Ronde de l'Isard : L'étonnant sprint à 1475 m d'altitude

Du jamais-vu sur la Ronde de l'Isard : la première étape a failli se terminer au sprint entre trente coureurs malgré une arrivée jugée en altitude à Goulier-Neige, à 1475 mètres d'altitude, après 9,6 km d'une montée sèche. "D'habitude, le classement général est joué ici, avec des écarts d'au moins trente secondes ou une minute", observe Mathieu Delarozière, qui connaît l'épreuve comme coureur et maintenant directeur sportif du VC La Pomme Marseille. Mais, jeudi, c'est un tout autre scenario qui s'est déroulé, avec treize coureurs qui se tiennent en 24 secondes.

"J'ai cru qu'on arriverait au sprint, témoigne Sreff Cras (Lotto Soudal U23), qui prend la 3e place. A un kilomètre de l'arrivée, nous étions encore quinze dans le coup. Chaque fois que je me retournas, nous étions un bon petit paquet..."

Les explications sont multiples. "Le vent de face a manifestement bloqué la course", note Aurélien Doléatto (Chambéry Cyclisme Formation), qui a attaqué au pied de la montée et a payé ses efforts, d'autant qu'aucune tentative d'échappée n'a réussi à prendre plus de 50 mètres sur les pentes de Goulier-Neige.

L'Australien Nick Schultz (SEG Racing Team), qui menait le peloton à 4 km de l'arrivée et se classe 9e, parle d'une "course très négative", où chacun se neutralisait. "Quand tu démarres et que tu vois tout le monde suivre en te retournant, tu n'as pas envie d'insister. Les favoris ont passé leur temps à s'observer."

Mais si personne n'était parvenu à faire la différence, la cause profonde était peut-être à rechercher du côté du plateau. "Il y a cette année un niveau exceptionnel, estime Delarozière. Les équipes sont très fortes et très homogènes. D'habitude, on en a une ou deux qui émergent du lot, mais elles sont beaucoup plus nombreuses cette année." Ainsi, les attaques dans Goulier-Neige ont été à l'actif de Lotto-Soudal U23, du Team Wiggins, d'UniEuro-Wilier (vainqueur sortant de l'épreuve, avec Simone Petilli), des Colombiens de Manzano Postobon, de Chambéry Cyclisme Formation, ou encore de l'Equipe de France grâce au très en verve David Gaudu.

"C'est heureux pour la course, poursuit Delarozière. Rien n'est joué et, d'après ce qu'on a vu, la bataille fera rage jusqu'au dernier jour."

Mots-clés