Paul Lapeira est encore dans le match. En terminant 3e de la Coppa Agostoni (voir classement), dimanche dernier, le Champion de France a montré qu’il avait encore de très bonnes sensations en cette toute fin de saison. “Le mois de septembre n’a pas été simple pour s’entraîner à cause de la météo. Mais en arrivant sur les courses, je sentais que ça allait bien. Je ne suis pas lassé de la saison mais il faut être réaliste, c’est une course de grimpeurs. Je serai là pour aider le collectif”, confie-t-il à DirectVelo au moment de parler de sa dernière course de l'année, le Tour de Lombardie qui se dispute ce samedi entre Bergame et Come.

Le puncheur de Decathlon AG2R La Mondiale va en terminer avec un exercice 2024 qu'il n'aurait pas imaginé il y a un an (voir sa fiche DirectVelo). “Si je devais définir ma saison en un mot, ça serait génial. Beaucoup de gens ont été surpris, moi le premier. J’espérais être performant mais ma saison est bien au-delà de mes attentes”. En enchaînant les victoires, dont une étape du Tour du Pays Basque en WorldTour et le Championnat de France, il a changé de dimension. “Il y a un nouveau statut, plus d’attentes de la part de l’équipe, des médias, des suiveurs… Il faut le gérer. Je travaille déjà dessus afin d’être prêt à affronter les bons et les mauvais côtés de ces attentes”.

« BEAUCOUP D’UN COUP »

Pendant le Tour de France, son premier, la situation n’a pas toujours été simple à gérer pour un garçon qui n’a jamais été du genre à chercher la lumière. “Ça a été assez chargé médiatiquement. Il y a quelques mois, j’étais un anonyme du peloton et là j’étais sur le Tour avec le maillot. Je me suis dit que ça a été beaucoup d’un coup”. Depuis, la folie est un peu retombée mais il a aussi commencé à s’y habituer. “Je ne le vis pas mal pour autant”, assure-t-il. 

Pendant la saison, Paul Lapeira est passé d’un rôle d’équipier à celui de leader. Alors en course, quand il a un rôle à jouer, il se doit de parler davantage qu’auparavant. “Je ne suis pas quelqu'un de très expressif dans la vie, mais une fois sur le vélo, je sais dire ce que je veux, donner des consignes quand c’est nécessaire”. 

« JAMAIS PARFAIT »

Malgré les excellents résultats acquis au fil des mois, Paul Lapeira a tout de même quelques regrets sur sa saison. “Quand on est compétiteur, ce n’est jamais parfait”. Il pense notamment à Liège-Bastogne-Liège où il a dû se contenter de la 11e place alors que la 2e position, loin derrière Tadej Pogacar, était jouable selon lui si toutes les planètes avaient été alignées. “Ça aurait été exceptionnel”.

Le 6e de la dernière Amstel Gold Race veut désormais gagner une Classique du WorldTour. “C’est la prochaine étape…. C’est le but des prochaines années”. Pour atteindre cet objectif, il pense avoir encore une marge de progression. “Je n’ai que 24 ans. Ce n’est plus si jeune dans le cyclisme actuel mais je suis passé pro après ma troisième année Espoirs, je suis sûr qu’il me reste encore des saisons où je peux progresser. J’ai plein de choses en tête à mettre en place pour l’année prochaine. Il y a une constante remise en question. On est déjà sur 2025 en ce mois d’octobre”.