Romain Smet a pris le temps de savourer sa victoire

Romain Smet (Top 16), 24 ans, a remporté dimanche le Grand Prix de Montamisé, épreuve Elite Nationale. L’ancien vainqueur d’étape sur le Tour de Gironde savoure d’autant plus ce succès qu’il a connu une année 2010 difficile. Il raconte sa victoire pour www.directvelo.com.

« La course était difficile. J’ai ressenti les efforts de la veille (au Circuit des Vignes) en début de course. J’avais les jambes un peu dures. J’ai du coup pris la décision d’attendre un peu avant de faire la course. Après une dizaine de kilomètres je me sentais bien mieux. Voyant que la course se durcissait j'ai attaqué peu après l'entame du 2e tour. On est partis à une dizaine. On était alors trois coureurs du top, avec Marc Staelen et Damien Le Fustec. L’entente n’était pas bonne dans l’échappée alors le groupe s’est cassé en deux. J'ai ensuite été repris par le peloton. J'étais déçu car la veille il m'était arrivé la même chose. J'étais énervé et agacé. Je ne voyais plus d'intérêt à faire la course mais le groupe de cinq fut repris et les attaques fusaient. Je trainais un peu trop derrière et dans le 3e grand tour, j'ai dû boucher pas mal de trous afin de revenir sur le peloton principal.

« Tout le monde passait son bout »

Je me suis posté à l'avant du peloton et avant la bosse qui se trouvait à deux kilomètres de la ligne, je me suis faufilé dans une échappée. Et sachant que je n'avais pas de coéquipier à l'avant j'ai bien relancé en haut de la côte pour faire l'écart. Nous sommes donc sortis à sept. J’étais avec un autre coureur du Top 16, Sylvain Blanquefort. De suite, il y avait une bonne entente. Nous sommes revenus sur les cinq échappés le tour d'après. On entamait alors le petit tour qui faisait très mal et à cinq tours de l'arrivée Anthony Saux (Team U Nantes Atlantique) a attaqué. Nous avons continué derrière à rouler sans s'affoler. Le tour suivant dans la 2e côte du circuit, Paul Brousse (Océane Cycle Poitevin) a attaqué au pied et malgré sa forte attaque il n’a pu faire faire la différence. Mickaël Damiens (GSC Blagnac) l’a contré, j'ai suivi le mouvement et nous sommes partis à cinq. Dans la côte de l'arrivée, Drancourt est monté très fort, et on a rattrapé par la même occasion Anthony Saux. Tout le monde passait son bout convenablement. A moins de 2 tours de l'arrivée, Drancourt a attaqué avant la bosse de l'arrivée. Anthony Saux a roulé très fort pour tous nous ramener. Je pensais que son coéquipier Kévin Cherruault contrerait mais ce ne fut pas le cas. On a continué à tourner après avoir repris Drancourt mais ce n'était pas homogène.

« Je n'y croyais pas »

J'étais alors devant et j'avais dans ma roue Mickaël Damiens (avec qui il a couru à Albi VS) m’a dit" Vas-y Ro". J’ai eu un temps de réflexion car je n'étais pas très bien. Je me suis dit que si j'y allais, j’allais me coucher et puis Mickaël me répéta ces mêmes mots. J’ai relancé sans grande ambition et puis j'ai tout de suite vu que personne ne suivait. Je me suis donc dit, « tant pis au pire tu feras 6e. » J'étais déjà heureux d'être là. J’ai essayé de ne pas me retourner mais c'était plus fort que moi. Et quelques mètres avant la côte, à 2 kilomètres de l'arrivée, je me suis retourné encore une fois et j'ai vu que j'avais creusé un peu l'écart. J'ai bien monté la côte qui me paraissait deux fois plus raide qu'au début et en haut j'ai bien relancé et à partir de ce moment-là je me suis dit « maintenant à bloc jusqu'à l'arrivée. » Je me suis retourné à la flamme rouge. J’ai commencé à y croire. Quand je suis arrivé au dernier virage et qu'après ma relance je ne les voyais pas j'ai compris que j'allais gagner. Je n'y croyais pas, j'ai pris le temps de savourer cette victoire.

« Quelques larmes après avoir franchi la ligne »

Elle a une saveur très particulière. J'ai connu beaucoup de problèmes l'an dernier et hormis les membres du Top 16 et ma famille personne ne s'en est soucié, même pas les médias qui m'avaient beaucoup sollicité l'année d’avant et lors de l'intersaison. J’ai beaucoup travaillé cet hiver pour revenir à mon meilleur niveau et gagné cette course devant des messieurs en plus, c'est fabuleux. J’ai eu quelques larmes après avoir franchi la ligne. J'ai tout de suite pensé à ma famille qui m'a beaucoup aidé, à mon président Michel Bauchaud ainsi qu'à Stéphane Bauchaud, mon directeur sportif. Ce sont des gens très importants pour moi. Ils m'ont fait confiance et je suis heureux de leur offrir cette victoire. J'ai ressenti un grand soulagement, quelque chose que je ne peux pas décrire. C'était tellement fort comme sensation. Je remercie ma famille et tous les membres du Top 16, staff et coureurs ainsi que les partenaires. Sans tout ce beau monde le Top 16 n'existerait pas. Un petit mot aussi pour Gaël Desriac (son coéquipier). Il y est pour beaucoup aussi. Il m'a beaucoup aidé et j'espère pouvoir l'aider à gagner une belle course prochainement.

« Le déclic au Grand Prix de Vassivière »

Mon sentiment sur ma saison ? Je ne vais pas mentir. Je suis très heureux, j'ai eu quelques soucis au genou droit au mois de janvier. ça a retardé mon entrée mais je n'ai pas brulé les étapes. On a bien géré tout ça avec Stéphane. Ce fut très dur de retrouver ce niveau-là et jusqu'au 1er mai je sentais que je stagnais. Le soir du Grand Prix de Vassière, ce fut le déclic. J'avais fait un bon contre-la-montre et par rapport à l'an dernier j'avais gagné 50 secondes mais j'étais très déçu du résultat. Par la suite j'ai beaucoup parlé avec Stéphane et on s'est fixé des objectifs week-end après weekend suivant les sensations. Le week-end dernier j'avais comme objectif de faire une fois dans les 15. J’avais accompli mon objectif le samedi en finissant 14, et dimanche c'était du bonus… »

Retrouvez en cliquant ici la fiche wiki de Romain Smet.

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.photos-finish.com
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Romain SMET