Les Élites françaises ont « manqué de main d’œuvre »

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Crédit photo Patrick Pichon - FFC

Avec plusieurs cartes dans son jeu, l’équipe de France Élites Femmes attendait tout autre chose du Championnat du Monde disputé ce samedi à Zurich (Suisse). Les protégées de Paul Brousse doivent se contenter d’une 12e place acquise par Juliette Labous, alors que la deuxième tricolore, Evita Muzic, a pris place en fond de Top 30, à plus dix minutes de la lauréate Lotte Kopecky (voir classement). “On espérait mieux, on est déçu. On était là pour essayer de remporter cette course et au final, on n’était pas dans le coup dans le money time”, constate auprès de DirectVelo l’entraîneur national. 

CÉDRINE KERBAOL SACRIFIÉE

En réalité, les Françaises n’ont jamais vraiment existé, même avant le money time. “C’est parti très vite, c’était très dur dès le début. Mais, ce qui ne s’est pas passé comme prévu, c’est qu’on n’était plus en surnombre au bout de seulement 40-50 kilomètres, rapporte Cédrine Kerbaol. On avait normalement deux-trois filles qui étaient là pour nous aider et aller dans les coups. Au moment où les échappées sont parties, on ne s’est pas retrouvées à l’avant”. Le plan change et à 90 kilomètres de l’arrivée, la Bretonne est déjà mise à contribution. “Quand tu sacrifies aussi loin une fille que tu attendais dans le final, c’est que c’est mal embarqué. C’est le tournant de notre course”, affirme Paul Brousse qui tient à souligner “l’état d’esprit irréprochable” de son groupe. 

Derrière, il ne restait plus que Juliette Labous et Evita Muzic pour tenter d’exister. De son côté, Pauline Ferrand-Prévot, dont le retour sur la route était très attendu, a abandonné après 2h30 de course. “Elle était là pour aider l’équipe, et non pas pour être présente dans le final. Elle se sentait très bien physiquement au début. Il n’y avait aucun souci au niveau du placement, assure Paul Brousse. Elle s’est appliquée à essayer de manger beaucoup parce qu’on avait dit que c’était prioritaire par rapport au retour d'expérience. Mais elle a souffert de troubles intestinaux, elle a eu de petits vomissements”. 

« JAMAIS ÉTÉ AUX MANETTES »

Pendant que la Championne olympique de VTT se trouvait au bus de l’équipe de France, Evita Muzic informait Juliette Labous qu’elle n’était pas au mieux. Un nouveau coup dur alors que la Jurassienne était initialement la toute dernière carte de l’équipe de France, grâce à sa pointe de vitesse. “Je ne faisais que d’être lâchée et de revenir, du coup à la fin je me suis sacrifiée pour rouler même si je n’ai pas réussi à reprendre de temps. Sur le plat, ce n’est pas mon exercice favori. J’ai fini comme j’ai pu”. Frigorifiée à l'arrivée, Evita Muzic n’a pas été favorisée par la météo. “Ce n’est peut-être pas ce qu’elle préfère, ça l'a handicapée”, imagine Paul Brousse. Ce que confirme l’ancienne Championne de France. “Il me manquait de la force, j’ai perdu un peu de poids ces dernières semaines quand j’étais malade. Les conditions du jour n’ont pas aidé”.

Mais alors que la France est malmenée depuis le départ, Juliette Labous semble encore être capable de bien faire. Elle attaque même à 43 kilomètres de l’arrivée mais les Néerlandaises ne lui laissent pas de champ. Pire, elle est contrée par Riejanne Markus (Pays-Bas) et Justine Ghekiere (Belgique) qui provoquent le bon coup. Moins bien dans le final (lire ici), Juliette Labous ne pourra pas accompagner les quelques cadors qui reviendront sur la tête de course. Ce sont finalement six filles qui se jouent la victoire. Déçues, les Françaises tentaient déjà de voir plus loin quelques minutes après la course. “On reviendra plus fortes l’année prochaine”, promet Evita Muzic. Il le faudra sur un parcours rwandais encore bien plus difficile. “Ce qui nous manque aujourd'hui, c’est un peu plus de main d’œuvre quand elles sont encore 25. Si on avait deux ou trois filles encore solides, il y en aurait eu une devant, pense Paul Brousse. Au final, on n’a jamais été aux manettes sauf quand Juliette a tenté son coup. Au-delà de ça, on est vraiment restées en second rideau”. 



Patrick Pichon - FFC

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