Avant de descendre de vélo, Etienne Oliviero a dû s'accrocher à la lice en bord de piste. Le coureur de Créteil Kronos est allé au bout de lui-même pour gagner son premier titre de Champion de France Elite du kilomètre. "Je suis rarement allé aussi loin dans le mal", dit-il à DirectVelo. Sur cette piste de Loudéac, c'est son deuxième titre national sur le kilomètre en deux mois, après son titre Juniors. "Pour l'instant, c'est le meilleur temps que j'ai fait sur le kilomètre. Je suis très content de passer en dessous des 1'01", c'était un objectif. En plus, c'est à domicile devant les grands".

Lui qui voulait "au moins un Top 5, et le Top 3 était vraiment l'objectif" a finalement fait tomber des garçons aguerris des vélodromes. Comme Rayan Helal, médaillé olympique à Tokyo, ou encore Tom Derache, tenant du titre, sur la troisième marche. "Quand ils sont passés et que j'ai vu leur temps, je me suis dit que c'était possible de faire au moins un Top 2-3. J'ai commencé à croire à la victoire à ce moment-là. Quand j'ai vu que j'avais le meilleur temps, j'étais vraiment content". Et le jeune homme de 18 ans, dernier à partir, les a fait trébucher.

« JE SAVAIS QUE J'AVAIS FAIT UN BON TEMPS, MAIS À CE POINT-LÀ... »

Habitué à gagner chez les Juniors, ce maillot a forcément une saveur particulière au milieu des Elites. "Être Champion de France chez les grands, c'est quand même spécial, il y a quelque chose en plus. Il y a un truc en plus que lorsqu'on est chez les Juniors". Et encore plus quand on joue à la maison. "Dans le public, il y avait mes parents, des amis de mes parents, mes grands-parents et des voisins", énumère le Morbihannais, qui s'est attelé à travailler le lactique et l'explosivité ces derniers temps. Une bonne méthode pour en arriver au titre. "Je suis bien parti du bloc dès les premiers mètres et lors du premier tour. Après, ça a bien roulé. Je savais que j'avais fait un bon temps mais à ce point-là, je ne pensais pas".

Après ce coup de force, Etienne Oliviero peut prétendre à continuer le week-end sur la même lancée. "Le keirin est assez différent vu que c'est parfois un peu le hasard. Mais c'est sûr que ça annonce peut-être quelque chose. On va voir ce que ça donne demain et après-demain. Je suis déjà content de ce Championnat. Il est réussi en partie". Mais il ne s'impose pas de limite. "Il ne faut pas en rester là". Du haut de ses 18 ans, le Breton a encore faim. "C'est un petit passage, c'est un moment marquant. Mais il ne faut pas rester là-dessus et continuer à s'entraîner dur. Rien n'est acquis". Et s'il ne pensait pas une seconde ce matin à bousculer ses aînés et devenir Champion de France, cette fois, il aura peut-être d'autres idées dans la tête.