Néo-pros : Le point avec Pierre-Luc Périchon
Depuis le 1er janvier 2012, DirectVelo parle aussi des (néo-)pros. Parce que vous les avez connus depuis leur époque amateurs et voulez toujours avoir de leurs nouvelles ; parce que ces coureurs participent à des épreuves retransmises en direct sur www.directvelo.com.
Pierre-Luc Périchon (La Pomme Marseille) s'est imposé ce mardi sur Paris-Camembert, 6e manche de la Coupe de France-PMU. Il se confie à www.directvelo.com.
« Le final était compliqué à gérer. Je n'aime pas trop emmener les sprints. J'ai voulu à un moment accélérer car Jean-Marc Bideau (Bretagne-Schuller) et Cyril Bessy (Saur-Sojasun) étaient de l'autre côté de la route. J'ai commencé à le faire progressivement. Ils l'ont vu de suite et se sont mis dans ma roue. Je me suis donc retrouvé devant. On a ensuite été en roue libre. On se regardait comme sur la piste. On a continué de s'observer mais j'hésitais à y aller. Je savais que j'étais sur le papier le plus rapide des trois mais on sait que la fraîcheur joue beaucoup. Jean-Marc Bideau était parti de loin mais il aurait pu se refaire la cerise comme il n'a pas roulé dans les quinze derniers kilomètres. J'ai du mal à jauger les coureurs en fait. Cyril, j'étais plus rapide en amateur mais il a pris de la force chez les pros. Je me posais donc des questions.
« Il valait mieux faire 3e que 15e ! »
Je me suis retourné aux 500 mètres. Je me suis affolé car le groupe de derrière revenait très vite sur nous. A 350 mètres de la ligne, je me suis dit qu'il fallait y aller. Je ne savais pas qui était dans le groupe des poursuivants mais vu le nombre, il y avait toutes les chances d'avoir à l'intérieur un coureur rapide. J'ai donc lancé. Il valait mieux faire 3e que 15e ! J'ai attendu que Cyril tourne la tête pour regarder Jean-Marc. J'ai pu prendre quelques mètres. Il est revenu fort mais il n'a pas pu me doubler. Je ne regrette pas d'avoir géré ainsi mon sprint !
« C'est une libération pour l'équipe et moi »
Cette victoire a un goût particulier. On a eu beaucoup de pression. Il y a eu des doutes. Les résultats obtenus n'étaient pas à la hauteur de ceux espérés par le manager (Frédéric Rostaing). C'est une libération pour l'équipe et moi d'avoir remporté cette course hier (mardi). On n'a pas mieux couru que les autres week-ends. J'ai couru en baroudeur, comme j'avais l'habitude de le faire chez les amateurs alors que les autres fois on me demandait de rester près des sprinteurs. J'ai couru à l'instinct. On a un bon staff et des bons conseils de Benoît Salmon, qui a longtemps été professionnel. J'espère qu'on aura maintenant toute la confiance de notre manager.
« On a montré à Frédéric Rostaing qu'il pouvait avoir confiance »
Nous (les coureurs), on était plutôt satisfaits de notre début de saison avec de bons résultats : Clément (Koretzky) a terminé 2e d'étape au Tour du Haut-Var et 3e d'étape au Critérium International, on a eu le maillot de meilleur grimpeur de Thomas (Vaubourzeix) au Tour Med... Il faut aussi de la chance et de la réussite. Nous n'en avons pas toujours eu. Nous avons eu pas mal de pression, et ce n'était pas toujours facile de bien se préparer. Chacun devenait un peu individualiste pour pouvoir réussir. Cela serait prétentieux de dire qu'on n'a jamais douté, mais on a tous eu des résultats chez les amateurs. Il n'y avait pas de raisons que ça ne marche pas chez les pros. Il fallait un temps d'adaptation. Fred attend des résultats. On lui a montré qu'il pouvait avoir confiance en nous.
« Un long moment d'euphorie »
J'étais sur mon petit nuage hier soir. On est partis de Vimoutiers (Orne) à Péronne (Somme). On a fait trois heures de route. J'étais avec Benoît Salmon dans la voiture. On au eu de nombreux coups de fils. Avec Benoît, on n'a pas parlé une minute ensemble ! C'était un long moment d'euphorie. En réalisant, j'ai senti que j'avais très mal aux jambes ! J'ai fait une grosse course, j'ai tout donné. On a fêté la victoire autour d'une petite bouteille de pétillant. Je me suis couché à 23h. Je me suis vite endormi. Cela ne m'a pas perturbé. Cette victoire fait beaucoup de bien à l'équipe. On a eu beaucoup de soucis avec des tendinites etc. C'est la victoire de toute l'équipe. J'aurais voulu que tout le monde soit là hier soir à l’hôtel. On a une pensée pour Benjamin (Giraud), qui n'est pas avec nous car il est blessé au genou. On devrait être plus libre maintenant. Julien Antomarchi avait moins de pression l'an dernier après sa victoire au Tour du Haut-Var. Cela devrait être aussi mon cas. Je vais maintenant enchaîner le Grand Prix de Denain, le Tour du Finistère, le Tro Bro Léon, la Val d'Ille U Classic 35 et le Tour de Bretagne. »
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Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com