Cédric Delaplace : « Il y a des anti-cyclistes »

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Crédit photo Freddy Guérin - DirectVelo

Cédric Delaplace a été renversé par une voiture, ce jeudi, alors qu’il s’entraînait. L’ancien Champion de France Amateur, désormais membre du Team Bricquebec Cotentin (DN3), n’a rien de cassé mais il se dit très frustré suite à cet accident. "J’ai l'impression qu’il y a des anti-cyclistes", regrette le Normand qui a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Comment est arrivé l’accident ?
Cédric Delaplace : Je roulais avec un ami sur une belle route limitée à 70 km/h. Une voiture est arrivée d'une petite route située sur notre gauche. Le chauffeur a marqué l’arrêt au stop. Mais on a constaté qu’il regardait uniquement sur sa gauche. Il a redémarré alors qu’on arrivait. Nous nous sommes demandés ce qu’il faisait... Il a coupé la route devant nous. Nous roulions à environ 35 km/h. Je n’ai pas pu l’éviter contrairement à mon ami. J’ai tapé l’aile avant, au niveau de la roue. J’ai fait un beau soleil puisque je n’ai pas touché la voiture en tombant. Je suis monté, je pense, à deux mètres de haut, et j'ai bougé de quatre-cinq mètres sur la largeur. Bref, j’ai volé ! Ce fut assez violent.

Comment a réagi l’automobiliste ?
Il n’a pas bien compris ce qu’il venait de se passer. Moi, j’étais sonné et j’avais mal au coccyx. Mais je me suis mis sur le capot de la voiture car il a commencé à reculer. Je me suis demandé s’il n’allait pas partir ! Heureusement, il s’est arrêté et a appelé les secours. Les pompiers sont très vite arrivés, tout comme la gendarmerie.

De quoi souffres-tu ?
J’ai passé un scanner. Il n’y a rien de cassé. J’ai eu un traitement anticoagulant alors j’ai dû être hospitalisé 24 heures. Je viens tout juste de sortir.

« PAS A L’ABRI D’UN ACCIDENT »

Avais-tu déjà connu ce type d’accident ?
Non. Mais j’avais été accidenté au Tour d’Auvergne, en 2011, alors que j’étais Espoir 1ère année. J’avais tapé une glissière et fini dans un ravin. J’ai eu, hier (jeudi), l’impression de voler et de ne pas savoir où j'allais atterrir. Ce fut la même violence qu’en Auvergne. C’est ma deuxième grosse chute.

Là, c’était évitable…
C’est ça qui est frustrant. Si j’avais roulé de nuit, si j’avais été fautif… Mais non, j’ai été très prudent ! Nous avons roulé en milieu de journée afin d’éviter le verglas. Mais tu as beau faire attention, tu n’es pas à l’abri d’un accident. C’est ce que j’ai envie de dire. J’ai le sentiment qu’il y a des anti-cyclistes. On se fait couper la route régulièrement. C’est devenu dangereux même en pleine ligne droite… On ne comprend pas toujours. Les gens sont pressés de rentrer chez eux mais on ne doit pas payer pour eux.

« L’IMPRESSION DE DEVOIR TOUT FAIRE »

Comment vis-tu la situation ?
Encore une fois, ça me fruste. Je suis énervé contre le monsieur. Je dois aller chez lui faire le constat car il ne peut pas se déplacer… J’ai des choses à gérer avec l’assurance etc. J’ai dû passer déjà une dizaine de coups de fil depuis ce matin. J’ai le sentiment que lui n’a aucun souci et que moi je dois tout faire. Je vais perdre deux journées de ma vie à cause de cet accident. Je vais peut-être avoir mal au dos ces prochaines semaines. Lui, il n’a rien. Ça m'énerve un peu ! Il a beau s’excuser, je paie pour une négligence.

Quand vas-tu reprendre le vélo ?
Le stage de mon équipe est prévu ce week-end. Je ne peux pas m’y rendre pour rouler, mon vélo est mort… Je pense recommencer lundi ou mardi. Je vais écouter la douleur. Je suis très motivé mais il n’y a rien qui presse, je n’ai pas de gros objectif en tout début de saison.

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