Alexis Guérin : « La ligne, elle est là où elle est »

Crédit photo DR

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Alexis Guérin (VC Rouen 76) a remporté, ce vendredi, la première étape du Tour de Côte d'Or (Elite Nationale), courue sur 151 kilomètres entre Clénay et Lamarche-sur-Saône. Il a devancé Stylianos Farantakis (Sojasun espoir-ACNC) et Kévin Lalouette (CC Nogent-sur-Oise). Alexis Guérin devient du même coup le premier leader de cette 14e édition. Le Girondin a répondu aux questions de DirectVelo.

DirectVelo : Comment as-tu vécu l'étape ?
Alexis Guérin : Il y avait du vent, il était plus faible que prévu donc on n'était pas sûr qu'il joue un rôle. Après 25 kilomètres, un coup est parti, le peloton a cassé dans les premières positions. On se retrouve à sept devant. On a géré notre effort et on a pris cinq minutes d'avance. Dans l'échappée, tout le monde passait quand il le fallait et personne ne réfléchissait ou ne calculait ses efforts. On s'est retrouvé avec les coureurs qu'il fallait sur un parcours comme celui-ci. Nous sommes restés à la même allure, même quand le contre derrière nous est sorti. On ne s'est pas affolé, ça ne servait à rien. Sur la première heure de course, quand il a fallu mettre en route, les jambes n'étaient pas top mais dans le final, quand il fallait mettre des dents, je me sentais vraiment bien. Durant la dernière heure de course, on a accéléré pour gagner du temps. Je me suis dit que si ça rentrait, j'avais un coureur avec moi et qu'il pourrait jouer sa carte.

Et le final ?
J'ai crevé à 35 kilomètres de l'arrivée, j'étais un petit peu agacé parce que ça m'a fait perdre un peu de force. J'ai discuté avec mon directeur sportif, il m'a dit de courir comme je le sentais. A 20 kilomètres, nous sommes arrivés dans une petite cuvette. J'ai décidé de partir et personne ne m'a suivi. J'ai attaqué à l'instinct et après, j'ai bien géré l'histoire. Sur les parties difficiles, je gérais mon effort et j'ai roulé très vite sur les parties faciles. C'est ce qui m'a permis de résister aux autres coureurs. J'ai pourtant douté à six kilomètres de l'arrivée, quand mes anciens compagnons d'échappée sont revenus à huit secondes. Je me suis alors dit qu'il fallait que les autres se fassent mal pour rentrer, plus que moi. Je ne voyais pas comment ils pouvaient le faire. Ce qui était long, c'était les trois derniers kilomètres sous la pluie. Sur la ligne, il y a neuf dixièmes de seconde entre moi et le deuxième. La ligne, elle est là où elle est, c'est comme ça. Quand il y a une chance à prendre, il faut le faire, ce n'est pas les autres qui le feront pour toi.

« ON FAIT TOUS LE JOB »

C'est une super période pour toi...
C'est une bonne période. Je suis en confiance. J'ai un super groupe autour de moi. J'ai des résultats et je tourne bien, mais c'est surtout le collectif qui marche sur l'eau. On court toujours en équipe. Aujourd'hui, j'étais échappé, il y avait deux mecs de l'équipe dans le contre, ils suivaient les coups. C'est le collectif qu'il faut mettre en avant, c'est lui qui marche. Il y a une super ambiance dans l'équipe. On fait du vélo pour s'amuser et on gagne en s'amusant. On fait tous le job et on s’entraîne dur mais on se fait plaisir. 

Comment vois-tu la suite du Tour du Côte d'Or ?
Je pensais qu'il y aurait des écarts mais pas autant. C'est souvent le premier jour que ça se joue dans les courses par étapes. Si on peut revenir avec plusieurs victoires avec le VC Rouen 76, on ne se gênera pas. On verra ce que le directeur sportif dit mais l'équipe est confiante. On verra jour après jour pour le maillot jaune. Je ne sais pas si le jaune me va bien à la peau et si on pourra le ramener le dernier jour. Je prends les courses les unes après les autres, j'ai gagné aujourd'hui mais demain est un autre jour. Il faut voir comment est le profil de l'étape de samedi. Je regarde toujours les parcours la veille pour le lendemain et je les étudie. Je vais faire une bonne nuit et je me projetterai sur la première demi-étape de ce samedi matin en me levant.

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