Paris-Tours : Malgré les galères, le bain de boue plait aux U23

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin / DirectVelo

L’image des coureurs à peine reconnaissables dans les derniers kilomètres de Paris-Tours restera dans les mémoires. Dimanche, la Classique des feuilles mortes a été le théâtre d’un sacré spectacle chez les Espoirs puis du côté des Élites. La formule actuelle de Paris-Tours, avec la traversée de plusieurs chemins de vignes instaurée en 2018, n’a pas convaincu tout le monde au sein du staff et des coureurs du WorldTour depuis son ajout sur une épreuve jadis chasse gardée des routiers-sprinteurs. Mais chez les U23, beaucoup promettent adorer la formule et l’expérience de ce dimanche. “Franchement, j’aime ça. Au début, c’est dur car on a froid mais une fois dans l’effort, je supporte bien ces conditions-là. J’aime les courses dures qui se font à l’usure. C’est le type de course qui me convient”, déclarait ainsi le lauréat, Antoine L’hote, auprès de DirectVelo juste après la course. 

C’est bien connu : les vainqueurs vont rarement se plaindre d’une épreuve qui vient de leur sourire. Mais du côté des vaincus également, on assure s’être bien amusés malgré la difficulté et les spécificités de l’épreuve. “C’était une course très dure, avec la pluie et beaucoup de boue dans les chemins. Mais c’était une super course, ça m’a plu”, lance le Danois Pelle Mikkelsen, 2e dimanche (voir classement). Même son de cloche du côté de Corentin Devroute. “J’adore les courses comme ça, atypiques. On n’a pas la chance d’en faire souvent dans l’année même si avec Dijon, on a aussi fait Paris-Roubaix. Ces Classiques en mode bataille navale, ce n’est que du plaisir”, explique-t-il au lendemain de la course.

UNE COURSE QUI CHANGE

“Je vais m’en rappeler, c’est sûr ! C’était un vrai chantier mais j’ai kiffé”, déclare également Victor Loulergue - photo ci-dessous -. Le coureur de Bourg-en-Bresse AC ne trouve rien à redire sur le choix des organisateurs, même dans ces conditions météos difficiles qui ont obligé les athlètes à prendre un bain de boue. “Quand on vient sur ce type de course, on sait à quoi s’attendre. Ce n’est pas comme si c’était une étape d’une course d’une semaine. On pourrait discuter et se dire que c’est bof… Mais là, tu sais ce que c’est, comme à Paris-Roubaix. Les secteurs, c’est forcément une galère mais tu y vas aussi pour ça. Personnellement, ça ne me dérange pas, au contraire”.

Comme ses compatriotes, Henri-François Haquin a lui aussi aimé l’expérience pour sa dernière de la saison. “J’apprécie ces chemins. J’ai toujours fait pas mal de VTT et de cross alors je suis dans mon élément. C’est bien, ça change”, se réjouit le coureur du CC Etupes, qui a vu les organisateurs tout faire pour mettre les athlètes dans les meilleures conditions possibles. “Le vendredi pendant la reco, les dameuses tournaient. Malheureusement, la pluie a vite creusé les trous le Jour-J mais sur temps sec, ça n’aurait pas été la même. Si on ne court pas comme un bourrin, qu’on essaie d’être souple, ça passe. De toute façon, le terrain est le même pour tout le monde, il n’y a pas d’excuses”.

DES AIRS DE CYCLO-CROSS

Ancien lauréat de Paris-Roubaix chez les Juniors, Matys Grisel a lui aussi retrouvé des conditions dans lesquelles il s’amuse. “Franchement, j’ai adoré la course !”, assure le coureur de la Lotto-Dstny DT. Il a d’ailleurs eu le temps d’échanger avec le leader de la ProTeam, Arnaud De Lie, sur le sujet des chemins de vignes. “Il m’a dit que c’était mieux cette fois-ci que les années précédentes. On n’avait pas les cailloux comme il a plu. Je n’ai vu aucune crevaison de mes propres yeux, ce n’était pas n’importe quoi. Il y a eu pas mal de chutes car ça glissait mais c’était raisonnable. Ce Paris-Tours m’a rappelé Paris-Roubaix. C’était du pilotage. Dans les chemins, c’était comme du cyclo-cross mais moi, j’aime ça”.

Du côté du SCO Dijon également, seul Romain Bréant a été victime d’une crevaison dès le tout début de course. “Ça glissait mais les mecs ne sont pas débiles. On faisait attention dans les chemins, dans les virages, reprend Corentin Devroute. C’était une course de guerriers, comme on les aime”. Et n’allez pas parler aux coureurs de loterie. “Dans ces conditions, c’était encore plus la guerre. Même s’il y a une part de réussite, ça se fait d’abord à la patte”, tient à rappeler Henri-François Haquin. Les meilleurs sont devant”.

 

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Portrait de Corentin DEVROUTE
Portrait de Matys GRISEL
Portrait de Henri-François HAQUIN
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