En juillet dernier, Alexis Vuillermoz (Sojasun) avait régulièrement partagé sa découverte du Tour de France avec www.directvelo.com. Après une période de repos bien méritée, le néo-pro de 25 ans s’apprête à reprendre la compétition sur le Tour de l’Ain, une épreuve qui devrait lui convenir à merveille. Reste maintenant à savoir s’il aura suffisamment bien récupéré du Tour pour y jouer un rôle.

« La dernière semaine du Tour de France a été très compliquée physiquement. Du coup, j’ai relâché la pression les jours suivants la fin de la Grande Boucle. J’en ai profité pour décompresser, nerveusement comme physiquement. J’ai laissé le vélo au garage les deux premiers jours, puis j’ai repris progressivement Je n’ai fait que deux sorties la première semaine. Ce n’était pas évident. J’étais très affûte à la fin du Tour de France, et je suis d’ailleurs tombé malade. Il était donc important que je récupère, et que je reprenne l’entraînement doucement.

« J’ABORDERAI TOUJOURS LE TOUR AVEC BEAUCOUP DE PRUDENCE »

Le Tour de France a été un rendez-vous très important pour moi. Cela étant, je ne pense pas pouvoir dire qu’il y aura désormais un avant et un après Tour de France. Bien sûr, c’était une superbe course, que j’avais énormément préparée. C’était mon premier Grand Tour et courir trois semaines de suite était une réelle découverte. J’ai pu voir que je récupérais très bien, même si en réalité, je le savais déjà. Il me restait simplement à le confirmer sur une échelle de trois semaines. Je ne me suis pas vraiment surpris sur ce mois de juillet. Je dirai plutôt que j’ai été conforté dans mes idées. Désormais, je connais le fonctionnement du Tour. Mais dans ma tête, je l’aborderai toujours de la même façon les prochaines années ; c’est-à-dire avec beaucoup de prudence. Je pense que c’est primordial si l’on veut éviter de se prendre les pieds dans le tapis.

« ACQUERIR PLUS D’EXPERIENCE »

C’est un sacré morceau le Tour de France ! J’ai eu le sentiment d’avoir pu peser sur la course jusqu’aux derniers jours, et ça, c’est une grosse satisfaction. Même si je considère que ce Tour aurait pu être encore plus abouti, je ne peux pas dire qu’il soit raté non plus (rires). Avoir participé au Tour de France ne doit pas avoir d’incidence sur ma façon de voir et d’aborder les autres courses du calendrier. Je ne compte pas revoir mes ambitions à la hausse. Grâce à mon expérience de vététiste, je sais que parfois ça peut très bien marcher mais qu’à d’autres moments, on peut connaitre de grosses difficultés même en reproduisant le même travail. Avant de pouvoir encore progresser, je vais surement devoir acquérir plus d’expérience. De toute façon, je ne veux pas me mettre de pression. J’ai le temps. En VTT, cela m’a parfois joué des tours. Et puis, il ne faut pas se voiler la face, d’autres coureurs ont bien mieux réussi que moi sur le Tour de France, et sont clairement un ton au-dessus. Ce n’est pas parce que j’ai réalisé un mois de juillet correct que je vais pouvoir me permettre de jouer la gagne à droite à gauche.

« JE PARS UN PEU DANS L’INCONNU AU TOUR DE L’AIN »

Bon maintenant, je ne manque pas d’ambition pour autant. Je vais déjà voir ce que je peux réaliser sur le prochain Tour de l’Ain. Sur le papier, c’est une course qui me convient très bien, et à laquelle je pensais depuis le début de l’année. D’un autre côté, je ne suis pas forcément super optimiste quant à ma forme du moment. Je n’ai pas toujours eu de superbes sensations à l’entraînement ces derniers jours, alors je pars un peu dans l’inconnu. Je vais devoir me remettre en route. Si je peux marcher, je ne vais pas me gêner mais je pourrais aussi très bien me retrouver scotché à la route, surtout qu’il va y avoir un sacré plateau de coureurs. Je serai fixé une fois dans le vif du sujet.

« DES COURSES D’UN JOUR EN SEPTEMBRE »

Suite au Tour de l’Ain, je ne devrais plus courir avant le mois de septembre, où je disputerai pas mal de courses d’un jour. Fin septembre, je compte aussi disputer une épreuve de VTT, La Forestière (100 km Marathon, entre Prémanon et Arbent, NDLR). J’irai pour me faire plaisir mais surtout pour aller chercher un résultat. Le circuit sera assez roulant, pour un effort de 4h à 4h30. Je sais qu’il y aura de vrais spécialistes, mais je ne manque pas d’ambition pour autant (rires). Pour que ce qui est de la route, je n’ai pas d’épreuves précises en tête d’ici la fin de saison. Je ne veux pas viser une course en particulier, c’est trop risqué. Les chances de se rater sont importantes, surtout sur une course d’un jour. Il ne faut pas mettre tous ses œufs dans le même panier. J’aurai donc la même envie de bien faire sur chacune de mes courses du calendrier, et ce jusqu’au terme de la saison. »

Crédit Photo : Marine Grolier - www.marine-grolier.fr