Théo Thomas : « Besoin de me remettre dans quelque chose »

Crédit photo Clémence Ondet

Crédit photo Clémence Ondet

Ce vendredi, Théo Thomas a pris ses repères à Dijon. Futur coureur du SCO Dijon-Team Matériel-velo.com, l'ancien sociétaire du VC Villefranche Beaujolais en a profité pour poser ses roues sur le cyclo-cross organisé par son futur club. Au final, le résultat n'est pas forcément celui qu'il attendait, avec un fond de Top 10 (voir classement), la faute à un départ houleux où il n'a pas voulu jouer des coudes avec les plus téméraires de ses adversaires. Entre le début de saison de cyclo-cross, l'automne qui ne l'a pas permis d'accéder à l'échelon supérieur et la saison de route à venir sous ses nouvelles couleurs, Théo Thomas a fait le tour au micro de DirectVelo.

DirectVelo : Comment s'est passée ta course à Dijon ?
Théo Thomas : Je n'aime pas passer pour quelqu'un qui rale, mais au départ, Valentin Remondet et Quentin Navarro n'ont pas joué fair play à vouloir pousser et faire tomber. Je suis sorti de ma course, j'ai fait n'importe quoi au premier tour. Je suis resté en chasse-patates, je n'étais jamais dans les roues. À un moment j'ai vu que je n'allais jamais rentrer, je me suis posé et j'ai laissé partir. Le circuit était beau mais il fallait être devant dès le début et ce n'était pas mon cas.

Comment es-tu resté concentré tout le temps de la course, loin derrière la tête ?
Je n'aime pas trop cette situation, j'ai besoin des concurrents pour me faire mal. Là ce n'était pas le cas. C'était difficile mentalement de rester dedans. C'est frustrant, parce que j'avais le niveau pour être devant, je pense. Je sais que François Trarieux me faisait déjà la réflexion que j'étais trop gentil au départ, là j'ai eu le sentiment d'être hargneux, mais fair play. Et ça n'a pas payé. Perdre une occasion comme ça... C'est de l'investissement, des frais. Le bilan est mitigé mais je suis content d'avoir couru avec mon nouveau club.

« PAS DE SOUCIS, PAS DE STRESS »

Comment abordes-tu cet hiver ?
J'ai arrêté la saison de route, j'ai coupé. Je visais plus ou moins l'échelon supérieur mais ça ne s'est pas fait. Donc je n'avais pas prévu de faire la saison de cross si tôt. J'avais besoin de me remettre dans quelque chose mentalement. C'était quitte ou double, soit j'allais très bien, soit c'était comme ça. Ce n'est pas flambant pour l'instant, mais le but est d'être très en forme en janvier pour viser le titre de Champion de France.

Tu as donc de réelles ambitions en cyclo-cross !
L'année dernière, je pense que le Championnat reflète le niveau et j'avais pu me battre devant. C'est l'objectif, je me suis fixé ça. Si ça passe par un Top 20 sur un C2 trois mois avant, il n'y a pas de soucis, pas de stress. C'est juste décevant de ne pas pouvoir s'exprimer complètement.

« COMME SI ON TE TENDAIT UN BISCUIT QU'ON NE TE DONNAIT PAS »

La suite va s'écrire avec un autre club maintenant...
Avec Villefranche on s'était donné deux ans. On était proche de concrétiser pour l'échelon pro, alors il me fallait un nouveau projet. J'avais déjà Dijon dans le viseur il y a deux ans. J'ai hâte de pouvoir m'exprimer avec mes coéquipiers, c'est important de repartir sur un nouveau cycle. Mon objectif n'est pas forcément d'être pro vraiment. Si je suis bon sur route et que je peux l'être, je le ferai. Mais cette saison, j'ai conscience que j'avais le potentiel, et ça ne s'est pas fait donc je pense que je n'étais pas prêt. Pour le moment j'ai juste envie de gagner des courses et après on verra.

Comment as-tu vécu le fait de ne pas passer chez les pros ?
C'est comme si on te tendait un biscuit et qu'on ne te le donnait pas. Aux Ardennes je me battais avec les pros, au début de saison j'avais le sentiment d'être très fort. J'ai marché, je me disais que les gars autour étaient pros donc pourquoi pas moi. Ne pas avoir concrétisé est frustrant car ça veut dire que c'est possible, mais ça ne s'est pas fait. Je ne peux toujours pas me dire que ça ne le fera jamais, car on ne le sait pas.

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