L'Eau d'Heure veut le Tour de France
"Je suis fier." A la sortie de la conférence de presse des lauréats du Championnat de Belgique, Jean-Luc Vandenbroucke affichait son plus large sourire. Maître d'oeuvre du Championnat de Belgique Elites, il se félicitait de la course haletante et de la qualité du podium, Gilbert-Wellens-Van Avermaet. "C'est la récompense d'une année de travail", estime le manager général des événements cyclistes aux Lacs de l'Eau d'Heure, qui organise par ailleurs le GP Samyn et Binche-Chimay-Binche.
DirectVelo : Le championnat de Belgique sous la pluie, avec la concurrence du football en début de soirée mais avec au final un scénario haletant. Qu'en retient l'organisateur ?
Jean-Luc Vandenbroucke : Les estimations avancent 12 à 15 000 spectateurs, j'espérais un peu plus de monde. Mais les échos furent unanimement positifs. En terme de communication et d'accessibilité aussi, car nous évoluons dans un cadre retiré. Et sur le plan sportif, ce fut extraordinaire. Donc le bilan est positif à tous points de vue. Car il ne faut pas oublier que nous ne disposons pas d'une ville et de son infrastructure pour nous accueillir, comme ce fut le cas à La Roche en 2013 ou à Binche en 2018. Ici, ce sont les ASBL(1) des Lacs de l'Eau d'Heure et du Samyn qui ont tout mis en place.
Les Espoirs en 2015, les Elites en 2016, quelle est la suite ?
Nous organiserons le Championnat des Débutants en 2017, puis celui des Juniors en 2018. En terme de tracé, nous devrions nous limiter à la côte de Falemprise, puis bifurquer via les grands-routes vers l'arrivée pour éviter un parcours trop usant pour les Débutants. Tandis que pour les Juniors, je verrais bien le même circuit que celui des Elites-Espoirs de l'an dernier, avec le Petit Poggio mais sans le Ry Jaune.
UN CIRCUIT PERMANENT
Jolien D'Hoore, troisième chez les Dames, estime que ce circuit mérite un Championnat du Monde...
Je trouve que notre circuit, le cadre sont magnifiques, avec très peu d'aménagements routiers et un beau dénivelé. Mais le problème est économique, il faut trouver les moyens financiers. Quand on parle de Mondial, l'UCI discute avec les chefs d'Etats et les ministres, moi je ne représente plus rien. D'autant, je le répète, que je ne dispose que des moyens d'une petite ASBL. Mon rêve à moi, c'est d'accueillir une étape du Tour de France. Particulièrement un contre-la-montre, individuel ou par équipes. Nous avons envoyé notre candidature à ASO, et elle a été validée par Christian Prudhomme. J'espère vraiment voir le Tour passer chez nous, un jour.
Dans l'esprit jeunesse, tu planches déjà sur un projet pour les amateurs...
Oui, je tente, avec l'appui de la RLVB, de convaincre les autorités politiques de créer un circuit permanent. Il y avait, sur le tracé du National, seulement deux îlots directionnels. Alors si on pouvait bloquer le circuit, deux ou trois fois par semaine pendant plusieurs heures pour permettre aux cyclistes de s'entraîner cela éviterait les accidents qui se multiplient. Les coureurs pourraient s'en donner à coeur joie sur un bon dénivelé, un bon asphalte, ... sans oublier notre Bike Park, avec du trial, de la descente, ... qui devrait ouvrir cet été.
(1) Association sans but lucratif