dernier kilomètre. 

« JE SAVAIS SEULEMENT QUE C'ÉTAIT SERRÉ »

Comment s'est déroulé ce dernier kilomètre où tout devait se jouer pour le général ? 
J’avais étudié l’arrivée et je savais qu’elle était très tortueuse. J’ai reculé à deux kilomètres de l’arrivée et je me suis dit que je ne pouvais pas m’arrêter-là. Aux 800 mètres, j’ai plongé dans un virage à droite, Julien Marin m’a laissé sa place et ça m’a permis de virer 6e. Il fallait prendre des risques car c’était assez sinueux. Une fois le dernier virage franchi, je n’avais plus qu’à faire mon sprint sans réfléchir car le classement général allait se faire à la place. 

As-tu tout de suite réalisé que ça allait le faire ? 
Quand j’ai passé la ligne, j’ai vu que Matthew Fox et Thomas Morichon étaient derrière moi mais je ne savais pas combien de places nous séparaient. Je savais seulement que c’était serré mais j’attendais la confirmation du speaker. Les gars me disaient que j’avais gagné mais je voulais attendre que ce soit sûr car ce matin, j’étais à quatre places de Matthew Fox et trois de Thomas Morichon. 

« J'AI RÉUSSI À RECTIFIER LE TIR »

Un jeu de places que tu aurais pu éviter dès la première étape…
Oui ! J’ai fait une erreur vendredi en levant les bras à 50 mètres de la ligne. L’écart est redescendu en dessous de la seconde. J’aurais pu perdre le général là-dessus... Je n'ai fait que de m’en vouloir car j’ai levé les bras un peu trop tôt, peut-être par manque d’habitude (rires). Avec une seconde d'avance à l’arrivée vendredi, la semaine aurait été différente, il n’y aurait pas eu ce jeu de places. J’ai réussi à rectifier le tir. Quand j’ai gagné la première étape, j’avais dit que ce serait du bonus d’aller chercher le général. J’ai eu une équipe incroyable, on a tout fait pour conserver le général hier matin sur la première demi-étape mais on l’a perdu dans une arrivée un peu dangereuse. D’un autre côté, c’était un poids en moins de ne pas avoir le maillot à gérer, moins de responsabilités pour l’équipe. Le SCO Dijon l’a récupéré hier après-midi et le CC Etupes aujourd’hui et il nous revient au meilleur des moments. Je suis vraiment très content de ramener la victoire pour l’équipe, c’était vraiment une bonne course.

Est-ce une surprise de l'emporter au Tour de Moselle ? 
Mon Tour de Côte d’Or la semaine dernière n’était pas forcément une réussite. Je n’avais pas forcément les sensations espérées mais je ne désespérais pas d’aller en claquer une d’ici la fin de saison. Quand je suis parti jeudi matin, à 5h, j’ai regardé la météo en Moselle, j’ai vu que la température maximale allait être de 16 °C l'après-midi alors qu’il faisait déjà 19 °C à Nice à 5h (rires). Mais bon, je ne regrette pas d’être venu. En fait, je n’en reviens pas. À aucun moment je n’aurais pensé au classement général, je venais pour chercher une étape. Je n’avais jamais fait un bon général en Élite jusque-là. Souvent je termine un peu loin car j’ai du mal à sentir le bon coup sur la première étape ou alors il y a des chronos que je ne travaille pas trop. Cette semaine, c’était parfait de A à Z. Le général, c’est la cerise sur le gâteau, pour moi comme pour l’équipe. 

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