Loris Rouiller : « C'est quand même fantastique »
Deux courses, deux victoires. Loris Rouiller pouvait difficilement espérer mieux en faisant le déplacement à Nommay, pour les deux premières manches de la Coupe de France de cyclo-cross. Ce dimanche, le Suisse a dû batailler face à Fabien Doubey, notamment, mais a fini par avoir le dernier mot face au coureur professionnel sur route (voir classement). C'est donc avec le sourire que Loris Rouiller est revenu avec DirectVelo sur ce week-end en Bourgogne-Franche-Comte.
DirectVelo : C'est le week-end parfait !
Loris Rouiller : Je suis super content, pour moi j'ai fini ma première partie de saison, maintenant je vais faire un petit break. Pas forcément une pause, mais refaire un bloc d'entrainement pour la suite de la saison. Je fais six courses, six podiums et je finis sur deux victoires, c'est quand même fantastique. Il manque de grands noms aujourd'hui, mais il y a un niveau extraordinaire. Avec plus de niveau ça aurait été plus ou moins pareil. C'est difficile de faire un gros écart sur ce parcours. On peut se dire qu'il y a moins de concurrence qu'en Belgique mais en réalité c'est un gros plateau, il y a des routiers comme Fabien (Doubey) qui roulent bien.
« RIEN N'EST ACQUIS JUSQU'À LA FIN »
Comment s'est passée la course ?
C'était compliqué, mentalement il fallait être intelligent, faire les bons efforts, se placer... Avec la course d'hier c'était très usant, il y a des gens comme Fabien qui ont beaucoup moins de pression, c'est son dernier cross, il n'a pas d'objectifs cet hiver. Alors que moi on m'attend au tournant, je dois gagner. Surtout après hier. Il y a plus de pression même si ce n'est rien d'ingérable. Il faut répondre présent, c'est vraiment chouette d'assumer ce statut de favori.
Comment as-tu réussi à lâcher Fabien Doubey ?
J'ai compris que ça se ferait à la fin à la pédale, mais des fois mentalement on a juste envie de lâcher. Sur un parcours comme ça, il n'y a aucun moment pour récupérer, c'est très compliqué. C'est du très bon job pour la suite mais c'est dur physiquement. En plus on est constamment en train de se battre pour le placement. Dès qu'on est parti avec Fabien ça m'a rassuré, on peut être en gestion malgré une petite erreur technique qu'il a faite et qui m'a fait tomber. Mais j'ai pu rentrer quand même. Rien n'est acquis jusqu'à la fin.
« IL FAUT PRENDRE PLUSIEURS CHOSES EN COMPTE »
Malgré tout tu as tiré ton épingle du jeu sur ce parcours de routier !
Je ne vais pas critiquer le parcours bien sûr, mais ce n'est pas un parcours que j'apprécie physiquement. Je préfère quand c'est plus technique. Je n'ai jamais trop apprécié ici car il avantage plus les routiers que les vrais cyclocrossmen plus techniques. Francis Mourey (qui a tracé le parcours, NDLR) a mis des planches pour que ça passe à pied, mais j'arrive à passer à vélo donc ça me donne un avantage. Il a fait un parcours pour les puissants plus que pour moi. Mais c'est une super organisation, qu'on soit bien d'accord.
Quel est le plan maintenant ?
Je fais trois week-ends sans compétition, je vais partir m'entrainer. Je vais voir sur le plan financier la suite. Je pense aller dans le sud de la France, dans une atmosphère positive. Pour les Europe, c'est un choix de ne pas y aller. Mes objectifs sont en fin de saison, ce n'est pas maintenant. C'est difficile de refuser une telle opportunité mais il faut prendre plusieurs choses en compte. C'est en Espagne, il faut prendre l'avion. Je dois amener les vélos au service course, ça fait des voyages, ensuite je n'ai plus de vélos donc je ne peux pas m'entrainer, et ça retarde le petit bloc que je dois faire. Et qu'est-ce qu'il y a comme bénéfice à faire un résultat au Championnat d'Europe ? Je gagne, c'est magnifique on s'en souvient. Si je fais 3e, c'est déjà oublié à la fin de l'année. L'autre chose est aussi sur le plan des points UCI. Le premier a 60 points et après ca dégringole donc il n'y a pas un grand bénéfice. Donc même si ce n'est pas facile, c'est mon choix, on fait un super job avec mon entraineur et je lui fais 100% confiance.