Guillaume Levarlet : « J'ai vraiment la gnaque »

Guillaume Levarlet n’avait pas été conservé par la formation Cofidis à la fin de l’année dernière. Sans contrat depuis, le Picard a toujours espéré signer avec une équipe professionnelle. Ce vendredi, il sera au départ de la Route Adélie de Vitré (1.1),  sous les couleurs d’Auber 93. A la veille de son retour à la compétition, Guillaume Levarlet a fait le point avec DirectVelo.com.

DirectVelo.com : Te voilà donc membre de la formation Auber 93…
Guillaume Levarlet : Je ne me suis jamais découragé ! J’ai toujours gardé l’espoir de retrouver une équipe. Je m’étais laissé jusqu’au 1er avril pour retrouver quelque chose. J’ai appelé Stéphane Javalet (manager de l’équipe Auber 93, NDLR) et nous avons pu échanger longuement. On a finalement pu se mettre d’accord vers la mi-mars. Je suis très content de retrouver cette équipe avec laquelle j’avais effectué mes débuts chez les pros en 2007.

Cet hiver, tu avais d’abord été annoncé du côté du CC Nogent-sur-Oise, où tu avais couru durant trois saisons lorsque tu étais encore amateur ?
Cela m’a réellement traversé l’esprit. J’ai envisagé de courir pour Nogent. Je connais pas mal de monde dans ce club, j’y ai encore pas mal de copains. Donner un petit coup de main aux jeunes me faisait envie au début, mais en réalité, je me suis rapidement rendu compte que je n’étais pas assez motivé pour retourner courir à l’échelon inférieur. Je préférais prendre le risque de ne rien trouver, quitte à tout perdre, mais je voulais vraiment rester dans le milieu professionnel.

« CERTAINS MANAGERS AVAIENT PEUR DE M'ENGAGER »

Si tu t’es retrouvé sans équipe fin 2014, c’est avant tout parce que la formation Cofidis n’a pas souhaité te conserver…
Je ne sais pas trop comment l’expliquer. D’ailleurs, même du côté de la Cofidis, on ne m’a pas vraiment donné d’explication, si ce n’est qu’il fallait changer de stratégie avec l’arrivée de Nacer Bouhanni dans l’équipe. Lorsque j’ai compris que je n’allais pas pouvoir continuer chez Cofidis, j’ai essayé de démarcher plusieurs équipes. Mais je n’ai eu que des réponses négatives. Sportivement, j’avais fait une bonne fin de saison, mais je pense que certains managers avaient simplement peur de m’embaucher.

Tu penses ici à des raisons extra-sportives ?
Bien sûr. Au mois de novembre, j’étais en plein procès (Il a été condamné à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire suite à l'accident de voiture, où il conduisait, qui a coûté la vie à Arnaud Coyot, NDLR). Peut-être que ça a dû en refroidir quelques-uns. Je risquais une peine de prison et forcément, cela ne jouait pas en ma faveur. Malheureusement, je dois apprendre à vivre avec ce qui s’est passé. Tout le monde m’en parle, ça me colle un peu à la peau. Ce sera sans doute le cas pour le reste de ma vie. La presse en parle tout le temps lorsqu’il y a un papier sur moi. Je dois bien avouer que ça m’énerve et que j’en souffre un peu, mais je n’ai pas trop le choix.

« UN MOIS POUR RETROUVER UNE CONDITION PHYSIQUE »

Que peux-tu espérer de cette saison 2015 sous les couleurs d’Auber 93 ?
Il y a quand même un beau calendrier, avec de belles épreuves comme les manches de Coupe de France, que j’avais l’habitude de disputer avec la Cofidis également. Il va falloir que je prenne les courses les unes après les autres. Il est important que je fasse les choses dans l’ordre, sans vouloir aller trop vite. On pourra faire un premier point après quelques semaines de compétition.

Tu t’apprêtes à reprendre la compétition ce vendredi sur la Route Adélie. Quand espères-tu pouvoir être à nouveau compétitif ?
Cet hiver, j’ai continué de rouler comme les hivers précédents, comme si j’avais un contrat professionnel. Maintenant, j’ai bien conscience qu’il me manque le rythme de la compétition. Cela reviendra petit à petit. Je me laisse un petit mois pour retrouver une bonne condition physique. J’espère pouvoir pointer le bout de mon nez à l’avant des courses dès le début du mois de mai. J’ai vraiment la gnaque.

Pour reprendre le rythme, tu vas sans doute vouloir enchaîner les jours de compétition durant les semaines à venir ?
Je vais essayer de pas mal enchaîner en effet. Après la Route Adélie, j’irai disputer Paris-Camembert dimanche. Puis viendra le Circuit des Ardennes, le Tour du Finistère, le Tro Bro Leon, la Roue Tourangelle et le Grand Prix de la Somme. C’est un beau programme, il y a de quoi faire.

Crédit photo : auber93cyclisme.com
 

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