Marion Borras : « Plein de choses à explorer »

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

Crédit photo Philippe Pradier - DirectVelo

C’est le 26 octobre dernier sur la piste de Grenoble que la saison 2024 de Marion Borras a pris fin. “Je suis contente de terminer ici, devant ma famille, mon club, l’UC Pontcharra, et plein de gens qui me soutiennent par messages et que je n’ai pas souvent l’occasion de voir pendant la saison. C’est un moment d’échanges, de partages et de convivialité”, apprécie-t-elle auprès de DirectVelo.

Lors de ces 3 Jours de Grenoble, l’enjeu était tout autre qu’en août dernier à Paris. Les Jeux Olympiques, Marion Borras les a bien sûr toujours en tête. “Il y a beaucoup de choses à dire sur les JO, aussi bien en positif qu'en négatif. On relève surtout le négatif car il n’y a pas eu de médaille mais il y a aussi eu du positif, qu’on verra plus facilement avec le temps”, indique-t-elle.

Sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines, l'Iséroise a terminé 5e de la poursuite par équipes et de l’américaine. Malgré une longue et intense préparation, elle n’a pas pu prendre le départ des compétitions à 100%, la faute à la maladie. “C’est ce qui est horrible quand tu prépares une course pendant quatre ans. Il faut que tout soit réuni pour que ça marche le jour-J. De mon côté, ça n’a pas été le cas. On a eu les résultats en conséquence. Ça a été très dur à digérer et ça l’est toujours…”.

« UNE BELLE MÉDAILLE »

Malgré la déception, Marion Borras a tenu à pousser sa saison bien après les JO. Un mois et demi plus tard, elle était au départ du Championnat d’Europe sur route. “Ça m'a donné un bel objectif pour repartir et monter sur mon vélo. En plus, ça s’est bien passé, il y avait une belle cohésion d’équipe et on n'était pas loin de la médaille”, rappelle-t-elle alors qu’au sprint, sa collègue de l’américaine olympique Clara Copponi a pris la 4e place.

L’athlète de 26 ans a ensuite tenu à participer au Mondial sur piste, disputé mi-octobre à Ballerup, au Danemark. “Je ne voulais pas terminer sur la déception des Jeux”. Mais la préparation n’a pas été simple. “J’ai commencé mon clinicat de fin d’études fin septembre. Je m’entraînais donc le soir après le travail. C’était beaucoup pendant dix jours mais j’ai tenu le coup”. Elle a été récompensée sur le vélodrome danois.

Après le scratch où elle a tenté des choses avant de finir 13e, elle s’est vite remobilisée pour l’américaine, au côté cette fois-ci de Victoire Berteau. “On était les deux survivantes de l’équipe de France, on avait envie de s’amuser, de bien faire les choses et de prendre du plaisir même si on savait que ça allait être difficile car tout le monde était là. On a pris le départ avec que du positif en tête”. Les deux tricolores n’ont pas respecté le plan prévu et ont préféré courir au feeling. “Ça a été à l’arrachée jusqu’au bout, on a fait une moyenne de dingue au vu des conditions. On n’a rien lâché jusqu’au bout et ça donne une belle médaille”.

« UN BEAU MOYEN DE SE RELANCER »

Cette breloque en argent donne “un peu de baume au cœur” à Marion Borras. “Ça permet de se dire que tout le travail réalisé pendant l’année n'a pas servi à rien comme on aurait pu le penser après les Jeux. On peut dormir sur nos deux oreilles cet hiver, continuer de faire le point sur tout ce qui s’est passé pour en tirer les conséquences avant de passer à autre chose”. Pour elle, ça sera avec une nouvelle équipe en 2025.

Après deux ans chez St-Michel-Mavic-Auber 93, elle a fait le choix de changer d’air. “Je n’avais pas spécialement le projet de partir d’Auber. J’ai été contactée par quelques équipes, avec des projets plus ou moins intéressants. J’ai vraiment accroché avec ce que Cofidis me proposait. On a un bel objectif commun”.

La saison prochaine, elle mettra l’accent sur la route. “Je ferai peut-être un peu de piste car j’adore ça, c’est ce qui me fait vibrer. Mais je vais la diminuer grandement par rapport à ces deux dernières années pour laisser place à une saison route. Il y a de belles choses à faire, c’est un beau moyen de se relancer dans une nouvelle saison après cette année”.

« ME LAISSER PORTER »

Sur la route, ses envies seront nombreuses. La 5e de Paris-Roubaix 2023 pense notamment aux Classiques. “Elles me correspondent pas mal. Il y en a plein que je n’ai encore jamais disputé. Pourquoi pas les découvrir en tant qu'équipière ou alors avoir ma chance au sprint si l’équipe me le permet ou lancer une coéquipière”. Elle pense aussi aux courses par étapes, notamment celles avec un contre-la-montre. “Ça peut être hyper intéressant dans l’optique du Championnat de France. Je n’ai jamais fait de Grand Tour. Il y a plein de choses à explorer, c’est ça qui est sympa avec ce projet”.

Comme objectif, elle a aujourd’hui simplement le Championnat de France chrono où elle a fini 3e en juin dernier à Saint-Martin-de-Landelles. “Je n’aurai pas vraiment d’attentes sur cette prochaine saison, j’ai juste envie de me laisser porter par le projet de Cof’ et de voir ce que ça donne. Je vais découvrir plein de belles choses, et je sais que je vais être bien accompagnée. Il n’y a pas de raison que ça ne fasse pas une belle saison”.

Marion Borras a 2025 en tête, et un peu les Jeux Olympiques de Los Angeles. “On se projette forcément comme on n’a pas eu de médaille à Paris. Je coche 2028 mais je ne sais pas si je serai capable mentalement et physiquement d’aller au bout de ces quatre ans car c'est quand même long”. Mais là aussi, elle compte bien se laisser porter. “Pendant ces deux ans avec Cofidis, je veux me faire plaisir et faire des choses que j’aime. Et pour les deux années suivantes, on verra où en seront l’envie et la motivation”.

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