Lilian Calmejane : « Je me surprends »

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo.com

Crédit photo Zoé Soullard - DirectVelo.com

Lilian Calemjane n'a pas tremblé. Deuxième du contre-la-montre final (les classements), le coureur de Direct Energie s'est offert ce dimanche le classement général de l'Etoile de Bessèges (2.1). Il revient sur sa semaine pour DirectVelo.

DirectVelo : On t'a senti très à l'aise sur le chrono...
Lilian Calmejane : Comme je l’avais dit avant le départ, c’était un chrono pour un homme en forme, assez court, avec une belle difficulté pendant cinq minutes. Il y avait un tiers du chrono qui se disputait dans cette bosse, et c’était à mon avantage. C’est la première fois que je mets un capteur de puissance sur un chrono. Cela va paraître rationnel mais je gérais grâce aux données de puissance, car avec l’équipe, on a bien bossé les efforts de 20 minutes en stage en Espagne.

« BATTU PAR PLUS FORT SUR LE CHRONO »

Comment as-tu géré la montée ?
J’ai entamé la bosse avec trois secondes de retard sur Tony Gallopin et huit secondes sur Sylvain Chavanel. Je suis monté « à l’arrachée », c’était une bosse pour puncheur, favorable à Pierre Latour ou Tony Gallopin. Il fallait sans cesse alterner la position assise et la position en danseuse. Je n’ai rien calculé, ça passe pour cinq secondes, j’ai tout donné. Je retiens ma victoire au classement général, mais je retiens aussi ma deuxième place sur ce contre-la-montre. Il faut continuer à travailler cette discipline car sur les courses par étapes c'est déterminant.

Tu es déçu de ne pas gagner ce contre-la-montre ?
Je passe outre, l’essentiel était de gagner le général et de faire le meilleur chrono possible. Si il y avait eu la victoire, ça aurait été mieux, mais je suis battu par plus fort. 15 secondes, cela ne va pas se chercher comme ça. Je me suis géré, je n'ai pas pris de risques dans les virages. C’était un chrono parfait pour moi, je n’ai pas de regrets.

« GARDER LES PIEDS SUR TERRE »

C’est particulier pour toi de gagner une course par étapes ?
Gagner tôt dans la saison, cela libère pour le suite, je n’aurais pas le poids de me dire que je n’ai pas encore remporté de courses. J’ai déjà deux victoires, c’est que du bonus. Mais il faut garder les pieds sur terre, le niveau est homogène dans le top 10, mais ce n’est pas le niveau World Tour. Sur Paris-Nice, cela ne se passera pas comme ça. Il faut continuer à travailler dur, pour confirmer au niveau World Tour, car il est plus dur de s’y illustrer.

Es-tu le 4e homme de l’équipe, derrière Thomas Voeckler, Sylvain Chavanel et Bryan Coquard ?
J’avais déjà fait une saison solide en 2016 pour un néo-pro, notamment sur la Vuelta. Je ne me suis pas couché, sauf en juin, et j’ai terminé dans les 15 premiers des 8 courses par étapes que j’ai pu disputer. J’ai fait un bon hiver, pour être prêt tôt. Sylvain et Thomas ne sont pas « périmés », ils gagnent encore de grosses courses. Je pousse mais je n’ai pas l’envie de les remplacer car je voudrais qu’ils continuent, même si on sait que Thomas arrête en juillet. C’est un plaisir de travailler à leurs côtés. Coquard a un statut de leader incontesté et incontestable car il gagne énormément de courses. Je suis dans un registre différent et j’espère que tous les deux, on pourra écrire de belles lignes avec le sponsor Direct Energie et avec Jean-René Bernaudeau.

« EXISTER AVEC DES COUPS D'ECLAT »

Tu parlais de la Vuelta, mais cette fois-ci, c’est une victoire sur un classement général ?
Oui, c’est important de gagner un général sur cinq jours. Il faut avancer par paliers, et ne pas être prétentieux ou orgueilleux. J’ai vu ce que certains s’accrochent pour faire dans les quinze premiers, je déteste ce cyclisme-là. Je préfère exister avec des coups d’éclat.
Sur Paris-Nice, si je ne suis pas piégé et que tout se passe bien, le week-end, j’essaierai d’aller chercher une place au général. Sinon je tenterai de gagner une étape. Mais en World Tour, il y a beaucoup de tension, cela roule et il y a un sacré niveau. Performer serait synonyme d’une grande forme.

Tu te surprends ? Tout paraît naturel quand on te voit.
Oui je me surprends, depuis quelques années, ma progression est forte mais linéaire. Je n’arrive pas à cerner mes limites. J’ai plus de force, je suis plus solide. Je sais que cela va s’arrêter mais je suis dans une spirale positive. C'est hyper important d’avoir cette progression-là. C’est un bon présage pour espérer gagner de plus belles courses.

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