L'Equipe de France Espoirs a des vraies chances de briller ce vendredi sur le Championnat du Monde. Elle s'appuiera sur deux professionnels, Anthony Turgis (Cofidis) et Kévin Ledanois (Bretagne-Séché Environnement). Ils sont accompagnés par les puncheurs Franck Bonnamour et Fabien Grellier, le baroudeur-rouleur Marc Fournier et le rapide Hugo Hofstetter. L'entraîneur national Pierre-Yves Chatelon fait le point sur son équipe pour DirectVelo.com.

LA PRESENCE DE DEUX PROFESSIONNELS

« Prendre un ou des coureurs professionnels était une possibilité que j'avais évoquée dès le stage de février. Je n'avais pas beaucoup d'éléments, mais ce qui a fait pencher la balance est leur belle course, mi-juin, aux Jeux Européens à Bakou (Azerbaïdjan). Le circuit avait des similitudes avec celui de Richmond. Des Espoirs qui basculent en haut de la dernière bosse dans un groupe de douze coureurs, avec des Sanchez, Pozzato, Viviani... Je me suis dit à ce moment-là que ça pourrait être des cartes intéressantes à jouer pour le Championnat du Monde. Même s'ils sont professionnels, ça permet d'avoir un travail en continu avec eux. Kévin était dans la sélection l'an dernier lors du Mondial de Ponferrada, c'est le seul des six qui a cette expérience. C'est bien d'avoir un mec qui a déjà disputé l'épreuve. Ça peut éviter de refaire les mêmes erreurs. Il s'en voulait beaucoup l'an passé de s'être découvert trop tôt. Anthony a réussi son passage chez les pros. Il a vraiment progressé. L'an dernier il était dans le groupe. Il avait terminé 3e du Championnat d'Europe. Chez les amateurs, personne ne m'a démontré qu'il avait plus sa place que l'un de ces deux coureurs.

LE FORFAIT DE NANS PETERS

L'absence de Nans Peters est un crève-cœur (lire ici). C'était le pilier du collectif par ses performances, son dynamisme et son investissement dans le groupe. Dès le mois de juin, c'était dans ma tête l'un des incontournables pour le Championnat du Monde, même avant Kévin et Anthony. C'est un gros coup dur, pour lui surtout. On aura certainement l'occasion de retravailler ensemble l'an prochain, et ça avec grand plaisir. Il a été remplacé par Fabien Grellier. Quand j'ai annoncé à Fabien (Grellier), après le Tour de l'Avenir, qu'il n'était pas pris, ça a été dur. Il a du poids dans le collectif. Je lui avais dit qu'il faisait encore des erreurs en course. C'est ce qui avait fait pencher la balance.

LA TACTIQUE

Le but sera de protéger Anthony pour le final. Il est dans une position quasiment de leader. Marc (Fournier) aura le rôle de baroudeur qui lui va si bien. S'il pouvait nous éviter à subir la course, ça serait l'idéal. Franck (Bonnamour) peut être une rampe de lancement avant le dernier tour. On a vu ces dernières années que le Mondial était une course d'attente. Il faut attendre, attendre, attendre... De notre côté, nous n'avons pas d’intérêt à avoir un sprint massif. »

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com