Depuis ses années Juniors, il n’avait plus gagné... Et commençait à s’impatienter. A 19 ans, Guillaume Martin (Sojasun espoir-ACNC) a décroché sa première victoire Elite dimanche dernier, sur la dernière étape du Tour du Jura. Un terrain taillé pour ce grimpeur de poche qui tournait autour de son premier succès cette saison après une 3e place aux Boucles Guégonnaises et une 8e à la Flèche Locminé. "Lorsque j’ai levé les bras, j’ai eu enfin le sentiment du devoir accompli", confie le Normand à www.directvelo.com.

« C’était presque à en pleurer »

Et pourtant, les lauriers ne furent pas si simple à aller conquérir. "Les conditions climatiques étaient vraiment folles, déclare-t-il. Déjà, le premier jour sur le chrono, je suis parti sous la pluie et il y avait beaucoup de vent. Comme ce n’est pas ma spécialité, c’était d’autant plus difficile." Le lendemain, ce fut l’hécatombe. La pluie et 4°C au thermomètre ont accueilli les coureurs sur l’étape matinale où Guillaume Martin prend la 8e place. L’après-midi, les choses se sont empirées, "C’était impressionnant, nous avons eu de la neige, il faisait très froid et la moitié du peloton a bâché. C’est la première fois que je roulais en course dans de telles conditions épouvantables", raconte-t-il. Pourtant, malgré ça, il est allé chercher la 2e place derrière Ophra Gerard. "Il fallait vraiment être devant pour ne pas se refroidir (les températures avoisinant les 2°C, NDLR), précise-t-il. Nous avons fait plus de la moitié de l’étape à deux, j’étais tellement frigorifié que j’ai été incapable de faire le sprint... C’était à en pleurer presque !"

« Collectivement, nous avons été bons »

Venu en terre jurassienne pour la première fois, l’ancien sociétaire du VC Saint-Hilaire-du-Harcouët y a trouvé "des cols de 4 à 5 km avec des passages très pentus", tout ce qu’il aime. Et c’est sur l’étape la plus difficile qu’il a brillé. "Le leader (Jérôme Giaux) était esseulé dans la dernière partie de l’étape, alors il fallait tenter quelque chose. Je suis sorti avec Erwan Brenterch à 25-30 km de l’arrivée", dit-il. Il a bien essayé de tenter de lâcher le coureur du VC Rouen 76, mais rien n’y a fait. "Il était au bord de la rupture mais il a tenu (sourires). Ensuite, nous avons décidé de bien nous entendre jusqu’à l’arrivée... Je remporte l’étape et lui le général", fait-il remarquer. Avant d’ajouter : "Je termine également 2e au général, meilleur grimpeur et meilleur jeune... C’est un excellent week-end !" Un déplacement fructueux pour toute son équipe d’ailleurs qui termine au complet sur cette épreuve difficile et qui place 5 coureurs dans le Top 15. "Collectivement, nous avons été bons, c’était vraiment super car nous étions cinq (Nigel Ellsay, Sean Hambrook, James McLaughlin et Loïc Jamet avec lui, NDLR) à pouvoir jouer le général, confirme Guillaume Martin. Nous étions en position de force et même Rodolphe (Marie), plus loin au général, a fait une très belle dernière étape en allant dans les échappées." Un leader fier de ses troupes qu’il retrouvera sur l’Essor breton ce dimanche 5 mai.

L’annulation du Tour de Toscane : « un coup dur »

Avec cette victoire, il efface aussi la déception de l’annulation de Toscane-Terre de Cyclisme dont il s’était fait un objectif, allant même jusqu’à faire l’impasse sur le Tour de Normandie (lire ici). Il regrette évidemment de ne pas avoir couru sur l’épreuve italienne et reconnaît que ce "fut un coup dur" : "J’avais prévu un pic de forme pour cette course et il m’a fallu 2-3 jours pour retrouver de la motivation", reconnaît-il. Toutefois, le sélectionneur de l’Equipe de France Espoirs, Bernard Bourreau lui a assuré sa place pour le prochain Tour des Pays de Savoie. Le mois de mai pourrait aussi s’annoncer florissant pour Guillaume Martin avec l’Essor breton, le Tour de Franche-Comté et les Boucles de la Marne. "J’espère que ma victoire dans le Jura va agir comme un déclic, même s’il est vrai que je n’appartiens pas aux profils de coureurs capables de gagner tous les week-ends au sprint", lâche-t-il réaliste. Pour l’heure, après avoir passé ses partiels de philosophie, il se présentera ce 1er mai aux Boucles Dingéennes, une course toutes catégories qui se court en Ille-et-Vilaine et où le plateau s’annonce conséquent.    

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Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com