Après la première journée de l'Omnium, Thomas Boudat, le tenant du titre, pointe en 3e position du classement général après s'être notamment classé 2e de l'élimination derrière Elia Viviani. Il est à 16 points du leader Fernando Gaviria (Colombie).
Restent encore au menu le kilomètre départ arrêté, le tour lancé et la course aux points dont les points sont ajoutés au total de chaque coureur.
Benoît Génauzeau, le directeur sportif du Team Europcar qui suit Thomas Boudat sur le Championnat du Monde, décortique les performances de son coureur pour DirectVelo.com.

DirectVelo : Que penses-tu de la performance de Thomas Boudat dans la poursuite ?
Benoît Génauzeau : En 4'26" Thomas a battu son record au niveau de la mer. L'omnium, il y a de la stratégie, il faut de la réussite mais il faut aussi améliorer ses records sur les épreuves chronométrées pour avoir le meilleur classement possible. La poursuite n'est pas son point fort, il faut de la maturité. Avec sa 6e place il est dans le jeu, c'est intéressant.

Après le scratch, quel était son état d'esprit ?
Sa 8e place n'est pas un échec, c'est le minimum pour rester dans le jeu et conserver des ambitions. A la Coupe du Monde de Cali il était passé à côté de son scratch, ça lui a servi aujourd'hui en termes d'expérience. Les comptes se font le dernier jour après la course aux points.
L'Omnium ça va très vite dans un sens comme dans l'autre. Le meilleur exemple c'est Viviani qui gagne le scratch mais qui termine 8e de la poursuite alors que c'est une de ses qualités.

Pour terminer la soirée, Thomas Boudat se classe 2e de l'élimination
Personne n'a triché, il n'y a qu'à voir dans quel état Viviani termine. Il y a eu une super course, c'est un régal.

Il a failli passer à la trappe plusieurs fois
C'est un fin technicien et tacticien. Il y a toujours une part de risques, tous les risques ne sont pas forcément calculés. Cela passe une fois de plus. Il termine sur une note positive même si c'est une deuxième place.

« IL A FAIT LE PLEIN D'ENERGIE AVEC LE PUBLIC »

Quel est l'objectif du dernier jour ?
L'objectif était de virer sur le podium. Il est 3e. Il a fait le plein d'énergie avec le public, il marche aussi à ça.
Demain (aujourd'hui), il y a des épreuves chronométrées. C'est une approche un peu différente. Il faut aller chercher des performances sur ces épreuves chronométrées. En fonction des positions, on verra comment gérer la course aux points.

Que peut changer le nouveau règlement qui donne beaucoup d'importance à la dernière épreuve, la course aux points ?
On manque encore de recul sur les différents scénarios avec ce nouveau règlement. On a pu voir un scénario stéréotypé sur la Coupe du Monde de Londres avec une course de marquage. En revanche, à la Coupe du Monde de Cali, la course aux points était très disputée, très ouverte, ce qui a permis à Thomas de remonter à la 5e place. Dans l'optique des Jeux, on a besoin de prendre de l'expérience, de voir les configurations de course différentes. On est un peu à l'aveugle. La course aux points c'est vraiment le point fort de Thomas. Une course de marquage le désavantage. Le Championnat du Monde sera un vrai test avec une forte densité de niveau.

Quel est le point faible de Thomas Boudat ?
Il est arrivé très rapidement au plus haut niveau. Il manque encore de recul. Toutes les configurations de course sont bonnes à prendre. Par exemple, à Cali, il a eu un démarrage un peu poussif mais il a terminé en boulet de canon.

Crédit photo : Laurent Brun - www.instants-cyclistes.fr